"Rose, Rose, Rose à mes Yeux, James Ensor et la Nature morte en Belgique, de 1830 à 1930", au "MuZEE", à Oostende, jusqu'au 14 Avril

écrit par YvesCalbert
le 03/04/2024

« ROSE, ROSE, ROSE À MES YEUX, JAMES ENSOR ET LA NATURE MORTE EN BELGIQUE, DE 1830 À 1930 », AU « MUZEE », À OOSTENDE, JUSQU’AU 14 AVRIL

Publié le avril 3, 2024 par yanismiguel Poster un commentaire Modifier l’article

« Rozen »/1892 (James Ensor) © « MuZEE »

Sous le titre « Rose, Rose, Rose à mes Yeux. James Ensor et la Nature morte en Belgique, de 1830 à 1930 », le  « Mu.ZEE, Musée Art-sur-Mer », à Oostende, nous propose, jusq’au dimanche 14 avril, à 17h30, une dernière exposition temporaire, avant sa fermeture, pour rénovations.

Tous, nous connaissions les célèbres masques du peintre ostendais James Ensor (James Sidney Edouardl1860-1949), qui ne sont pas l’objet, comme son titre l’indique, de la présente exposition).Coquillages (James 

MicheelsOrganisée dans le cadre de l’ « Année Ensor », décrétée à pour célébrer le 75è anniversaire du décès du  Baron Empain, cette exposition nous dévoile l’intérêt que James Ensor accordait, également, aux roses, un tiers de sa production y étant consacrée.

Quant au titre de l’exposition, il est tiré d’un discours de James Ensor : « Rose, Rose, Rose », qui traduit les  multiples acceptions d’un sujet. Rose est une fleur, une couleur, une note olfactive et un prénom de femme. La rose des vents indique les points cardinaux et les orientations intermédiaires, qui ouvrent autant de directions possibles.  L’exposition ostendaise explore tous azimuts les variations du genre.

Sur cette thématique, nous pourrons découvrir une trentaine d’oeuvres du peintre ostendais, présentées aux côtés de 120 tableaux de ses prédécesseurs et de ses contemporains, qui tous illustrent l’approche de la « Nature morte  en Belgique entre 1830 et 1930 ».

Organisée par le professeur Dr. Bart Verschaffel et Sabine Taevernier, cette exposition met à l’honneur les tableaux de James Ensor, de ses premières œuvres bourgeoises jusqu’à ses natures mortes tourmentées, des années 1890, en passant par les œuvres éthérées et oniriques de la dernière période.

Par ailleurs, plusieurs peintres talentueux de cette époque cherchèrent à renouveler le genre, qui avait dégénéré en un genre décoratif tape-à-l’œil, dépourvu d’engagement artistique, tant sur le plan pictural qu’iconographique.

La qualité et la signification de ses natures mortes intrigantes et complexes prennent tout leur sens lorsqu’on les situe dans le cadre du développement de ce genre en Belgique, de 1830 à 1930. La nature morte qui, au début du XIXè siècle, était devenue un style décoratif de compositions florales et d’exhibitions, sans essence ni intérêt artistique, est revalorisée ensuite de diverses manières : en « monumentalisant », en animant l’image avec des objets exotiques, des poupées, des masques, … ou en la considérant comme une partie d’un intérieur. L’œuvre de James Ensor est le tournant à partir duquel l’ostentation bourgeoise perd sa crédibilité, le peintre s’affranchit des conventions du genre et l’image se fond dans la lumière et la couleur.

« La nature morte est bien mal nommée dans notre langue. L’anglais emploie le terme ‘still life’ et le néerlandais  celui de ‘stilleven’ ; ces mots mettent l’accent sur la vie silencieuse et, de manière allégorique, induisent l’idée de la fragilité de la vie ou de la vacuité des activités humaines. Le vocable ‘vanité’ désigne alors un sous-genre de la nature morte, qui rappelle notre condition de mortels », écrit Pascal Goffaux (« RTBF »).

Avec près de 150 œuvres, l’exposition revient sur la tradition académique et décorative du XIXè siècle, d’Antoine Wiertz (1806-1865) à Frans Mortelmans (1865-1936), avec de nombreux peintres oubliés, mais très qualifiés et, en leur temps, très prisés, comme Jean Robie (1821-1910) et Hubert Bellis (1831-1902).

Notons que Jean Robie, au sommet de sa carrière artistique, alors reconnu par ses pairs, fut nommé directeur de la section « Arts », de l’ « Académie Royale des Sciences, des Lettres et des Beaux-Arts de Belgique », créée en 1772. Désormais trop peu connu en Belgique, ses tableaux sont exposés dans nombre de musées, en  Australie,   aux Etats-Unis, en Italie, aux Pays-Bas, au Royaume-Uni, en Russie et en Turquie.

« Natures silencieuses, bouquets de fleurs, paysages ou marines, l’œuvre de Jean Robie apparaît cohérente dans son intégralité. Sérieuse et réfléchie, elle est ponctuée de compositions  plus légères et descriptives. D’un abord facile, les tableaux peuvent se lire longuement telle une page de voyage dans la vie d’un artiste particulièrement serein », écrit Brigitte Schuermans, pour la « Fondation Jean Robie », qui préserve la mémoire et l’oeuvre de ce peintre bruxellois.

Parmi les autres artistes présentés, notons Jean Brusselmans (1884-1953), Marie de Bièvre (1865-1940), Henri De Braekeleer (1840-1888), Marthe Donas (1885-1967), René Magritte (1898-1967), Georgette Meunier (1859-1951), Alice Ronner (1857-1957), Leon Spilliaert (1881-1946), Louis Thévenet (1874-1930), Walter Vaes (1882-1958), Frits Van den Berghe (1883-1939), Gustave Van de Woestyne (1881-1947) & Rik Wouters (1882-1916).

Ouverture : jusqu’au dimanche 14 avril, du mardi au dimanche, de 10h à 17h30. Prix d’entrée : 15€ (13€, pour les enseignants & pour les membres ‘un groupe de minimum 10 personnes / 3€, de 13 à 25 ans inclus / 0€, jusqu’à 12 ans inclus & pour les détenteurs du museumpassmusées). Catalogue (« Ed. Fonds Mercator« /broché/192 p./21 x 26 cm) : 45€. Contacts : 059/50.81.18 (en semaine, de 09h30 à 12h & de 14h à 16h) & info@muzee.be. Site web : https://www.muzee.be/fr.

Soulignons qu’à Bruxelles deux importantes expositions sont, également, consacrées à James Ensor :

*** « James Ensor. Inspired by Brussels », à la « KBR », jusqu’au dimanche 02 juin.

*** « James Ensor. Maestro », au « Palais des Beaux-Arts » (« Bozar »), jusqu’au dimanche 23 juin.

Yves Calbert.

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