Interview de Bert Longin: "Il manque les 24H du Mans à mon C.V."

Motorsport-pictures93 vous propose un interview de Bert Longin, une des valeurs sûres des courses GT. Il a bien voulu répondre à nos questions par mail, alors qu’il était en stage de préparation physique dans le sud de la France. Nous l’en remercions.

Motorsport-pictures93: Quand et comment a commencé votre carrière de pilote ? Qu’est-ce qui vous a donné envie de devenir pilote de course automobile ?

Bert Longin: Je n’ai pas commencé le karting à 6 ans comme beaucoup de pilotes. J’ai commencé en motocross au niveau amateur et j’ai débuté la course automobile à l’âge de 29 ans. Un jour, j’étais présent en circuit avec un ami qui courait en Porsche 964 et il m’a suggéré de faire quelques tours dans sa voiture. Après 3 tours, j’étais 2 secondes plus rapide au tour et donc, il m’a demandé de devenir son co-équipier pour la prochaine course. Ensuite, le microbe m’a mordu et j’ai cherché à rouler dans des compétitions plus relevées. Le fait de débuter en compétition à un âge avancé n’a pas toujours été facile, surtout dans des compétitions plus relevées. J’ai dû travailler deux fois plus dur que les pilotes qui ont eu le karting et la formule comme apprentissage. Pour moi, la préparation est tout, le fait d’être pilote de course n’est pas de rouler vite avec sa voiture mais cela requiert dévouement, une bonne condition physique et un bon entourage. Je pense que vous ne pouvez pas vous permettre rien de moins envers vos coéquipiers, sponsors et supporters. En faisant une analyse sur ma carrière jusqu’à présent, je ne peux être que très heureux d’avoir atteint la plupart de mes objectifs… Et peut-être que le meilleur est encore à venir !

M-P93: Bert, vous êtes de retour dans une Corvette. C’est un peu comme un retour aux sources. Comment cela s’est-il passé ?

B.L.: L’an dernier, j’ai participé au Dutch Supercar Challenge au volant d’une Ferrari 430 GT2 qui était théoriquement trop lente pour rivaliser avec les GT1 du championnat. Je suppose que cela a été remarqué… Quand Diederik Sijthoff, champion en titre du DSC ( Dutch Supercar Challenge ) au volant d’une Corvette C5 GT1, m’a proposé d’être son équipier cette saison en GT OPEN, je n’ai pas eu à réfléchir longtemps. Le GT Open est un championnat vraiment très intéressant. De plus, nous allons conduire une des voitures les plus passionnantes de la décennie.
Vous allez retrouver l’équipe de Patrick Selleslagh (SRT). Que pensez-vous de celui-ci et de l’équipe?
J’ai connu Patrick Selleslagh quand j’ai roulé en FIA GT sur une des Corvette couvées par son équipe. Nous nous sommes tout de suite bien entendus. De plus, nous avons gagné plusieurs courses ensemble en FIA GT, un championnat très relevé. Quant à SRT, c’est une petite structure familiale et c’est sans doute ce qui fait leur force. Leur but est de livrer des voitures rapides pour jouer la gagne. L’équipe SRT est une référence, ce qui est important quand on veut gagner !

M-P93: Quel est votre statut de pilote (pro,…)? Avez-vous une autre occupation professionnelle ?

B.L.: Je suis pilote GOLD FIA et en dehors de la course, je dirige une entreprise de nettoyage industriel.
La saison 2013 vient de commencer. Quel est votre programme et quels sont vos objectifs ?
Je vais concourir en BRCC (Belgian Racing Cars Championship) sur une Audi R8 LMS GLPK avec Anthony Kumpen et Maarten Makelberge .En GT Open, je partagerai une Corvette C6 GT2 de chez SRT avec Diederik Sijthoff. Je serai présent aussi dans le nouveau championnat Porsche Carrera Cup Challenge avec Franck Belliën et First Motorsport.

M-P93: Quel sera votre objectif en GT Open pour cette saison ?

B.L.: Je suis toujours un peu réticent à faire des prédictions avant la saison, mais sur papier ça a l’air génial ! Diederick Sijthoff s’est avéré être un pilote rapide avec une maturité qui est nécessaire pour obtenir des résultats. Nous sommes tous les deux habitués à la Corvette, donc nous devrions être en mesure de pousser fort dès la première course. Notre objectif principal est bien sûr le titre… Démarrer avec un autre objectif n’entre pas dans mes intentions.

M-P93: Avec le recul, quelle a été votre meilleure année et la pire dans votre carrière de pilote et pourquoi?

B.L.: La pire serait la saison FIA GT 2005 avec la Saleen. Rien n’a fonctionné tout au long de la saison et la voiture tombait en panne aussi souvent qu’une vieille voiture russe. Sur le papier, la voiture n’était pas loin de la Corvette, elle avait un gros moteur, une aérodynamique bonne et efficace, mais pas trop d’électronique difficile. Pour une raison qui me dépasse, cela n’a pas fonctionné. Très rapide sur un tour, mais toujours des problèmes sur la distance de course… très frustrant. Contre toute attente, nous avons remporté la dernière course du championnat à San Luis cette année-là, mais c’était un peu trop tard ! Pour ce qui est de ma meilleure année, j’en ai connues plusieurs. Chacune avec ses points forts. Chaque année, quand je cours dans une voiture compétitive dans un championnat compétitif et dans lequel je suis capable d’être dans le peloton de tête, c’est une « bonne » année pour moi.

M-P93: Y-a-t-il une voiture de course avec laquelle vous avez toujours rêvé de rouler?

B.L.: Depuis que j’ai commencé à courir à l’âge de 29 ans, contrairement à beaucoup de pilotes, je n’ai jamais roulé en monoplace et, à l’inverse de beaucoup de compétiteurs, je n’ai jamais eu l’ambition de rouler en formule 1. Dans ma carrière, j’ai eu la chance de conduire les meilleures GT jamais construites et je n’ai pas de « fantasmes » par rapport à une voiture … Mais j’attends la C7R avec impatience. Il y a une course qui est en haut de la liste, ce sont les 24H du Mans. En tant que quintuple vainqueur des 24H de Zolder et après avoir réalisé de multiples podiums aux 24 H de Francorchamps, il manque juste les 24 H du Mans à mon CV. Je pense donc que ça va être un point important sur lequel je vais travailler pour la saison prochaine.

Photos: Copyright Ludovic Dubois
L.Dubois ( Motorsport-pictures93 )

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