Exposition des oeuvres d'Emmanuel Bonaffini

écrit par isabelle.neuens
le 19/08/2007
@EBO_Galleria_Leukos007

Sous les cieux d'autres mondes
Exposition présentée jusqu'au 16 septembre 2007 - Tous les jours de 11 H à 19 H, sauf les lundis et mardis.
Présence de l'Artiste en la Galerie le dimanche 2 septembre après-midi.

"Imaginez : vous êtes un explorateur, pas n’importe lequel, mais un de ceux retenus pour participer à la toute première mission à destination d’un monde orbitant l’étoile d’un autre système planétaire.

Votre tour de veille vient de prendre fin, vous pouvez enfin vous extraire de l’antre aveugle de la salle de gestion des propulseurs. Comme tous à bord, vous êtes enfiévré à la pensée de découvrir les paysages offerts par le monde étranger où votre vaisseau vient d’aborder. En toute hâte, vous rejoignez l’entrepont situé sous, ce que par tradition, l’on continue d’appeler « chambre des cartes ».

Là, abruptement, en dépit d’années de préparation, époustouflé par ce que vos yeux découvrent au travers des baies panoramiques, vous cessez d’être un adulte préoccupé, responsable, raisonnable, pour redevenir l’enfant capable de s’émerveiller de la beauté d’une doline, d’un tourbillon de poussière, d’une ridule serpentant à la surface des eaux.

C’est ce type de sensations que nous avons ressenti en parcourant les créations d’Emmanuel Bonaffini. Nous avons eu le sentiment de découvrir des planètes lointaines. Les unes dotées de cieux garance posés sur des océans sardoine, les autres ayant une atmosphère où des nuages safran glissent mollement aux sommets de collines plantées d’arbres grenat.

Ces lieux fantasmatiques, Emmanuel Bonaffini semble réellement les avoir parcourus, tant son travail, de prime abord strictement abstrait, fait penser à la représentation de paysages, naturels ou industriels, non point semblables à ceux de notre commun, mais perçus au travers le voile d’une atmosphère dense qui, comme une lasure épaisse, doterait les choses de contours incertains aux regards humains.

Pour autant cela n’en gâche pas la beauté, n’en altère le sujet, la poésie reste entière, le propos est distinct. Voyez, ici, Emmanuel Bonaffini nous fait découvrir, sous le dôme mandarine les couvrant, des montagnes posées sur le socle pélagique d’un océan d’argent ; là, des concrétions, faisant penser aux tours d’une cité, accolées aux rives d’un lac légèrement cramoisi invitent à spéculer l’apparence des intelligences non terrestres ; plus loin, un fleuve sang-dragon perpétue, sous un ciel sulfuré, son tranquille voyage entre soulanes et ubacs.

Pour notre plus grand bénéfice, la nef de l’esprit d’Emmanuel Bonaffini lui permet de voyager le lointain sidéral, pour s’en revenir témoin d’ailleurs resplendissants. Sans doute est-ce pour cela que toutes ses réalisations sont des huis ouverts sur des splendeurs allochtones, franchissez-en les seuils et croisez vers ces terres aux éclats inconnus." Article de Frederico Dovesi

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