Nolf GYSSELING

écrit par isabelle.neuens
le 03/06/2007
Nolf GYSSELING

Exposition des oeuvres de Nolf GYSSELING
du 10 juin au 22 juillet 2007 - Galleria Leukos - www.galleria-leukos.eu
Du mercredi au dimanche de 11 H à 19 H

« Par l’ambassade de ces Dames un peu rondes, débordantes de bonhomie, qui savourent la vie comme un mets de qualité, Nolf Gysseling, digne héritier d’Ensor et des Cobra, nous fait apprécier toute la richesse de l’esprit flandrien.
Nolf Gysseling est né à Sint-Amandsberg (Belgique) en 1954 ; il a suivi une formation artistique à l’Institut Saint-Luc à Gent et une formation de joaillerie à Anvers. »

La poésie qu’un enfant des marnes écrit par la lumière
Que diable a donc de particulier l’atmosphère des Flandres pour que, de siècle en siècle, se lèvent régulièrement, à l’abri des clochers éparpillés sur les plaines alluviales, de grands talents artistiques ? Pour que naissent des mouvements picturaux qui impactent la créativité durant des décades après leurs éclosions ? Pour qu’un esprit particulier donne un tel relief aux créations des enfants des terres limoneuses ?

Sont-ce les réminiscences des temps anciens, quand Brugge, Gent, Antwerpen étaient des centres de culture, de connaissance et de commerce de telle importance que toute l’Europe s’y déplaçait pour y venir quérir savoirs et biens, qui expliquent cela ? Faut-il y voir l’échappatoire qu’un peuple, qui n’a le plus souvent pour matins clairs que de vagues soleils estompés par des rideaux de brumes épaisses, s’est créée en apprenant à cueillir des fleurs de lumière et à la confire sur une fenêtre de toile afin de pouvoir s’en gaver, le temps venu des longs hivers qui engourdissent les terres allongées entre Meuse et Escaut ?

Qu’importe, à y bien réfléchir, il n’est guère d’intérêt à rechercher une causalité expliquant la beauté des choses, il semble plus judicieux de savourer cet esprit particulier, quand nous le retrouvons, quand un artiste nous en fait cadeau.
Tel présent, Nolf Gysseling nous en fait offrande en proposant à nos yeux éblouis des toiles toute de gaîté où des Dames, un peu rondes, débordantes de bonhomie, savourent la vie comme un mets de qualité, dispensent autour d’elles l’esprit flandrien riche des choses simples, épanouies de tranquillité.

Sur les toiles de Nolf Gysseling, nulles fioritures, nulles prétentieuses volutes, ne viennent encombrer l’espace de la toile de leurs insignifiantes suffisances. Et si certains bleus aux fulgurances cobalt nous font penser aux Menines, c’est toujours un jardin de Flandres qui voit se poser les pieds de ses infantes.

Plus loin ce sont des fonds couleur mer du Nord que Nolf Gysseling enlumine en y posant des éclats de lumières toscanes ou murciennes, n’ayant d’autre fonction que de mettre en valeur la douce et bienfaisance plastique des Dames de Vondel, qui, sagement assises sur leurs chaises, content à des enfants, quand elles ne sont pas ballerines toutes droites sorties du bal du Rat Mort, ou encore écuyères virevoltantes, des histoires d’espiègleries, d’animaux musiciens, de voiles qui dansent aux vents.

Aussi laissez-vous emporter par la tendre poésie du travail de Nolf Gysseling, et peut-être comme nous entendrez-vous Saskia, Veerle et Lieve chanter à l’unisson «Kleine, kleine Moeder calijne, do dodo deridére…».

Frederico Dovesi
Mai 2007

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