Aslema, 2007, Houffalize : great success
Le nombre de camelots : record ! Le nombre de chalands : record : La foule sous le chapiteau : record. L’ambiance musicale dans les rues : record. Du soleil sur toute la Belgique mais Houffalize sous une nappe de brouillard permanent : record !
Ce 24 novembre, Houffalize fut la ville des records.
Très tôt, les camelots déploient leurs tonnelles, garnissent leurs étals de produits de bouche variés, de colifichets multicolores.
C’est au bien nommé Bien aller du Val de l’Ourthe de donner l’aubade : j’aime le son du cor lorsqu’il joue l’hymne à la joie.
Au fur et à mesure que les gens affluent, les groupes musicaux font grimper le baromètre : Cannot band, Amu-Z-Band et Choffleux d’Buses rivalisent pour donner le ton.
Evénement tant attendu des bookmakers : la Taverne est ouverte. Pari tenu. Jusqu’au milieu de la nuit, de nombreux corps de métier sont arrivés au terme d’une rénovation qui aura pris plusieurs mois. Il y a des gens qu’on devrait nommer barons !
Saint-Nicolas arrive, et descend la grand rue, précédé de deux catherinettes, flanqué de Monsieur loyal Jean-Claude Massem et de l’explication du brouillard persistant : le Roi Soleil himself. Car tout photographe vous dira que des médailles rutilantes et autres attributs clinquants ressortent mieux dans le brouillard que sous un soleil ardent, le lot de tous les autres Belges ce jour-là.
Après que Saint-Nicolas eût distribué ses friandises aux enfants sages, le podium du chapiteau (très bien) chauffé fait place à un petit spectacle de music hall non prévu au programme. Le peuple a pu se rendre compte que si Dieu fait homme fut l’homme de la Cène, son vicaire houffalois est une bête de scène. Et si parfois un moineau pénètre malencontreusement dans l’église, le service d’ordre avait veillé à ce qu’aucun corbeau ne vienne faire un couac sous le chapiteau pendant son numéro.
Puis le concours du plus gros « magneu d’crass’ djote ». Le gagnant ne sera jamais au Guinness book, rassurez-vous, et l’ambulance ne viendra jamais chercher un concurrent éventré ! Non, ce concours se veut simplement un hommage collectif et bon enfant au plat local : le chou gras. The winner ? Mathieu Philippe. Bonne fourchette : son père est boucher. Pour les Bordjeus expatriés, c’est l’arrière-petit-fils de Marcel Philippart, qui fut boulanger, et de « Nita » Nélis, qui va vers ses cent ans.
Et sous les traits de la catherinette au chapeau vert (en choux, « naturellement », telle est la devise du SI), toujours à l’intention des Bordjeus d’Outre-mer : Florence Glaude, la petite-fille de Marie Dubru et de Charles Close, et de Simone Glaude.
Bref, le bon sang houffalois n’a pas menti.
L’équipe du SI peut être fière de sa journée, naturellement.
René Dislaire ©.
Liens, du même auteur:
sur la Ste-Catherine à Houffalize
La foire Ste-Catherine à Houffalize, en 2007
Photos de la foire Ste-Catherine en 2007
La Ste-Catherine à Houffalize: histoire, légende et traditions
La foire Ste-Catherine à Houffalize, 24 novembre 2007, un énorme succès
Expressions sur sainte Catherine en wallon
PS. Cet article est rédigé pendant le bal des catherinettes. Nul doute que le jury ne pourra départager les candidates au titre, et qu’elles seront toutes ex aequo . Une pensée de Sacha Guitry pour conclure, en relation avec la thématique de ce bal : « les femmes sont faites pour être mariées et les hommes pour être célibataires. De là vient tout le mal » (Mon père avait raison). Sacha, tu retardes.
Deuxième PS. La catherinette houffaloise dont il est question dans notre reportage arborait un bibi "en choux, naturellement". Nous n'ignorons pas que "choux" avec "x" est le pluriel, ce qui était bien le cas. Un couvre-chef plus écolo et plus bio, tu meurs. A propos, selon la tradition, une coiffe de catherinette doit être bicolore vert et jaune. Le vert par référence à une qualité de sainte Catherine, sa connaissance (elle a converti les philosophes et savants païens que l'empereur Maxence avait chargés de lui faire abjurer le christianisme), et le jaune, symbolisant quant à lui une vertu, la Foi, qui la conduisit au martyre (le 25 novembre 307 pour être précis, mais rien n'est moins sûr!). Notre catherinette n'affichait que du vert. Faut-il en conclure que les jeunes filles d'aujourd'hui ont plus de connaissance(s) que de vertu?
Troisième PS. Pour nos lecteurs en quête d'érudition (et que nous remercions). Le prénom "Catherine" vient du grec katharos, qui veut dire "pur". Ce mot a aussi donné son étymologie aux cathares, une secte religieuse répandue partout en Europe au Moyen-Age, surtout dans le midi de la France (albigeois). Pourquoi ce nom de cathares? Parce que leur grande austérité et la pureté de leurs moeurs contrastaient avec l'opulence et le relâchement du clergé catholique à l'époque. La secte serait originaire de Bulgarie. Le mot "bulgare" était approchant du mot "bougre" en vieux français de l'époque, lequel mot, attribué aux cathares par dérision, est demeuré dans notre langage. Et des bougres, il y en avait pas mal à la foire Ste-Catherine. Ouf!
René Dislaire ©