Samedi 15 mars à 6 h 26 : ouverture de la pêche à la truite !

écrit par admin
le 12/03/2008
ouverture de la peche

Plus de 16.000 pêcheurs, membres de sociétés, manifestent une impatience fébrile à l’idée d’arpenter à nouveau les berges de leur rivière favorite. La truite, reine des eaux vives, demeure un des poissons les plus convoités de Wallonie, tout spécialement en Ardenne. La vraie, la « Fario sauvage », native du lieu, se mérite... Il ne suffit pas de mettre sa ligne à l’eau pour espérer en capturer. Le pêcheur passionné tentera de se confondre le plus possible avec le milieu dans lequel il évolue ; il arpentera les berges et les sentiers, parfois abrupts, où les risques de chutes sont bien réels ; il lancera sa ligne avec précision en direction de la cache supposée du poisson ; il choisira la technique la plus appropriée à l’état des eaux ; il fera preuve de persévérance et bravera les intempéries fréquentes en ce début de saison...

Les rivières à truites : des milieux particuliers
Généralement, les cours d’eau « à truites » les plus typés sont plutôt étroits et pentus. En prairie ou en forêt, l’eau dévale, de cascatelle en cascatelle; elle dessine des contre-courants à proximité des berges et des obstacles naturels et creuse des gouffres. L’hétérogénéité et l’asymétrie sont source de vie. Les habitants de la rivière sont adaptés à des conditions de vie sévères : le chabot, avec sa grosse tête plate et ses nageoires pectorales élargies, s’abrite sous les pierres ; le vairon, petit cyprin au corps cylindrique, est conformé pour résister aux eaux vives ; les larves de phryganes s’abritent dans des fourreaux cylindriques qu’elles confectionnent avec de minuscules pierres ou des brindilles ; les larves d’éphémère s’enfouissent dans le substrat ; le cincle plongeur ou « merle d’eau » court sous l’eau à la recherche d’invertébrés divers ; l’écrevisse mue autant de fois que son changement de taille l’exige...

Une carte d’identité des sociétés de pêche
Dans les cours d’eau, administrativement classés comme non navigables, les droits de pêche sont détenus par les propriétaire riverains. Ceux-ci se réservent ce droit, le mettent en location ou le cèdent à des sociétés de pêche. La Fédération Sportive des Pêcheurs Francophones de Belgique a initié en 2006 avec l’aide de la Maison Wallonne de la Pêche et des diverses fédérations territoriales de pêcheurs, une vaste enquête destinée à dresser un état des lieux des sociétés de pêche. Les résultats préliminaires sont à présent disponibles. 133 sociétés de pêche établies sur 239 cours d’eau ont répondu à cette enquête comportant trois volets : la gestion administrative et financière, la gestion halieutique et la qualité du parcours de pêche.

Y compris de grandes sociétés comme « La Truite Houffalize » ou la « Ligue Royale de Propagande des Pêcheurs de l’Est » qui gèrent de vastes parcours de pêche et comportent un nombre élevé de membres (de 700 à plus de 1000), les sociétés interrogées comportent, en moyenne, 76 membres et gèrent 11 km de rives. A l’instar du nombre de pêcheurs en Wallonie, les sociétés constatent une érosion du nombre de leurs membres.

40 % du linéaire des parcours de pêche font l’objet de cessions à titre gracieux, en particulier dans les zones rurales, province de Luxembourg en tête. Près de 15 % des parcours sont interrompus par des enclaves où les propriétaires conservent leur droit de pêche.

Pour pallier le déficit de la reproduction naturelle – les conditions sont parfois loin d’être optimales - et satisfaire les pêcheurs, les sociétés de pêche procèdent à des repeuplements en truites issues de piscicultures, estimation de l’ordre de 80 tonnes par année, ce qui représente 5 kg de truites par pêcheur et par an.

Notons que ces repeuplements sont plus importants lorsqu’il s’agit de truites Arc-en-ciel, au nord du sillon Sambre-et-Meuse où les cours d’eau sont altérés et où le rôle social de la pêche est renforcé dans des zones à densité de population élevée. Mais de plus en plus, les sociétés sont attentives aux repeuplements à partir de truitelles, d’alevins ou d’oeufs de souche locale. Les sociétés instaurent des réserves de pêche, des carnets de capture, des quotas journaliers de capture plus stricts que ceux imposés par la législation wallonne ou même des quotas annuels de capture (par exemple, max 40 truites par an par pêcheur). Les secteurs « no kill » - où le poisson est capturé et obligatoirement relâché - instaurés sur des parcours de pêche à la mouche demeurent minoritaires (10 %).
Globalement, le pêcheur wallon reste très attaché à la consommation de ses prises, surtout lorsqu’il s’agit de truites (les maîtres queux ne s’en plaindront pas...).

Bien que 51 % des sociétés de pêche interrogées se disent favorables à un rapprochement avec d’autres situées sur un même cours d’eau, elles conservent l’ « esprit de clocher », ce qui n’est pas surprenant lorsqu’on sait qu’elles sont gérées par des comités composés de gens du cru, d’un âge respectable pour la plupart. Plus surprenant, 80 % des sociétés de pêche signalent ne pas posséder d’informations récentes sur l’état des populations piscicoles de leurs parcours mais elles sont très majoritairement désireuses d’en obtenir. Lorsqu’on demande aux sociétés de citer leurs buts, le rôle social est largement mis en évidence (80 % des répondants) et passe avant la gestion du milieu, ces deux options pouvant bien entendu être partagées.

La qualité des parcours de pêche
Le troisième volet de questions concernait la perception de la qualité du milieu qu’ont les responsables de comités. Une majorité parle d’une qualité de l’eau qui s’est stabilisée au cours de ces dix dernières années. Seulement 20 % des répondants entrevoient une amélioration. Le débit des cours d’eau accuserait, selon eux, une tendance à la baisse, ce que devraient pouvoir confirmer ou infirmer les études hydrologiques... Enfin, un peu plus de la moitié des sociétés de pêche mentionne des pollutions chroniques d’origines agricole, domestique ou industrielle.

Les résultats préliminaires de cette enquête seront affinés et feront l’objet d’un rapport détaillé.
Pour toute information : Fédération Sportive des Pêcheurs Francophones de Belgique, B. Sottiaux, rue Grandgagnage 25, 5000 Namur (081/41.34.91 ; b.sottiaux@fspfb.be).

Intéressés par un reportage ?
Intéressés par un reportage à l’occasion de l’ouverture de la pêche à la truite, vous pouvez prendre contact avec B. Chermanne, rédacteur en chef du Pêcheur Belge, 0498/70.16.15.

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