Chronique d’une catastrophe financière prévisible

écrit par admin
le 23/05/2009
Chronique d’une catastrophe financière prévisible

Montée en puissance gaz + électricité
Chronique d’une catastrophe financière prévisible et d’une incroyable mal gouvernance wallonne
Le dossier qui nous est soumis en urgence aujourd’hui est lourd de conséquences pour notre Ville. C’est pourquoi, malgré sa technicité, il me paraît important, chers collègues, de vous en expliquer la portée et surtout ses conséquences.

IDEFIN qui fédère les intérêts financiers des communes namuroises dans le secteur du gaz et de l’électricité a été obligée par un Décret wallon de juillet 2008 de monter en puissance dans les réseaux de gaz et d’électricité. Concrètement, en province de Namur, IDEFIN devait être propriétaire pour février 2009 de 70% de ces deux réseaux.

En électricité, les communes étant déjà propriétaires de 62% du réseau, il s’agit d’acquérir 8% supplémentaires tandis qu’en gaz, les communes ne possédant actuellement que moins de 6%,il s’agit d’acheter 64% du réseau supplémentaires .

Le coût de cet achat s’est conclu au prix fort ….Electrabel n’entendant pas faire de cadeau aux communes et les négociateurs wallons du dossier ayant été particulièrement faibles. Pour ce qui nous concerne, si les dividendes supplémentaires en électricité pourront couvrir le coût de l’emprunt (32 millions d’euros), il n’en va pas de même en gaz…..qui est un secteur nécessitant de gros investissements avec une rentabilité faible. Bref, et contrairement à ce qui avait été raconté aux communes lors des séances d’information en janvier dernier (sur base d’informations erronées émanant d’Electrabel), le secteur gaz d’IDEFIN est incapable de financer lui-même la montée en puissance dans le gaz!!

En effet, seules 15 des 38 communes namuroises sont concernées par le gaz et à elle seule, la Ville de Namur représente plus de 82% de l’activité gaz. L’emprunt de 35 millions d’euros nécessaire pour financer la montée dans le réseau de gaz (dont 28 millions à charge de notre Ville soit deux ans de notre capacité d’emprunt !) représentera une charge annuelle insupportable pour Namur.

Cependant, en attendant une solution supportable pour nos finances , Idefin propose néanmoins de lancer la procédure pour contracter cet emprunt qui sera remboursé en n’attribuant plus de dividende gaz pendant 20 ans (durée de l’emprunt) et en prélevant le solde du remboursement de l’emprunt sur le dividende électricité des communes concernées.

J’ai eu l’occasion de dénoncer aux CA d’IDEG et d’IDEFIN , il y a plusieurs mois, cette probable situation en demandant de prendre contact avec la RW pour qu’elle nous trouve une solution au pétrin dans lequel elle nous a mis. Sans succès. Dans l’état actuel des choses, IDEFIN a écrit à Electrabel pour demander que notre montée en puissance en gaz soit fortement étalée….j’ai du mal à imaginer qu’il n’en aille pas ainsi puisque notre décision de monter directement à 70% était liée à des informations erronées émanant des services d’Electrabel. C’est pourquoi, si la négociation amiable n’aboutit pas, nous devons nous réserver une porte de sortie juridique.

A vrai dire, on a bien du mal à saisir quelles sont les motivations qui ont guidé le législateur wallon à prendre ce Décret car celui-ci n’apporte aucun pouvoir de contrôle supplémentaire aux pouvoirs publics Seul grand gagnant de cette aventure : ELECTRABEL (cad SUEZ-GDF) qui empoche au passage près de 700 millions d’euros de cash…

Ce dossier venant s’ajouter à celui de la création d’ORES cad le gestionnaire opérationnel des réseaux de gaz et d’électricité dont j’avais dit tout le mal ici même il y a quelques mois puisqu’ Electrabel se voyait, une nouvelle fois, accordé des avantages « scandaleux » grâce à la bienveillance des négociateurs wallons du dossier. Et je terminais mon intervention en déplorant, qu’une fois encore, la RW avait raté une occasion de faire de notre région un modèle du développement de l’intérêt général….l’affaire DONFUT (qui était un des négociateurs du dossier) vient de rappeler tristement combien mes propos était loin d’être excessif et correspondait à la réalité de terrain.

Une mauvaise nouvelle n’arrivant jamais seule, nous avons appris que les tarifs 2009 facturés aux clients finaux ayant été bloqués par le régulateur fédéral (CREG) au même niveau que ceux de 2008, le dividende « électricité » sera en chute libre, selon la date de l’accord sur les nouveaux tarifs. Minimum 40%, Maximum 80% (vous avez bien lu !) en 2009. Bref, les dividendes versés en 2010 à nos communes (sur base de l’activité 2009) seront très fortement plombés …contrairement à ce qui avait été annoncé jusqu’ici. Or, la Ville de Namur touche un dividende annuel d’IDEFIN de 4,3 millions d’euros. Bref, selon mes calculs, dans le pire des cas, si les prix restent bloqués toute l’année et que nous devons supporter l’emprunt gaz, nos dividendes pour 2010 seront réduits quasi à zéro….(no comment). Dans le scénario le plus optimiste cad libération des prix en juillet et accord sur la montée étalée en gaz, la perte devrait avoisiner l.500.000 d’euros.

Il est clair que pour nous, Namurois de la province de Namur, nous ne pouvons plus accepter que nos intérêts vitaux et nos projets essentiels soient gérés, analyses et parfois même méprisé à travers le prisme déformant de la lorgnette hennuyère ou liégeoise. Ce dossier de la montée en puissance dans les réseaux de gaz et d’électricité en est l’amère illustration. Je nous souhaite, au lendemain des élections du 7 juin, d’avoir la sagesse de fédérer nos forces dans l’unique intérêt des citoyens namurois.

Pour le groupe ECOLO
Philippe DETRY
19 mai 2009

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