Malmedy Des Malmédiens au Marathon du Médoc
Pour sa 25ème édition organisée en ce premier samedi d’automne, le marathon du Médoc s'élançait autour de Pauillac (au nord de Bordeaux) dans les vignobles qui bordent la rive ouest de la Gironde. Plus de 9000 participants dont 2000 sont venus de 40 pays, d'Australie, de Nouvelle-Zélande, du Japon, pour une course qu'il faut accrocher à son palmarès au même titre que New-York ou Paris. Le doyen des compétiteurs a 84 ans et quelques sportifs handicapés sont aussi de la partie. La TV japonaise et nombre de journaux étrangers couvrent l’événement. Le parcours longe ou traverse une soixantaine de châteaux, embrassant les appellations prestigieuses de Saint-Julien, Pauillac, Saint-Estèphe et Haut-Médoc. 3600 bénévoles assurent toute la logistique sous un soleil radieux. Mais le Médoc se court déguisé, c'est obligatoire. Le thème retenu cette année étant le cirque, les cépages en attente de vendanges ont ainsi vu défiler des centaines de clowns, de félins, de girafes, de dresseurs. Au début, tout le monde parle, rigole, se prend en photo. La plupart des gens sont venus en groupe, avec leur public. Des pirates malouins, grimés, édentés, poussent leur gros vaisseau jusqu'à l'arrivée malgré des difficultés pour franchir les grilles de certains châteaux. Des militaires propulsent la maquette, longue de 5 m, d'un Mirage 2000. Des cages à porteurs emmènent des tigres en peluche, taille réelle. Parmi toute cette faune figure un groupe de Malmédiens, lui qui a effectué le déplacement avec l’ambition de couvrir cette distance mythique et tenter de rejoindre le long tapis rouge annonçant l’arrivée. Le relief du parcours n'appelle pas la performance, offrant par moments la vision d'une interminable file colorée qui serpente dans les vignes. Dans les châteaux, les jardins sont soignés, l'accueil se fait en musique, une soixantaine de groupes répartis sur le parcours. Sur des pelouses parfaites, dégustation de vins, d’huîtres, de jambon de Bayonne, de fromages, … s’offrent aux compétiteurs. L'ambiance est courtoise, bon enfant, estivale. Aux points de massage, la Croix-Rouge veille au grain. Au fil des kilomètres, on n’entend plus grand monde, juste les encouragements du public qui scande les prénoms inscrits en gros caractères sur chaque dossard. Le km 41 annonce la dégustation de glaces mais certains ne s'arrêtent même plus, marchent comme des zombis. Au kilomètre 42, plus que 195 mètres sur le tapis rouge, des cris, des chants, et enfin le passage sous le portique et les applaudissements. Franchissant la ligne d’arrivée en ordre quelque peu dispersé, les Malmédiens au complet se félicitent de leur exploit et pourront dorénavant se targuer d’avoir participé au Marathon le plus long et dire « Je l’ai fait ! »
François DETRY