Cherche Jean d’Anonyme, le Démissionnaire –Désespérément ! ou histoire belge

écrit par Anonyme (non vérifié)
le 05/05/2010

Puisque le temps passe au fil des eaux qu’abrite encore le ciel printanier, cet article se nommera « Petite rétrospective d’avril de Jean d’Anonyme ». Mais que non il n’est pas trop tard pour la conter ! et zut à la léthargie et aux soucis informatiques ! Cela commence ici et ainsi:
« Besoin d'une réaction artistique et citoyenne ?
Aujourd'hui, 24 avril, 11h00.
Venez donc applaudir l'installation du Démissionnaire
devant le 16 rue de la Loi, à Bruxelles.
Luc Broché «
Cette dépêche de son père créateur- non pas Gieppetto ! mais bien Luc Broché, de l’Hystéro-Collectif- m’informait la veille de l’installation de la créature Jean d’Anonyme- précédemment et premièrement installée face au Parlement Wallon à Namur- devant le 16 rue de La Loi, à Bruxelles donc cette fois, prévue le 24 avril. Pour honorer et questionner l’actualité du pays !
Ce week- end-là, je partis donc en excursion pour aller saluer notre blanc bonhomme, qui devait toujours demeurer l’ attaché-caisse aux pieds, et les yeux au ciel dans une gestuelle d’incompréhension, le doigt posé sur la tempe (genre « mais vous êtes fous… ? »). Direction du rail : la capitale de notre royaume - Belgique, Bruxelles.
Arrivée à la gare centrale, je gravis le Mont des Arts- un groupe de jeunes gens assis demeurent les yeux rivés à l’horloge qui va sonner et animer bientôt les figurines qui la décorent- j’active le pas, je traverse et frôle les murs d’enceinte du Palais Royal. Juste la présence d’un couple enlacé au soleil devant les grilles. Je continue en longeant le parc en face, toute en impatience de revoir la statue déjà rencontrée. Au coin de la rue, un dessin minimaliste figurant un visage souriant avec en son centre, en guise de nez, un autocollant : noir-jaune-rouge, le drapeau belge avec l’inscription « j’y tiens » dans les trois langues( néerlandais, français et allemand). Ceci n’est pas la frimousse de Jean d’Anonyme placardée sur un mur. La rue de la Loi est calme, très calme et point de Jean à l’horizon. Point de garde non plus devant le numéro seize pour oser une question sur la présence d’un nouveau venu. Je regarde et ne vois qu’une possible intervention humaine : une bière érigée sur un des appuis de fenêtre des bâtiments. Jean aurait-il été enfermé, mis en bière…aurait-on noyé son génie… ? A tout hasard je remonte l’axe de la rue jusqu’aux feux, vient à ma rencontre un couple, lui poussant le landau de l’enfant qu’elle tient très proche de son ventre. Au niveau du feu, je leur pose la question d’un possible voyageur du dimanche dans la partie de la rue de la Loi qui abrite les organismes européens. L’homme fermement dit « non » et que vu la situation de cette crise épluchée dans les médias, faudrait voir du côté de la rue abritant le plat pays et non la vaste Europe . Il ajoute : « Aussi de chez nous on ne comprend rien à la situation de ce pays- c’est vrai pas centralisé comme chez nous…en France…alors c’est compliqué tous ces petits morceaux …mais aussi avec votre auto-dérision, ce doit pas être si grave,hein ? juste une occupation pour les politiques… !? ou un écran sur d’autres réelles prises de position et questionnements ? » Le feu devient vert, la mère et l’enfant, le père et le landau poursuivent leur touristique périple et je commence à m’inquiéter pour Jean. Je reviens sur mes pas et décide d’enquêter en face du 16 rue de la Loi : au Théâtre du Parc. Dans sa loge, la dame de garde me dit qu’elle n’a rien vu, rien entendu, rien…Juste derrière elle érigée une nature morte de fortune : une pomme verte sur un four à micro ondes blanc…tiens René Magritte serait-il venu rejoindre les membres de l’Hystéro- Collectif avec cette « Pomme au four » ? Dans le parc, j’erre un peu. Devant le jet d’eau, une troupe de poubelles assemblées semble manifester silencieusement. Je n’ose soulever le couvercle ! Un jeune homme à l’accent marqué du Sud, lunettes jaunes sur le nez, comme deux soleils illuminés, me sourit que lui non plus, bien qu’habitant le quartier, n’a point croisé notre homme blanc. Le jet d’eau pétille sous les rayons du soleil, esseulée je quitte le repos du parc et en redescendant vers le Palais des Beaux Arts, une inscription sur les escaliers attire mon regard : « Mort Lente ». Est- ce là l’écriture et le sang de Jean tiraillé à travers les rues pour être éloigné de son lieu de déposition… QUI A VU JEAN… ?
M.V

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