L'Ancien Château de Rahier : entre histoire et légende

le 18/08/2010
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L’Ancien Château de Rahier, inauguré au mois de novembre 2009, ouvrait ses portes à un stage de théâtre pour enfants de 8 à 14 ans, la semaine du 9 au 13 août. L’occasion aussi pour les comédiens en herbe de la commune… et d’ailleurs (venus de Charneux et même de Braine-le-Comte !) de découvrir les charmes du village de Rahier en suivant la balade de poésies écrites sur des pierres de schiste. Les guides de circonstance, Marcel et Suzanne Masuy, habitants de Rahier depuis de nombreuses années, « aplovou » venus de Theux et surtout ardents passionnés et défenseurs de la restauration du site de l’Ancien Château, amoureux incontestables du patrimoine de leur région et de la culture, ont pris le temps d’accompagner le regard des enfants : les pierres, les maisons, les colombages, les arbres, les croix du cimetière, le chêne six fois centenaire, le monument hommage aux héros revenus de la guerre leur contaient leur vie passée et présente. Tout cela avec amusement et gaité ! Jeudi après- midi, Marcel revenait, en historien- explorateur cette fois, révéler aux petits curieux l’histoire du site et ses méandres, réels et légendaires. Partant des voûtes du rez- de-chaussée, de la contemplation des pierres les constituant, des vestiges d’anciens murs laissés apparents et des meurtrières, la troupe a remonté le temps, en quêtes des traces de l’origine du Château. A l’extérieur du bâtiment- qui bien entendu n’est qu’une partie de l’ancien Château- les enfants ont pu constater la présence de douves qui devaient entourer l’édifice. On devine leur digue arborée. Pour approcher les faits, Marcel emmène les enquêteurs à l’église de Rahier pour certifier la date et les origines du Château. Une grande et mystérieuse clé ouvre la porte de la jolie église du village, dédiée à Saint- Paul. La tour remonterait au Moyen- Age. Ils sont donc antérieurs à l’église elle- même qui date du 17 ième siècle tout comme le Château et la ferme sa voisine. Dans le chœur de l’église découverte d’une pierre tombale dressée. Elle représente un couple : lui Gilles de Rahier et elle, son épouse, dame Marguerite de Fraipont. Les enfants déchiffrent la date inscrite sur la pierre sous la représentation des personnages : « Euréka ! », c’est la même période que celle avancée pour le Château : il daterait donc bien du 17 ième siècle, bien que les archéologues supposent une occupation des lieux antérieure. Il a été la propriété des barons de Rahier. Voici donc, preuve à l’appui, les premiers habitants de la demeure seigneuriale du fief de Rahier. En quittant l’édifice religieux, les enfants saluent le chêne arborant le cimetière, six fois centenaire, en étendant leurs bras et en saisissant la main l’un de l’autre. Le tronc est ainsi encerclé par cette chaîne d’êtres humains. Puis les voilà dévalant, retour au Château pour écouter sous la voûte la suite de l’histoire. « Pourquoi le Château a été détruit ? » demande tristement Luchino. Et Marcel de tourner la page des plans d’architecte, du dessin que Guy Counhaye en a imaginé, de l’arbre généalogique de la famille des Barons de Rahier et de leur conter deux légendes sur le funeste sort de deux des derniers descendants de la lignée des Barons. L’un d’eux aimait passionnément-quasi maladivement- la chasse. Il s’y adonnait même le dimanche et exigeait du curé qu’il l’attende pour commencer l’office religieux. Aussi à l’église les fidèles s’impatientaient-ils bien souvent, le seigneur arrivant tout excité et …en retard bien sûr, encore en sueur de la poursuite du gibier. Mais un jour, lassé sans doute, le curé commença sans attendre le baron. Celui- ci, dès son arrivée fracassante, constata la désobéissance du prêtre et le tua d’un coup de couteau. Depuis la légende raconte qu’il est condamné à errer dans les bois, suivant un animal qui, sans cesse, se dérobe à lui. Cette légende est celle du Chasseur maudit. Quant à « Bellem et le sortilège », un autre descendant de la famille, tout aussi féru de chasse, il convia un jour tout le village à participer aux ripailles, banquet de retour d’une chasse miraculeuse. A table il ordonna au sorcier Bellem de faire apparaître devant tous…le diable. Une sinistre apparition entourée de fumée fit fuir tous les invités, paysans et manants. Ils se cachèrent des jours durant ! Plus jamais personne ne vint au Château et le seigneur partit sur- le -champs vers la terre sainte. Ainsi le Château fut déserté… Je perçois une pointe d’effroi dans les yeux de Adrien. Il regarde de tous côtés : le diable quelquefois serait-il resté loger dans les lieux ?
Tous se réjouissent cependant de cette seconde jeunesse de l’Ancien Château, retrouvée depuis peu sous l’impulsion et l’acharnement bienveillant des Amis de l’Ancien Château. Pendant des années, ils ont œuvré à sa restauration. Lors de cette semaine théâtrale, théâtre, marionnettes, poésie mais aussi histoire et patrimoine l’ont bien re-peuplé !
Marie-Laure Vrancken
(remerciements à Marcel et Suzanne Masuy pour leur accompagnement

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