Marche-en-Famenne rend hommage à Camus en présentant « la Chute ».
La cafétéria de la Maison de la Culture Famenne-Ardenne était spécialement transformée en bar avec un éclairage tamisé, des zones de lumière et d’ombre pour accueillir la pièce d’Albert Camus : « La Chute ». Le public représente les clients de ce bar d’Amsterdam et les acteurs évoluent entre les tables. Quand je parle d’acteurs je devrais en fait dire l’acteur car il est seul, c’est Benoît Verhaert qui joue le rôle de Jean-Baptiste Clamence et Laïla Amézian chante du jazz. Le spectacle est fidèle au monologue du livre, un homme seul, égaré, qui cherche un interlocuteur pour entendre sa confession. Tout doucement l’homme descend aux enfers, c’est la chute. C’est toute la problématique de la culpabilité et de la mauvaise conscience. Le talent de l’acteur rend la scène réaliste, en s’insinuant entre les personnes, il récite son monologue comme si nous étions le seul spectateur. A la fois touchant et interpellant, Benoît Verhaert nous fait vibrer au rythme des humeurs qu’il illustre. Camus vit dans ce spectacle où son humanisme, grâce à l’interprétation, percole de minute en minute.
La chanteuse évoque son parcours qui n’est guère plus brillant que celui de notre avocat « juge pénitent ». Deux vies qui se croisent juste dans l’instant de cette soirée hollandaise. Pour le public les chants de cette jeune personne, sans être accompagnés de musique, sont directement en relation avec notre moi profond et trouvent écho en nous. Bravo à Benoît et Laïla pour leur interprétation parfaite !...
L’acteur, après le spectacle nous livre ses réflexions sur l’adaptation de la chute en cette pièce, sur ses choix, sur la mise en scène, sur Camus et sur l’éveil potentiel de notre conscience lorsque nous aurons échangés nos vues avec les personnes qui partagent notre table. Jacques Malisoux, Président du club de philosophes d’Humain, nous fait part de la philosophie de l’œuvre et de Camus en général. Nous fêtons cette année, les cinquante ans de la disparition de Camus, c’était l’occasion de le faire revivre et renaître.
Cette soirée était une initiative de la Maison de la Culture Famenne-Ardenne, de la Bibliothèque Locale, du Cercle Littéraire et d’Humain Philosophe avec la participation de la Table d’Ecriture.
Jean-Claude Blaise.