L'Ombre du corbeau de Didier Comès chez Casterman
Septembre 1915, sur le front de la Meuse. Miraculeusement rescapé d’un bombardement de l’artillerie française, un combattant allemand, Goetz Von Berlichingen, erre seul dans un paysage dévasté. D’étranges visions – un joueur de flute, des animaux réchappés des tirs – le mènent à un château, lui aussi inexplicablement épargné par les combats. Les habitants du lieu, une curieuse famille dont certains membres se montrent amicaux, d’autres hostiles, semblent tous le connaître personnellement. Le jeune soldat découvrira bientôt que ses hôtes incarnent les différentes facettes de la mort. Il ne leur reste qu’à décider ce qu’ils vont faire de lui…
Dans son registre si particulier, qui conjugue réalisme, noirceur, fantastique et poésie, Comès réussit à nous donner de la Grande Guerre une vision saisissante. Trente ans après sa création, cette oeuvre forte n’a rien perdu de sa puissance.
L'Ombre du corbeau
Auteur : Didier Comès
Collection : Univers d'auteurs
Pages : 64
Prix : 16,00 €
Date de parution : 02/05/2012
Exposition de Didier Comès du 11 mai au 16 septembre 2012
Lien vers l'expo Comes de Liège
Lien vers la vidéo de Didier Comès
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Le musée des beaux-arts de LIège (BAL)
Afin de laisser place aux travaux du CIAC (Centre International d’Art et de Culture) dans le parc de la Boverie, les oeuvres du MAMAC ont rejoint l’ancien musée de l’Art wallon où est prévue la réunion de plusieurs collections - celle du MAMAC et de son Fonds ancien, du Musée de l’Art Wallon et du Cabinet des Estampes - en une seule entité : le BAL (Beaux-Arts Liège).
Ce rassemblement a engendré une collection de près de 45 000 oeuvres, alliant peintures, sculptures, dessins, gravures, affiches, bandes dessinées…, depuis la Renaissance à nos jours, soit la plus importante collection des beaux-arts conservée en Wallonie.
La Salle Saint-Georges, au rez-de-chaussée, est un haut lieu de la culture liégeoise en abritant des expositions temporaires diversifiées.
Informations pratiques
BAL - Musée des Beaux-Arts de Liège
Féronstrée 86, 4000 Liège
Exposition de Didier Comès du 11 mai au 16 septembre 2012
Mardi > Samedi 13:00 > 18:00
Dimanche 11:00 > 18:00
Fermé le lundi
5 € adulte
3 € groupes, seniors, 12>18 ans, sans emploi
1,25 € Article 27
Gratuit -12ans
Comprend également les collections permanentes du BAL
Visite guidée multilingue 60 €/65 €
Interview: Dix de Der, ou le retour de Didier Comès
Le mythique auteur de Silence fait son grand retour début octobre avec un grand récit aux couleurs de l’Histoire, du réalisme et de la fable, éblouissant de maîtrise graphique.
Le temps du récit que vous proposez dans Dix de Der –décembre 1944- est concomitant à celui de votre naissance…
Didier Comès :Je suis né en 1942, et la guerre a eu pour moi une importance considérable dans ma jeunesse, même si je n’ai pas de souvenirs personnels des combats proprement dits –j’étais trop petit. Toute mon enfance a baigné dans le souvenir très vif, très douloureux, très intense de la guerre, que ce soit à travers les récits et les souvenirs des adultes qui m’entouraient ou par l’entremise des lieux où j’ai grandi. Quand on allait jouer dans les bois proches de mon village par exemple, on retrouvait les trous d’homme où les Américains se dissimulaient pendant la grande offensive des Ardennes –exactement à l’image du cratère de bombe qui est au premier plan de l’album. Je me suis servi de tout cela pour Dix de Der.
Ce qui signifie que le lieu de votre enfance et le lieu du récit se confondent également ?
Didier Comès : Oui, absolument. La bataille des Ardennes s’est déroulée exactement là, chez moi, au cœur du pays de ma naissance et de mon enfance. C’est l’extrême limite de la latinité, une zone de contact et parfois de friction entre le monde latin et le monde anglo-saxon. Dans le village où je suis né par exemple, cela se sent très bien : il y a d’un côté la grande forêt allemande, toute proche, et puis de l’autre une représentation de la louve romaine, qu’a fait édifier autrefois un prêtre francophone… C’est un creuset, avec sa complexité, ses ambivalences. Le mélange ne s’y fait pas toujours aisément.
C’est la raison d’être de la diversité des personnages que vous avez rassemblés dans le cratère de bombe de Dix de Der ?
Didier Comès : Evidemment. On y rencontre aussi bien le fantôme d’un paysan ardennais que celui d’un soldat prussien de la guerre précédente, celle de 14-18, aux côtés d’un jeune soldat américain fraîchement débarqué d’Angleterre. Je voulais que ce trou improbable au milieu de nulle part soit aussi comme un microcosme de ce secteur des Ardennes belges, culturellement très particulier.
Il y a dans ce nouvel album un esprit de dérision, une sorte de sourire muet qu’on sent souvent affleurer au fil de l’histoire…
Didier Comès : Je tenais vraiment à ça. Envie de me faire plaisir, laisser librement s’exprimer cette dimension de moi-même. Mon idée, effectivement, était de mettre en évidence ce que la guerre peut avoir d’ignoble, de monstrueux, mais en même temps faire ressortir ce qu’elle peut comporter de grotesque, de ridicule, de risible. C’est ce qui explique que je joue, intentionnellement, sur les deux tableaux : le réalisme lorsque je traite des combats par exemple, et par ailleurs l’ironie mordante et souvent provocatrice de personnages qui n’ont de toute façon d’égards pour personne, puisqu’ils sont déjà morts !
De quelle manière avez-vous envisagé, ici, la dimension graphique de votre travail ?
Didier Comès : De la même manière que je le fais à chaque album, je crois : en m’efforçant d’aller au plus efficace et au plus simple. Bien sûr, je me suis ici et là laissé aller à prendre quelques risques, mais sans jamais m’écarter, en tout cas je l’espère, de la lisibilité maximale. Cette question-là est pour moi un enjeu majeur, une nécessité première de la bande dessinée telle que je la conçois : faire en sorte que le récit ne puisse pas échapper au lecteur.
Lien vers L'Ombre du corbeau de Didier Comès
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Hommage au dessinateur de bande dessinée Didier Comès
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L'artiste avait été mis à l'honneur Musée des beaux-arts de Liège en septembre 2012 lors d'une exposition de 250 planches originales présentées au public.
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Lien vidéo expo LIEGE
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L'Ombre du corbeau de Didier Comès chez Casterman