Ravalomanana, président de retour à Madagascar
Reportage en direct
C'est sans doute un événement majeur qui se produit aujourd'hui à Madagascar. Pour l'Afrique. Pour l'Océan Indien.Pour la francophonie.
Le retour au pays de Marc Ravalomanana, (ancien?) président renversé (déchu?), exilé (en résidence?) en Afrique du Sud. On le voit, chaque mot peut être considéré comme partisan, partial.
Essayons de ne l'être pas.
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Il y a trois ans, Andry Rajoelina, ancien disc jockey, maire populaire de Tananarive, la capitale, renversait par la force, avec effusion de sang, le président en exercice.
Madagascar est un pays laissé pour compte de l'opinion et de l'aide internationale.
La France lui a accordé l'indépendance, dans la vague des affranchissement de 1960. Sans toutefois considérer la Grande Île comme faisant partie de l'Afrique.
Il y a trois ans, Sarkosy, "le gendarme de l'Afrique", qualifiait Rajoelina de putschiste, et maintenait le titre de légitimité à Ravalomanana. Et Obama, "le gendarme du monde", ne pouvait que lui emboîter le pas, de même que l'Union Européenne.
S'ensuivent trois ans de suspension de l'aide internationale, un catastrophe économique et sociale pour un des pays les plus pauvres du monde.
Président de la Haute Autorité de la Transition, Rajoelina ne put mener à bien sa promesse d'organisation d'élections, faute de consensus des leaders.
Il dut donc concéder le retour de tous les "fugitifs". En échange quoi Sarkozy lui a donné la main et une dizaine de millions d'euros, il y a un mois.
Ravalomanana étant poursuivi comme criminel, pendant le "putsch" pour avoir donné l'ordre à sa garde de tirer sur les assaillants, peut-il rentrer sans problème ou doit-il être arrêté puis emprisonné à son arrivée à l'aéroport, à 14h10 ce vendredi? That's the question.
Pour ses partisans, il est le président légitime; le seul.
D'où leur affluence par milliers et millers, très tôt le matin déjà, à aéroport, pour l'accueillir soit dans son retour triomphal, soit dans un fourgon cellulaire.
Ambiance.
Pour les militants en t shirts: olé, olé.
Pour les "costards cravates", dignité des grands moments qui font l'histoire.
Post scriptum. Cet article a été écrit le matin. L'avion a bien décollé d'Afrique du Sud, début d'après midi. Mais tous les aéroports malgaches lui ont soudainement été interdits par le ministre des transports. 100.000 personnes attendaient Ravalomanana. Le chef de la police était prêt à l'accueillir (ou le cueillir) avec le mandat d'arrêt faisant suite à une décision de Justice. A court de carburant au dessus du Mozambique, l'avion a dû regagner l'Afrique du Sud à la tombée de la nuit.
Dans la foule imposante, que des rumeurs.
René Dislaire