MALMEDY " Kètchî " l’œuf de Pâques

Symbole de fertilité et de vie, de renaissance, l’œuf est associé à la fête de Pâques depuis l’Antiquité. Alors, durant le Carême, il était interdit de manger des œufs. Les œufs ainsi pondus durant cette période, étaient conservés jusqu’à Pâques. Les œufs qui s'étaient accumulés, étaient bénis puis étaient mangés pour les plus récents tandis que les plus vieux étaient peints et ensuite offerts aux enfants. Apportés soit par les cloches, le lapin ou encore par la poule selon les contrées, ils peuvent être décorés puis utilisés dans différents jeux. A Malmedy, des jeunes s’attachaient à perpétuer une coutume ancestrale. Durant le carême suivant la période carnavalesque, ces jeunes gens portaient des gaufres à la fille qui avait fait battre leur cœur au cwarmê. Si, à Pâques, la jeune fille leur rendait des œufs colorés, l’hommage était accepté. Lors de la nuit de mai, le garçon se devait d’aller chanter au domicile de la belle et la suite dépendait de l’affinité entre les jeunes. Aujourd’hui, cette coutume n’est plus suivie à la lettre et de grandes chasses aux œufs ont pris sa place pour le bonheur des enfants. A Pâques également, de jeunes Malmédiens se réunissaient sur les places et s’amusaient à pratiquer le «kètchèdje», à savoir briser la coquille d’un œuf d’un camarade à l’aide d’un autre œuf selon des règles bien précises. Henri Bragard, auteur local, définit la manière de procéder. « Kètchî » se faisait en cognant la panse, le bec ou le cul de son œuf sur la partie découverte de l’oeuf de l’adversaire. L’œuf ainsi fracassé appartenait au vainqueur qui pouvait rentrer le soir avec une belle moisson qu’il revendait quelques centimes. De nos jours, la confection des œufs de Pâques fait appel au sucre, au chocolat, quantité d’autres ingrédients, des œufs qui ont parfois pris des formes qui n'ont aucun lien avec le modèle d'origine

François DETRY
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