Hooverphonic: "En Wallonie, les gens sont un peu plus chaleureux"

écrit par Amandine.Raths
le 30/01/2015
Hooverphonic. Credit photo: Dimitri Toussaint

Depuis ses débuts en 1995, le groupe belge Hooverphonic a connu énormément de succès, notamment avec des titres comme "Mad About You" ou encore "The Night Before".

Nous les avons donc rencontrés pour une interview en toute simplicité, juste avant leur passage sur la scène de l'Espace 23, à Bastogne.

Les dates s'accumulent, les dates s'enchaînent, pas de fatigue pour le moment?

Aujourd'hui, c'est seulement la deuxième date, donc ça va encore. On fait trente-huit concerts en deux mois et demi, c'est beaucoup. De temps en temps, c'est cinq concerts par semaine, mais il y a aussi des semaines où c'est un peu moins. Puis, on a quand même gardé les vacances de carnaval pour pouvoir récupérer, donc ça va aller.

Parfois, vous enchaînez même deux dates dans la même salle, comme à Arlon, qui sont d'ailleurs déjà sold out...

Oui, à Aalst et Anvers aussi. Presque tout est encore sold out après vingt ans, donc on est très heureux. Ca fait quand même un peu peur quand on commence à mettre toutes les dates en vente, car même si l'on sait que l'on est très populaire, rien n'est sûr aujourd'hui. On a de nouveau vendu plus de 23 000 tickets en Belgique, et c'est déjà la quatrième année que l'on tourne. Avant, on ne faisait jamais cela. On restait deux ans en studio pour préparer un album, puis on partait deux ans en tournée.

Et justement, avez-vous une préférence pour l'un ou l'autre public?

Le public wallon! Et ce n'est pas parce que l'on est ici… On dit cela en Flandre aussi, et ils sont toujours un peu déçus, mais c'est vrai qu'en Wallonie, les gens sont un peu plus chaleureux. C'est très cliché, mais c'est le nord et le sud. Quand on joue en Espagne, un jour à Saint-Sébastien et le lendemain à Barcelone, c'est aussi différent. A Barcelone, ils sont plus enthousiastes. Cela ne veut pas dire que les gens à Saint-Sébastien n'apprécient pas ce que l'on fait, mais c'est un autre esprit, une autre façon de le montrer. Nous, on vient de Saint-Nicolas, et en Flandre, c'est la ville la plus froide, mais si ça marche là-bas, tu sais que ça marchera partout.

Pendant vos concerts, vous arrive-t-il de modifier vos chansons? Ou choisissez-vous toujours de les jouer de la même manière que vous les avez enregistrées?

C'est toujours une sorte de mélange de chansons que l'on joue très proches de l'original, et de temps en temps, des choses que l'on joue tout à fait différemment. Surtout que maintenant, on ne part pas en route avec un orchestre, alors il faut être un peu créatif de temps en temps, et trouver une façon différente de jouer une chanson. Mais c'est ça que j'aime bien. Les chansons, c'est une matière vivante, donc il faut quand même que ça évolue. Par contre, de temps en temps, il y a des chansons que l'on a jouées dans des versions totalement différentes pendant plusieurs années, et qu'on a envie de retourner à l'original, mais c'est rare. Maintenant, on est en route avec deux chanteurs, donc on les utilise dans beaucoup d'arrangements pour donner la "couleur" spécifique de cette tournée. Chaque tournée doit avoir son atmosphère, sa couleur. Ici, la couleur, ce n'est pas l'orchestre, mais les voix. Il y a deux ans, on était avec l'orchestre, donc c'était surtout les cordes qui étaient importantes. On cherche chaque fois un focus différent.

Les premiers fans d'Hooverphonic, cela fait bientôt vingt ans qu'ils sont là. Au fil des années, vous en avez pris des nouveaux avec vous, mais ce qui est sympa dans vos concerts, c'est que vous n'oubliez pas les anciens morceaux de votre répertoire, qui étaient justement aimés par les plus anciens fans…

C'est difficile… Hier, j'ai encore dit à Roeselare qu'il est très difficile pour nous de construire notre set list, car quand on joue, les morceaux que tout le monde veut entendre prennent déjà une heure et demie. De temps en temps, on veut quand même jouer des chansons qui ne sont pas des singles, des chansons que l'on aime bien, mais après vingt ans et dix albums, c'est difficile de trouver un bon équilibre. Parfois, à la fin d'un show, on demande au public si une chanson leur a manqué durant le concert. Par exemple, sur cette tournée, on ne joue rien du "No More Sweet Music" et on joue seulement une chanson de "The President of the LSD Golf Club". De temps en temps, il faut vraiment choisir et il faut être strict. On ne veut pas jouer trois heures, on trouve que c'est trop pour la concentration des gens. On joue presque deux heures maintenant, c'est vraiment assez.

Vous jouez également dans les festivals, mais adaptez-vous votre concert suivant l'endroit où vous jouez?

Oui, quand même. On joue des choses plus intimistes dans les salles, et en festival, on joue plutôt des choses très connues. Ici, on va par exemple jouer "Bad Weather", qu'on ne joue pas sur un festival. La façon de construire la set list est différente, on finit différemment. Ici, on peut vraiment finir d'une manière un peu moins extravertie que sur un festival, où là, il faut vraiment un bouquet final. Notre façon de jouer est aussi plus intimiste dans une salle.

Quand le public est assis, comme ce soir, c'est un truc que vous aimez bien?

J'aime bien, oui. Surtout pour notre musique, parce que ce n'est pas de la musique pour danser, mais de la musique pour écouter. C'est vraiment très irritant quand ton dos et tes pieds commencent à faire mal. Pour moi, on fait de la musique pour se laisser emporter dans un autre univers, donc c'est plus pratique quand les gens sont assis. Ca ne veut pas dire que parfois, il n'y a pas des enthousiastes qui dansent sur la scène, comme hier, quand on a joué "The World Is Mine".

© Amandine Raths
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