Evénements des "Grignoux", à Liège et à Namur, jusqu'au 25 Février

écrit par YvesCalbert
le 18/02/2017
Evénements des "Grignoux", à Liège et à Namur, jusqu'au 25 Février

A Namur, au "Caméo", dans le cadre des "Classiques du Mardi", organisés en collaboration avec le "Secteur Cinéma" de la Province de Namur, ce mardi 21, à 12h et à 20h, nous remontons le temps jusqu'en 1931, pour découvrir le premier long-métrage parlant de Jean Renoir, "La Chienne" (Fra./100'/avec Michel Simon). Ce cinéaste, formé à l'école du cinéma muet, exploite, ici, les possibilités du film sonore dès la première séquence. C’est d'ailleurs l’atmosphère sonore qui confère au film son réalisme, tandis que le cadre a tendance à souligner la théâtralité des situations.

Introduit à l'écran par un spectacle de Guignol, où les marionnettes présentent les personnages du film, se contredisant sur sa portée profonde. Dès lors, s'agit-il d’un conte moral ou d’une simple histoire de passion criminelle, mélange de boulevard et de fait-divers? A chacun de trouver la réponse!

Synopsis: "Marié à une veuve acariâtre, Maurice Legrand a comme passion la peinture. Il tombe sous le charme de Lulu, une jeune femme exploitée par un souteneur. Celle-ci va rapidement abuser de sa crédulité et provoquer sa déchéance."

Le vendredi 24, à 20h, à "La Sauvenière", à Liège, et le samedi 25, à 20h15, au "Caméo", à Namur, après avoir été au programme du 33ème "Festival du Film d'Amour" ("FIFA"), à Mons, voici "Chez nous" (Lucas Belvaux/Bel./2016/117'), un film fort attendu, ayant créé la polémique dès sa première projection.

De fait, "Chez nous" fait froid dans le dos, en particulier parce qu’il prend acte de cette dédiabolisation du discours extrémiste. Il ne s’agit plus de montrer du doigt une figure controversée et de parler de la résurgence de la "bête immonde" en poussant des cris d’orfraie. Le souffle tiède du racisme et de l’intolérance ne se décline plus (seulement) à coups de provocations, mais à petits pas feutrés, via une rhétorique séduisante, qui sait s’appuyer sur des injustices bien réelles et une stratégie politique bien rodée. Ainsi s'opère la séduction chez des gens qui n’ont a priori aucune sympathie pour un parti d’extrême droite. Des gens peu politisés, honnêtes, méfiants face aux politiques d’aujourd’hui.

Si le cinéma de Lucas Belvaux - qui répondra aux questions des spectateurs lors de la rencontre suivant la projection - fait preuve de finesse, d’intelligence, posant les bonnes questions concernant les régions et strates sociales gagnées par les populismes de la droite extrême, il est bien soutenu par le jeu des acteurs, parmi lesquels André Dussolier, "Magritte d'Honneur" 2017, et, surtout, notre compatriote, Emilie Dequenne, qui collectionne les titres de "meilleure Actrice", que ce soit à Avanca (en 2002, dans "Oui, mais ..."), à Bruxelles (en 2013, dans "A perdre la Raison", et, en 2015, dans "Pas son Genre"), à Cabourg (en 2014, pour ce même film, en 2009, pour "La Fille du RER", et, en 2001, celui de "révélation féminine", dans "Le Pacte des Loups"), ainsi qu'à ... Palm Springs (en 2013, dans un film en langue étrangère, "A perdre la Raison"), ce denier film lui offrant le "Prix d'Interprétation féminine", à Cannes, (en 2012, dans la section "Un certain Regard", un Festival qui lui avait valu son premier "Prix d'interprétation féminine" (au siècle dernier, en 1999, dans "Rosetta", ... la première "Palme d'Or" des Frères Dardenne).

Synopsys: "Pauline, infirmière à domicile, entre Lens et Lille, s’occupe seule de ses deux enfants et de son père ancien métallurgiste. Dévouée et généreuse, tous ses patients l'aiment et comptent sur elle. Profitant de sa popularité, les dirigeants d’un parti extrémiste vont lui proposer d’être leur candidate aux prochaines municipales."

Toujours à "La Sauvenière", le lundi 20, à 20h15, avant-première du film "Dernières Nouvelles du Cosmos" (Julie Bertuccelli/Fra./2017/89'), dans le cadre du ciné-club "Image santé". La réalisatrice de ce documentaire, atteignant l'universalité d'un regard porté sur le visage d'un enfant, écrit: "Je n’en reviens pas encore d’avoir pu croiser sur ma petite route Hélène Nicolas, surnommée Babouillec, et son univers. Elle ne parle pas mais elle entend et perçoit tout avec une intensité qui sidère ceux qui la rencontrent ou la lisent. Pas l’ombre d’un apitoiement mais un humour cinglant. La force, l’intelligence, la poésie et l’énigme de ses textes continuent à me subjuguer. Ses réponses quand j’ai commencé à la filmer, son regard qui vous transperce l’âme, ses rires communicatifs, son intuition et sa sensibilité remettent nos certitudes en question et nous font avancer vers une humanité plus grande. Hélène nous questionne sur la puissance du cerveau et les limites de l’être social. Elle nous parle des échanges entre son monde intérieur, vaste et libre, et notre monde trop occupé à tout mettre dans des cases."

La projection sera suivie d’une rencontre avec Cécile Mormont, directrice de "Revers" (dispositif local d’insertion par la Culture), Annick Jadot, pédopsychiatre, et Aurore Thomas, psychologue, ces deux dernières du "CRAL" ("Centre de Référence de l’Autisme de Liège").

Le mercredi 22, à 20h, à "La Sauvenière" également, dernière séance d' "Angle mort" ("Dode Hoek"/Nabil Ben Yadir/Bel./ 2016/100'), un thriller politique cinglant, mêlant avec brio fable oedipienne et montée de l’extrémisme. Nous voici avec un commissaire de police rattrapé par son passé, alors qu'il devient bientôt figure de proue d’un parti nationaliste flamand, ... ce film étant réalisé par des ... néerlandophones, avec une descente à ... Charleoi, dans un labo clandestin, ... ce qui déclenche une série d’événements imprévisibles et incontrôlables.

La projection sera suivie d’une rencontre sur le thème: "racisme décomplexé et assignations identitaires", avec Nabil Ben Yadir, le réalisateur, Isabelle Simonis, la ministre de l'égalité des chances de la "Fédération Wallonie-Bruxelles" , Marco Martiniello, sociologue à l' "ULG", et Jérôme Jamin, politologue dans cette même Université liégeoise.

Enfin, avec l’aide des "Affaires culturelles de la Province de Liège", le vendredi 24, à 20h30, au café "Le Parc", "Les Grignoux" organisent un concert, avec le duo formé par le Marseillais Balthazar Montanaro, au violon, et la Belge Sophie Cavez, à l'accordéon, un voyage musical entre des vents du nord et des sons de l'est, des musiques du monde, libres, sans frontières, sans noms.

Et du 25 février au 05 mars, pour la première fois, grâce aux "Grignoux", le Festival "Anima", de Bruxelles, sera également présent à Liège et à Namur. Nous y reviendrons en détail!

Yves Calbert.

  • Evénements des "Grignoux", à Liège et à Namur, jusqu'au 25 Février
  • Evénements des "Grignoux", à Liège et à Namur, jusqu'au 25 Février
  • "La Chienne"
  • "Chez nous"
  • "Dernieres Nouvelles du Cosmos"
  • Evénements des "Grignoux", à Liège et à Namur, jusqu'au 25 Février
  • Duo Montanaro & Cavez
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