Bénédiction de la Saint-Hubert. Humour animalier.
Bénédiction de la Saint-Hubert. Humour animalier. Fête de la St-Hubert 2018. Ambiance.
Samedi 3 novembre 2018
C’était la traditionnelle fête de la St-Hubert à Houffalize, rehaussée par les sonneries des trompes du Bien Aller du Val de l’Ourthe.
L’occasion de bénir tous les animaux de la ville, sans distinction d’appartenance religieuse ou philosophique. Leurs convictions sont affaire de vie privée, et cela ne nous regarde pas.
Note : le principe de l’humour dans le texte qui suit est en général la paronymie : une lettre, une syllabe est modifiée dans les expressions précédées d'un *.
Le chœur de Ste-Catherine
Sur les colonnes du maître-autel on aperçoit, qui se lovent, une vipère au loin*, un boa constructeur* et quelques serpents à bonnette*. Peureuse, une galipette cendrée.*
À l’honneur dans les stalles : un papillon du tourisme* et un nègre royal* en uniforme, sangles liées* venu en Kangoo rouge*. Tout blinquant, l’aigle noir de Barbarie* que chaque semaine un éléphant astique*.
Dans le chœur officie un prêtre mexicain : il n’a rien d’un marin prêcheur* et il peinera toujours à faire rire un public de Flamands par sa prose*… À propos des sonneurs : « Vous tournez le dos au public mais l’o die* que vous n’êtes pas des tantes religieuses.*»
Les personnalités
Au premier rang de l’église décanale, du côté des femmes plastronnent l’âne gris de la police locale entre deux poulets/frites/complote* et quelques coqs ovins*. Deux gorilles, de toute confiance : un python* et un milan loyaux*.
Côté hommes de la nef on reconnait le lion* du pré du même nom, des bœufs de la rue Éponyme, des pourçais de la rue du Panorama, la coccinelle du Syndicat d’Initiative. Déléguée de Mayamundo, une abeille*. Venue de Tavigny, la reine d'une autruche.*
Le peuple
Je suis dans la masse. À ma gauche, un menuisier avec un rouquin marteau *. Plus proche un bûcheron : son chien, Lassie, aboie.* À ma droite, quelques chats puants*, de quoi faire fuir les rats débiles* et les rats déchéants* qui fourmillent. Des chats qui raffolent des souris, et des bonnes.*
Devant moi, que du beau monde, un peu la sape : Hérisson ford*, une pie trolleuse* (dommage qu’elle a une bouche à merde*), un février afghan*, une mouette ruineuse* pour son mâle, un cochon dingue*, une vache nacrée*, un Renoir argenté* (un vrai : vison d’horreur* !), un renard désargenté* (n’a rien mis à la collecte) et, enveloppée, une baleine planche*. Assise entre deux chaises, une loutre tombe*.
Un enfant tient dans ses bras un mickey maousse* et un ours molaire* en plus* ("en peluche"). Un autre a une puce hardie à Laurel* et un setter (engu)irlandé* sur ses genoux. Une petite fille est fière de son couple de lapins salinges*.
En cage, plongé dans ses prières, perplexe, un orang doutant* en compagnie d’un chien pansé* blessé. Et un tigre acheté.*
À la sortie de l'église, le prêtre espérait bénir un cheval. Le cheval n'était pas au rendez-vous. C'était un cheval d'arsouille*.
Réflexions politiques
Cet article ne se voulait pas qu’une frivole énumération de jeux de mots.
Il faut avouer ce constat : pour parler statistique, les trompes de chasse souffrent d’année en année de tassement dans la fréquentation de la St-Hubert.
Si ce n’était les Flamands, l’église serait presque vide.
Une des valeurs de l’Ardenne profonde s’effrite.
Chaque période précédant Noël voit s’amplifier sur internet les cris d’orfraie de l’Occident en train de perdre son âme.
Pauvres koallahs* que nous sommes, un jour ou l'autre les sonneurs sonneront devant des chameaux tyroliens*.
René Dislaire Houffalize, le 3 novembre 2018.
Présentation. Au premier rang, l’âne de la police locale entre deux poulets/frites complote et quelques coqs ovins. Dans le chœur un prêtre mexicain qui peine à faire rire un public de Flamands…
Liens vers deux articles en relation (7.000 lecteurs):
La St-Hubert du Bien Aller du Val de l'Ourthe à Houffalize (2007)
Gérard Close, le bonhomme qui adoucit les moeurs (2008)
Du même auteur : Liens vers les publications de l’auteur en 2018
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