De « Guerre et Paix » à « Ni juge ni soumise » aux « Grignoux »

écrit par YvesCalbert
le 20/02/2018
De « Guerre et Paix » à « Ni juge ni soumise » aux « Grignoux »

Ce mardi 20 février, dans le cadre des « Classiques du Mardi », à 12h et à 20h, au « Caméo », à Namur, en collaboration avec le « Service Cinéma » de la Province de Namur, reprise de « Guerre et Paix » (King Vidor/USA-Ita./1956/ 3h28’/avec Audrey Hepburn et Henry Fonda), lauréat, en 1957, du « Golden Globe du meilleur Film étranger ».

Synopsis : « A Moscou, en 1805, les fêtes et les bals se succèdent, bien que la guerre contre Napoléon soit inévitable et imminente. La jeune Comtesse Natacha Rostov est fiancée au Prince Andrei Bolkonski et a pour meilleur ami le Prince Pierre Bezoukhov. La guerre éclate, des deux Princes partis au front, seul Pierre Bezoukhov reviendra, tandis que, dans le même temps, la Comtesse s’était assagie de la dureté des épreuves de son époque, en s’occupant des malheureux… »

Tout en réussissant à rendre au mieux l’aspect intimiste et romantique du roman de Léon Tolstoï (1818-1910), le réalisateur américain King Vidor (1894-1982) a relaté au mieux l’âpreté des cruelles batailles, pour lesquelles il utilisa pas moins de 6.000 chevaux.

A noter le soin apporté aux costumes et aux décors, ainsi qu’à la réalisation tant des épisodes guerriers que des scènes de foule, les personnages étant tout à fait crédibles, notamment ceux interprêtés par l’actrice britannique, née à Ixelles et décédée en Suisse, Audrey Hepburn (née Audrey Ruston/1929-1993) et l’acteur américain Henry Fonda (1905-1982), Audrey Hepburn ayant reçu de nombreux Prix, dont, pour « Vacances Romaines » (William Wyler/ USA/1953/119’/avec, également, Gregory Peck), en 1954, le « Golden globe de la meilleure Actrice dans un Drame » et, en 1953, le « British Academy Film Award de la meilleure Actrice britannique », ainsi qu’en 1993, le « Prix humanitaire Jean Hersolt » de la 65ème « Cérémonie des Oscar« , distinguant une personnalité du milieu du Cinéma qui s’est impliquée de façon exemplaire dans une cause humanitaire. Quant à Henry Fonda, il fut honoré par deux
« Oscar », celui « d’Honneur », décerné pour l’ensemble de sa carrière, en 1981, et celui du « meilleur Acteur », en 1982, dans « La Maison du Lac » (Mark Rydell/US/1981/109’/ »Oscar du meilleur Scénario », en 1982/avec, aussi, Jane Fonda et Audrey Hepburn, cette dernière obtenant, en 1982, l’
« Oscar de la meilleure Actrice », pour ce même film).

Lors de sa nouvelle sortie en salles, en 2006, Pierre Murat écrivait dans « Télérama » : « Le romancier est moins trahi (dans cette version de « Guerre et Paix », ndlr) que dans la version russe (pontifiante) que Serge Bondartchouk (1920-1994, ndlr) tournera dix ans plus tard. D’abord, parce que le style de King Vidor, lyrique et fougueux, convient parfaitement au livre. Ensuite, parce que le cinéaste réussit deux formidables personnages : Mikhail Koutouzov (Oscar Homolka), un général rusé qui vient à bout de l’envahisseur français ; et la Comtesse Natacha Rostov, symbole de la jeune fille russe, qui passe de la frivolité à la profondeur… Pour les fans de Léon Tolstoï, même les Russes chauvins, Natacha, c’est Audrey Hepburn… »

A noter que cette dernière était, à l’époque, l’épouse de Mel Ferrer (né Melchior Gaston Ferrer/1917-2008), qui incarne, ici, à ses côtés, le rôle d’Andrei Bolkonski.

En découvrant ou revoyant « Guerre et Paix », dans sa version de King Vidor, on mesure bien tous les enjeux d’une intrigue foisonnante, mettant en perspective la destinée d’individus dépassés par la marche de l’Histoire, ce très long-métrage (3h28′) pouvant, si nous apprécions ce type d’épopée, nous procurer un plaisir intense, maintenant en nous un intérêt constant et nous réservant même plusieurs séquences vraiment superbes.

Tant à 12h qu’à 20h, le film est présenté, en détails, par Jean Boreux ou un(e) de ses collègues du « Service Cinéma » de la Province de Namur, un dossier étant remis à chaque cinéphile.

« Ni Juge ni Soumise » : au Mont des Arts
Total changement de décor, un documentaire belge sur des faits contemporains, tourné à Bruxelles, avec « Ni Juge ni Soumise » (Yves Hinant & Jean Libon, créateur de l’émission culte belge « Strip-tease »/Bel./2018/99′), qui vient, déjà, de remporter l’ « Amphore d’Or » (le « Grand-Prix ») et
« L’Amphore du Peuple » (ou « Prix du Public »), au « Festival du Film grolandais », à Toulouse.

Synopsis : « La Juge d’Instruction Anne Gruwez se replonge dans une affaire non résolue depuis plus de deux décennies, à savoir l’assassinat de deux prostituées dans le centre de Bruxelles… »

Quelques critiques de la Presse française, avec pour « La Croix » (Jean-Claude Raspiengeas) : » ‘Ni juge, ni soumise’ fait défiler un échantillon d’humanité qui échoue dans le bureau de cette juge, elle-même hors norme. Toutes les occasions où elle apparaît sont cocasses, nature et, par moments, inquiétantes sur l’administration de lajustice belge… » Pour « Le Figaro » (Nathalie Simon) : « On rit beaucoup et pourtant les dossiers de la juge sont terribles… Les images montrent que la réalité est souvent beaucoup plus forte que la fiction… » Pour « L’Humanité »(Vincent Ostria) : « Folie douce à tous les étages dans ce film rentre-dedans où la figure extravertie de la magistrate s’avère être de la trempe de certains comédiens belges comme Benoît Poelvoorde ou Yolande Moreau. Rien ni personne ne sort indemne de ce jeu de massacre documentaire… » Pour « Le Journal du Dimanche » (Stéphanie Belpêche) :
« Pendant trois ans, les réalisateurs de ‘Strip-Tease’, l’émission culte de la télé belge, ont suivi cette femme au caractère affirmé au cours de ses enquêtes, auditions, visites de scènes de crime, ou relâchant la pression au volant de sa 2CV bleue. Son franc-parler réjouissant permet une bonne dose d’humour très noir.. »

A « AlloCiné », les deux réalisateurs confient : « Signer un polar est particulièrement excitant, pas seulement parce qu’il aiguise notre curiosité macabre sur l’âme humaine, mais aussi parce que c’est souvent dans l’histoire d’un crime qu’on peut voir à la loupe la société dans laquelle on patauge. Dans un polar, l’histoire est le plus souvent un prétexte qui nous amène à décrire les turpitudes de l’âme humaine. Dans un polar, on est prêt à suivre n’importe quelle piste, du moment que l’univers qui y est décrit nous touche, nous concerne et nous questionne. Peu importe le criminel, du moment que ceux qui le traquent se passionnent pour son profil… « Est-ce un documentaire ou une fiction ? De l’art ou du cochon. Ni juge ni soumise ce n’est pas du cinéma… Ce n’est pas du cinéma, c’est pire !… »

Quant aux « Grignoux », leur rédacteur/rédactrice écrit : « Anne Gruwez ne s’arrête jamais. Juge d’Instruction àBruxelles, elle nous entraîne sans façon au sein de ses enquêtes criminelles où rien ne nous sera épargné : scènes de crime, photos des victimes, exhumation d’un cadavre pour un prélèvement d’ADN, cavernes d’Ali Baba où s’entassent les pièces à conviction. Nous voilà pris de plain-pied dans un univers qui a tout du polar. Nous y côtoyons le fonctionnement de la justice, le cheminement d’une enquête avec ses impasses, ses montagnes à déplacer, l’émergence d’un réel sans complaisance… Anne Gruwez est entière et ne mâche pas ses mots. Lors des auditions, elle engueule vertement certains prévenus, distribue à tour de bras menaces et leçons de morale. C’est elle qui aura toujours le dernier mot. Elle terrasse avec sa verve, son aplomb, son sens de l’humour et son second degré… »

… Et la rédaction des « Grignoux » de reprendre les propos d« Yves Hinant et Jean Libon : « Notre écriture, c’est une comédie à sa manière, grâce à des séquences mêlant l’humour noir, l’absurde, l’amertume des situations, parfois un peu de vulgarité, de la poésie, du désespoir, le tout ancré dans notre époque. Il s’agit de scandaliser ou de faire rire en mettant le doigt là où ça fait mal. Il s’agit de montrer des situations tragicomiques contemporaines… Nous scénarisons le réel, traquons notre quotidien en dénichant des personnages et des anecdotes de toutes catégories sociales, culturelles ou professionnelles confondues… »

Si ce long-métrage, dans un univers qui a tout du polar. nous délivre une incroyable tranche de vie qu’on ne risque pas d’oublier, nous nous devons de signaler que des scènes, des propos ou des images peuvent heurter la sensibilité de certains spectateurs.

« Ni juge, ni soumise » est à découvrir, en avant-première, au « Cinéma Le Parc », à Liège, ce mardi 20, à 20h, au « Caméo », à Namur, le mercredi 21, à 20h, ces deux projections étant suivies d’une rencontre avec Jean Libon & Yves Hinant, les deux réalisateurs, la Juge d’Instruction, principale protagonistre de ce documentaire, Anne Gruwez étant également présente à Namur. Soulignons qu’à Bruxelles, ce film est également présenté, en avant-première, au « Cinéma Vendôme », ce mardi 20, à 20h.

Pour en revenir aux « Grignoux », notons qu’en programmation ordinaire, « Ni Juge, ni Soumise » sera projeté à 11 reprises, jusqu’au mardi 06 mars, à 17h, au « Caméo », à Namur, alors qu’à Liège, nous l’aurons à l’affiche du« Cinéma Le Parc », à deux reprises, et à celle du « Sauvenière », à 14 reprises, jusqu’au mardi 06 mars, à 16h15.

… Et n’oublions pas que les « Grignoux » accueilleront la 4ème « Caravane du Court », une organisation du« FIFF », en collaboration avec le « Clap » (bureau d’accueil des tournages), ainsi que les Provinces de Liège, Luxembourg et Namur, la Soirée d’Ouverture étant programmée le lundi 26, à 20h, au
« Caméo », à Namur, et laSoirée de Clôture, le vendredi 16 mars, à 20h, au « Sauvenière », à Liège, des séances scolaires étant prévues, en matinées, dans les deux villes.

Yves Calbert.

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