Evénements des "Grignoux", à Liège et à Namur, jusqu'au 09 Septembre

écrit par YvesCalbert
le 02/09/2018
"L Homme qui tua Don Quichotte"

En cette première semaine de septembre, à Liège et à Namur, "Les Grignoux" nous proposent plusieurs séances événementielles :

* Ce lundi 03 septembre, à 20h15, au "Caméo", à Namur, la projection étant suivie d'une rencontre sur la transidentité, avec Laurane De Graux, assistante sociale pour l'asbl "Tels Quels", et Maxence, vice-président de la "Maison Arc-en-Ciel", à Namur, chargé de projet pour l'asbl "Les Cheff" : "Coby" (Christian Sonderegger/Fra./documentaire/2017/77')

"Le film de Christian Sonderegger sonde toutes les coutures de cette incertitude identitaire, tant sur les aspects psychologiques que techniques et médicaux. Pour devenir 'Coby', Suzanne s’est fait rétrécir les seins, puis s’est soumise à un traitement régulier d’injections de testostérone, comptant chaque jour ses nouveaux poils, soupesant ses nouveaux muscles, estimant l’évolution de sa voix vers les graves. De leurs côtés, les parents et le frère acceptent avec une grande tolérance la transformation de leur fille et sœur en homme. Et puis il y a l’étonnante copine de 'Coby', qui était donc au départ dans une relation lesbienne classique avec Suzanne, et qui l’a accompagné dans toutes les étapes de sa mutation." ("Les Grignoux")

* Ce même lundi 03, à 20h, au « Churchill », à Liège, la projection étant suivie d’une rencontreavec Benjamin Hennot, le réalisateur : « Stan & Ulisse, l’Esprit inventif » (Benjamin Henriot/Bel/2018/63′). A souligner que ce film sera repris, en séances ordinaires, dans ce même cinéma, à sept reprises, entre le jeudi 06 et le mardi 18.

Synopsis : « Entre Chimay et Couvin, à partir de 1942 et jusqu’à l’achèvement de la Seconde Guerre mondiale, vivaient certains des maquisards les plus redoutés de Belgique. Stan et Ulysse furent deux d’entre eux… »

« Les dates et lieux cités en introduction sont peut être les seuls éléments historiques précis de ce film qui ne semblent rapidement plus intéresser le réalisateur, Benjamin Hennot. Il leur préférera l’action, la sensibilité humaine et la fougue guerrière de ces anciens combattants officieux. Convoquant l’imagerie du western américain, le réalisateur compare, sans cesse, les deux protagonistes aux Indiens d’Amérique dont les luttes sont en quelques sortes similaires… Ici, les guerriers sont aussi irréprochables qu’ils peuvent l’être, ils combattent les nazis et laissent tant que possible la vie sauveaux civils comme aux ennemis, à ceci près qu’ils répètent sans cesse aimer les armes et la guerre d’un amour profond… » (« Les Grignoux »)

* Ce samedi 08, à 21h30, au « Sauvenière », à Liège, projection gratuite, en plein air (prévoir un vêtement chaud et venir tôt assez, les places étant limitées) : "La La Land" (Damien Chazelle/USA/2016/128').
Synopsis : "L'action se déroule, en grande partie, à Los Angeles, en Californie. Mia Dolan (Emma Stone), actrice en devenir, partage sa vie entre son métier officiel de serveuse dans un café et les auditions qu'elle passe pour tenter de se faire connaître. Sebastian Wilder (Ryan Gosling), passionné de jazz, joue du piano dans des clubs pour vivre convenablement. Leur vie rêvée est donc encore bien loin de la réalité. Les jeunes gens se rencontrent par hasard et se lient d'amitié, mais leur chemin vers le succès va peu à peu les séparer..."

Damien Chazelle commence à travailler sur le film alors qu'il étudie à l' "Université Harvad", avec son meilleur ami et colocataire, Justin Hurwitz, qui compose, quant à lui, la bande originale du film. Peu après avoir achevé leurs études, ils déménagent tous deux à Los Angeles en 2010 et continuent à travailler sur le scénario du film en modifiant quelques éléments du récit, ainsi, l'action se situe désormais à Hollywood et non plus à Boston.

'La La Land' se mue aussi en réflexion sur l’art et le succès, à travers ses deux personnages principaux : la réussite n’est-elle acquise que pour ceux qui entrent dans le moule ? Damien Chazelle tourne en ridicule les schémas habituels hollywoodiens (les auditions à la chaîne, avec des comédiennes qui semblent clonées) et les normes dans l’industrie musicale (pour gagner sa vie, Sebastian est condamné soit à jouer 'Jingle Bells' sous les ordres d’un patron tortionnaire" ("Les Grignoux").

A noter que, peinant à trouver des financements, Damien Chazelle avait abandonné son projet, les studios étant réticents à l'idée de produire un film musical contemporain ne comprenant que des chansons originales, non connues du public. En outre, il s'agissait d'un film musical de jazz, un genre que "The Hollywood Reporter" qualifiait de « genre définitivement éteint », Justin Hurwitz et lui-même étant alors de jeunes inconnus... La suite, nous la connaissons...

"Le cinéma de Damien Chazelle est fait de sensations et s’éprouve physiquement. Oeil expert, le réalisateur américain filme toujours dans le souci du détail et fait merveille en renouant avec les traditions de la comédie musicale" ("Les Grignoux").

"Une comédie musicale culte, parfaite sous les étoiles, ... (qui) s’ouvre sur une scène grandiose où les automobilistes dansent dans les bouchons" ("Les Grignoux").

Dès 2016, ce film reçoit plusieurs Prix, à la "Mostra de Venise", la "Coupe Volpi de la meilleure Interprétation féminine", pour Emma Stone ; au "New York Film Circle Awards", le "Prix du meilleur Film" ; au "Boston Online Film Critics Association Awards", le "Prix du meilleur Réalisateur" ; et au "Festival international du Film de Toronto", le "Prix du Public".

En 2017, ce film remporte cinq "British Academy Films Awards" ; six "Golden Globes" ; et six "Oscars", du "meilleur Réalisateur", de la "meilleure Actrice" (pour Emma Stone), de la "meilleure Musique" (pour Justin Hurwitz), de la "meilleure Chanson originale" ("City of Stars") et de la "meilleure Photographie" (Linus Sandgren) et des "meilleurs Décors" (pour David Wasco).

* Au niveau de la programmation ordinaire du "Caméo", à Namur, notons qu'en ce lundi 03, à 12h15, nous pourrons assister à la dernière projection du film "L'Homme qui tua Don Quichotte" (Terry Gilliam/Esp.-U.K.-Fra.-Por.-Bel./2018/132'), qui fit l'ouverture du 1er "Brussels International Film Festival" ("BRIFF"), le 20 juin dernier, et qui fut maintenu, en dernière minute, à l'affiche du Gala de Clôture du 71ième "Festival de Cannes", le Tribunal de grande Instance de Paris ayant été saisi, en référé, par le Producteur Paulo Branco, avant d'en autoriser sa projection...

Synopsis : "Toby Grisoni, un réalisateur de pubs désabusé, se rend en Espagne, pour le tournage d'une publicité. Il y rencontre un gitan qui lui offre une copie d'un film de jeunesse, une adaptation lyrique de l'histoire de Don Quichotte, que Toby avait réalisé dans la région il y a une dizaine d'années. Ému de cette redécouverte, Toby part à la recherche du petit village de Los Sueños où il avait tourné ce film. Il se trouve mêlé à toute une suite de catastrophes..."

Terry Gilliam aura mis 18 ans, après cinq veines tentetives, à réaliser ce film, le rôle titre ayant d'abord été confié, en 2000, à Jean Rochefort (1930-2017), lauréat, entre autres, de trois "César" et qui, passioné d'équitation, fut consultant pour "France Télévisions", lors des épreuves équestres des "Jeux Olympiques", en 2004 et en 2008.

… Le rapport que Jean Rochefort entrenait avec les chevaux faisait donc de cet acteur français l’interprête idéal de Don Quichotte. Fort malheureusement, souffrant d’une double hernie discale, il dut, en plein tournage, renoncer, à tout jamais, de remonter à cheval, provoquant ainsi l’arrêt de la première réalisation du film du Britannique Terry Gilliam (né Terrence Vance Gilliam), qui a donné son nom à … un astéroïde, baptisé « 9619 Terrygilliam », bien après avoir été le réalisateur de « Brazil » (U.K./1985/142’/avec Robert de Niro et Jonathan Price/film lauréat des Prix du meilleur Film, du meilleur Réalisateur et du meilleur Scénario, octoyés par la « Los Angeles Film Critics Association »).

« C’est, peut-être, le film le plus étrange de Terry Gilliam. A la fois autoportrait déguisé de son auteur, qui se retrouve dans le personnage de Toby et dans celui de Don Quichotte, et, mise en abyme de la carrière du réalisateur, ce long-métrage est éminemment personnel et mérite le qualificatif parfois galvaudé d’œuvre testamentaire. A travers l’éternel combat du rêve contre le monde matérialiste et celui des fictions qu’on crée contre celles qu’on nous impose, Terry Gilliam revient sur sa vie et se pose la question de la transmission de son art aux générations futures. Même inégal, même bancal, ce film sur les films, cette histoire sur les histoires se révèle donc forcément poignant, au point de serrer la gorge du spectateur dans ses derniers instants… » ("Allo Ciné")

« C’est une oeuvre qui transpire l’amour du cinéma. Un film qui aurait parfaitement pu exister à l’ère du muet. Véritable film qui raconte la passion d’un conteur… Ce n’est pas qu’un simple film d’aventure. C’est un film qui parle du cinéma. Difficile de ne pas voir en Toby, jeune réalisateur désabusé, forcé de réaliser uniquement des publicités, un autoportrait de Terry Gilliam. Adam Driver dans le rôle de ce cinéaste cynique est parfait. Cynique, telle est la façon dont on pourrait qualifier la vision de l’industrie du cinéma selon le réalisateur. Le conteur nous fait voir une industrie fermée d’esprit, manquant de culture, uniquement concentrée sur l’argent, rares étant ceux qui semblent connaître le livre de Cervantès, ‘Don Quichotte'..." ("Just Focus")

Pour en revenir au réalisateur, Terry Gilliam (°1940 ), notons encore que son film « Les Aventures du Baron de Münchhausen » (U.K.-All./1988/125′), obtint trois Prix, en 1989, au Royaume-Uni, ceux des meilleurs Costumes, des meilleurs Décors et des meilleurs Maquillages) de la « BAFTA » (« British Academy of Film and Television Arts »), ainsi qu’en Italie, en 1990, trois Rubans d’Argent (des meilleurs Costumes, des meilleurs Maquillages et de la meilleure Photographie) du « Syndicat National des Journalistes cinématographiques »... Quant à son film "Le Roi Pêcheur" (USA/1991/137′), il récolta le
« Lion d’Argent » de la « Mostra de Venise », ainsi qu’un "Oscar de la meilleure Actrice dans un second Rôle", pour Mercedes Ruel.

Yves Calbert.

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