A Namur, au "Caméo", Séance du "Cycle Ingmar Bergman"

écrit par YvesCalbert
le 19/11/2019
A Namur, au "Caméo", Séance du "Cycle Ingmar Bergman"

Ce mardi 19 novembre, à 19h30, le "Cycle Ingmar Bergman" se poursuit, au "Caméo", à Namur, avec "Cris et Chuchotements" ("Viskningar Och Rop"/Suède/1972/91 min./lauréat, en 1974, de l'"Oscar de la meilleure photographie", pour Sven Nykvist, et, en 1973, du"Grand-Prix technique", au "Festival de Cannes"). 

Synopsis : "Dans un manoir du XIXe siècle, vivent trois soeurs, Karin, Maria, Agnès, et la servante Anna. Agnès, atteinte d'un cancer de l'utérus, est en train de mourir. Karin, Maria et Anna se relaient à son chevet, et tentent de l'aider à passer ses derniers moments. Avant que la jalousie, la manipulation et l'égoïsme ne finissent par s'inviter à cette veillée funèbre..."

Avis critique, en 2009, du magazine "Première", par Philippe Rouyer : "Ce drame en chambre peut paraître austère. Il n'en est rien, et la proximité de la mort provoque de tels débordements de haine, de jalousie et aussi d'amour que le spectateur est pris aux tripes..."

Pour"Les Grignoux" : "Le cri, la contorsion : voilà l’essentiel de cette souffrance que Bergman filme avec une lucidité éprouvante, entraînant le spectateur dans l’agonie de ses personnages. Mais le râle n’est aussi fort que parce qu’il brise le cadre faussement rassurant où il s’inscrit... Cette confrontation à la douleur et à la mort se mue peu à peu en une véritable épreuve spirituelle, à mesure que les crises vécues par la protagoniste mettent à nu l’impuissance de ses sœurs devant son tourment."

"La mise en scène subvertit systématiquement l’espace bourgeois et son ordre apparent. Bergman déjoue le pittoresque de moments de vie – comme il le fera dans "Scènes de la vie conjugale" (Suède/1973/167 min./film lauréat, en 1975, du "Golden Globe du meilleur Film étranger" et du "Prix David Donatello de la meilleure actice étrangère", pour Liv Ullmann/ndlr), pour mieux en montrer l’arrière-fond tragique. Car si  "Cris et Chuchotements" est profondément et authentiquement pictural, c’est moins par son esthétique du tableau et de la lumière naturelle que par le choix des fondus au rouge qui rythment la mise en scène"

"Dévorant le blanc de l’innocence et le noir du deuil, ce rouge – couleur-affect de la souffrance – se répand d’une scène à l’autre et d’une pièce à une autre, tâchant les parois, le décor et la psyché des personnages. La demeure bourgeoise du XIXe siècle - tableau idyllique, lieu du calme et des chuchotements - se dissipe dans la brutalité du rouge et la virulence des cris... Cette plongée dans les abîmes de la souffrance humaine, pleine de compassion et formellement éblouissante, est l’une des œuvres majeures du cinéaste."

En anecdote, soulignons que son acctrice Liv Ullmann évoqua les difficultés du réalisateur à trouver des distributeurs. Ainsi, l'un d'eux lui aurait dit :
« Vous devriez nous payer pour avoir regardé le film en entier ». L'on connaît la suite, avec l'accueil triomphal que lui accorda la critique internationale, le succès public, pour ce film austère, démantant ces propos.

A noter qu'au "Caméo", à Namur, ce mardi 19, à 19h30, la projection sera précédée d'une présentation par un(e) animateur/trice des "Grignoux", alors que ce film classique sera proposé en séances ordinaires, dans ce même cinéma, à 4 reprises, jusqu'au mardi 26, ainsi qu'au "Churchill", à Liège, à 10 reprises, du mardi 19 au mardi 10 décembre.

Notons, enfin, l’impressionante liste de récompenses qui furent décernées à ce prestigieux cinéaste. Extrait :

* trois « Oscars du meilleur Film en Langue étrangère » :
- en 1961, pour « La Source »
- en 1962, pour « A travers le Miroir »
- en 1984, pour « Fanny et Alexandre »

*** un « César du meilleur Film étranger » :
- en 1984, pour « Fanny et Alexandre »

*** six « Golden Globes du meilleur Film étranger » :
- en 1959, pour « Les Fraises sauvages »
- en 1960, pour « La Source »
- en 1974, pour « Scènes de la Vie conjugale »
- en 1976, pour « Face à Face »
- en 1978, pour « Sonate d’Automne »
en 1983, pour « Fanny et Alexandre »

*** une Palme des Palmes, quatre Prix et une Mention spéciale du Jury, au « Festival de Cannes » :
- en 1956,« Prix du meilleur Humour poétique », pour« Sourires d’une Nuit d’Eté « 
- en 1957,« Prix du Jury », pour « Le septièmme Sceau »
- en 1958, « Prix de la meilleure Mise en Scène », pour « Au Seuil de la Vie »
- en 1960, « Mention spéciale du Jury« , pour « La Source »en 1973, « Grand-Prix technique », pour « Cris et Chutotements »
- en 1997, « Palme des Palmes », pour l’ensemble se son oeuvre et le cinquantenaire du Festival

*** un « Lion d’Or » et deux Prix, à la « Mostra de Venise » :
- en 1958, « Prix de la Critique », pour « Les Fraises sauvages »
- en 1971, « Lion d’Or », pour l’ensemble de sa carrière
- en 1983, « Prix FIPRESCI », pour « Fanny et Alexandre »

*** un « Ours d’Or » et un Prix, à la « Berlinale » :
- en 1958, « Ours d’Or », pour « Les Fraises sauvages »
- en 1962, « Prix OCIC », pour « A travers le Miroir »

*** quatre « David di Donatello » :
- en 1974, « David du meilleur Réalisateur », pour « Cris et Chuchotements »
- en 1984, trois « David du meilleur » : « Réalisateur », « Scénario »  et « Film étranger », pour « Fanny et Alexandre »

Site web : www.grignoux.be.

Yves Calbert.

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  • "Cris et Chuchotements" (Ingmar Bergman)
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