Evénement, au "Caméo", à Namur : "Century of Smoke", le 26 Septembre

écrit par YvesCalbert
le 26/09/2019
Evénement, au "Caméo", à Namur : "Century of Smoke", le 26 Septembre

Ce jeudi 26 septembre, à 20h, Au « Caméo », à Namur, projection événementielle de « Century of Smoke » (Nicolas Graux/Bel./2018/en laotien, avec sous-titrage en français), un film qui figurait au programme de la seconde édition du « BRIFF » (« BRussels Iternational Film Festival »).

Synopsis : « Jeune père de famille, Laosan passe ses journées à fumer de l’opium, qui à tendance à endormir ses consommateurs. Pour sa communauté, isolée au plus profond de la jungle laotienne, la culture de l’opium étant, en principe, leur seul moyen de survie… »

Nous nous trouvons au plus profond de la jungle laotienne, au sein d’un village de l’ethnie Akha, (Lao Sung, en laotien), qui, venue de la Province du Yunnan, en Chine, a bâti d’autres villages au Myanmar (ex-Birmanie) et en Thaïlande.

Fragilisé par le régime dictatorial en place, le Laos est un pays extrêmement pauvre et dont la situation est totalement absente de l’actualité internationale. Pour en rendre compte, le réalisateur a choisi de s’arrêter dans un village en marge de la société, où survivent les Akhas grâce à la culture de l’opium, fléau social et une tragédie humaine pour l’Asie du Sud-Est.

Tout au long de son expérience, le réalisateur s’est intéressé tant aux femmes qu’aux hommes du village, mais a choisi d’axer davantage sa caméra sur Laosan, un jeune père de famille, esclave de sa propre vie. Son film s’est construit progressivement et conjointement avec les Akhas, dans un sentiment de confiance mutuelle.

« Century of Smoke » s’ouvre sur un moment intime. Laosan prépare une tige de bambou pour fumer de l’opium. Il est dans un état léthargique, entre veille et sommeil, et éprouve des difficultés à se mouvoir, semblant perdu, dépassé. Son regard est vide. Autour de lui, deux enfants dorment tandis que sa femme nourrit le troisième.

Comme dans d’autres foyers, la femme travaille dur, pendant que le mari s’enivre jusqu’à être déconnecté de toute réalité. Tous deux rêvent de s’enfuir et recommencer leur vie. L’atmosphère est suffocante, le temps semble suspendu. Rapidement, le réalisateur élargit notre champ de vision afin de nous confronter à l’ensemble du paysage de toute beauté, aux contours impalpables.

A noter que les Akhas construisent leurs maisons sur des pilotis, non pas pour se protéger de l’eau – vu que ces villages sont édifiés sur des collines -, mais bien pour offrir un abri à leurs nombreux cochons et coqs, ces derniers réveillant, ainsi, les familles de bien bonne heure, les femmes Akhas, après avoir consommé un bol de riz et quelques piments en guise de petit-déjeuner, partent directement travailler dans leurs champs, vétuent de leur costume traditionnel, incluant leurs coiffes, sur lesquelles d’anciennes pièces de monnaie en argent sont cousues, certaines datant de l’époque de l’Indochine française.

Le cinéaste liégeois Nicolas Graux est allé à la rencontre de cette communauté cultivant l’opium – qui se récolte en pratiquant des incisions sur des capsules de pavots -, considéré comme étant le seul moyen de survie dans cette région reculée de l’Asie… Et si, officiellement le Gouvernement laotien s’oppose au maintien de cette culture, la tolérance est d’application sur le terrain, contrairement à ce qui se passe, désormais, dans le nord de la Thaïlande, où la peine de mort peut être requise.

Tout au long de son expérience, le réalisateur s’est intéressé tant aux femmes qu’aux hommes du village, mais a choisi d’axer davantage sa caméra sur Laosan, un jeune père de famille, esclave de sa propre vie. Son film s’est construit progressivement et conjointement avec les Akhas, dans un sentiment de confiance mutuelle.

« Laosan, pense-t-il à cette légende centenaire qui déterminerait sa perte, celle de son peuple ? La fille d’un Empereur, dit-on, resta vierge toute sa vie à cause de sa beauté, qui intimidait les hommes. Sur sa tombe, une fleur poussa entre ses deux seins, portant un fruit d’où suintait un nectar. En le fumant, on oublie tout de l’amour, car il guérit les peines et mène jusqu’au sommeil, … (menant ses consommateurs à) l’addiction… Rongés par la précarité de leur situation et la désillusion, ils inhalent ce poison autant qu’ils l’exportent, (voyant) dans l’opium l’échappatoire idéale à un quotidien de plus en plus
difficile », nous révèle « Les Grignoux ».

« ‘Century of Smoke’est avant tout une chronique sociale qui révèle la résistance des femmes, menant dans l’ombre un combat ordinaire pour garder la tête hors de l’eau, avant que le monde auquel elles sont attachées, aux sens propre et figuré, ne disparaisse dans la fumée opiacée. »

Diplômé de l’ « IAD » (« Institut des Arts de Diffusion »), en 2012, avec un« Master en Réalisation Cinéma Fiction », Nicolas Graux a réalisé deux courts-métrages, « Boy with the Devil », en 2013, ainsi qu’ « After Dawn », en 2017, « Century of Smoke » étant son premier long-métrage, réalisé grace à un long travail d’observation, mené sur place depuis 2012.

Cette séance étant gratuite et les places étant limitées, celles-ci peuvent être retirées à la caisse du « Caméo » ce jeudi 26, dès 17h30.

Yves Calbert.

  • Evénement, au "Caméo", à Namur : "Century of Smoke", le 26 Septembre
  • "Century of Smoke" (Nicolas Graux)
  • "Century of Smoke" (Nicolas Graux)
  • "Century of Smoke" (Nicolas Graux)
  • "Century of Smoke" (Nicolas Graux)
  • "Century of Smoke" (Nicolas Graux)
  • "Century of Smoke" (Nicolas Graux)
  • "Century of Smoke" (Nicolas Graux)
  • "Century of Smoke" (Nicolas Graux)
144 lectures
Portrait de YvesCalbert
Yves Calbert

Yves Calbert