Exposition TRÉSORS CACHÉS du 23 mars au 29 septembre 2019 à La Louvière

écrit par VandenHende
le 29/03/2019
Nu assis, 1932 © Léon DEVOS © MiLL

Un siècle de collection artistique à La Louvière (1869-1969).

A l’occasion du 150e anniversaire de la Ville de La Louvière, l’exposition Trésors cachés sort des réserves l’impressionnante collection artistique communale. D’Anna Boch à Pol Bury, d’Anto Carte à René Magritte, cet ensemble de plus de 1200 oeuvres offre un
témoignage méconnu - car rarement exposé - des orientations artistiques en Hainaut.

Trésors cachés n’est pas un simple florilège de la collection louviéroise. Derrière cette sélection d’une centaine d’oeuvres, c’est une politique d’acquisition, voire une politique culturelle, qui sont à découvrir.
Pour ce faire, l’exposition comprend trois espaces complémentaires:
- Le premier (L’histoire d’une collection) situe la place des arts dans la vie louviéroise de 1869 à nos jours.
- Le deuxième (La constitution d’une collection) permet de faire plus ample connaissance avec les acteurs, les moments clés et les orientations des acquisitions communales.
- Le troisième propose une sélection thématique, autant de Lignes de force insoupçonnées de la collection.

Au-delà des grands noms de l’art belge ou hainuyer, Trésors cachés cherche à sortir de l’ombre des artistes oubliés par le temps.
Forte de ce parti pris, elle tend à démontrer que la notion de trésor, bien loin de toute considération matérielle, n’est jamais éloignée de celle de coup de cœur.

Une double approche, historique et thématique.
La chronologie choisie (1869-1969) n’est pas due au hasard. Derrière ce siècle, se cache une période cohérente tant au niveau de l’histoire de La Louvière que de l’histoire de l’art. 1869 marque en effet la naissance officielle de la commune, née des foyers de
l’industrie faïencière.
Quant au centenaire de 1969, il se célèbre à une époque charnière, la fin des Trente Glorieuses et l’essoufflement de l’industrie triomphante. D’un point de vue artistique, les années soixante coïncident également avec les derniers feux de l’art moderne, laissant
la place à un art contemporain synonyme de tous les possibles. Reflet d’une collection publique, l’exposition témoigne de la politique d’acquisition communale. Afin de la cerner et de la comprendre, le parcours met en évidence les acteurs locaux et régionaux,
personnalités culturelles et politiques, institutions et groupements artistiques.

Pour ce faire, Trésors cachés mêle les approches historique et thématique.
Une large introduction permet tout d’abord au visiteur d’appréhender les étapes et figures phares de la vie culturelle louviéroise. On y trouve une ligne du temps de 15 mètres de long, parsemée d’oeuvres significatives, qui livre un aperçu synoptique des 150 ans d’existence communale. Si l’inclination artistique de la cité naît au sein de la faïencerie Boch, elle prend son envol avec la naissance des Amis de l’Art. Fondé en 1908, ce cercle bénéficie dès sa naissance d’illustres parrains. Parmi eux, Anna Boch, Paul Leduc et Charles Catteau, figures tutélaires de la région du Centre. Porté par des acteurs emblématiques de la vie locale - Camille Deberghe, Fernand Liénaux et Victor Decroyère -, le cercle Les Amis de l’Art se professionnalise au début des années 1920. Indissociable du Groupe Nervia, qui expose pour la première fois à La Louvière en 1928, il témoigne d’un art largement plébiscité par les autorités communales et provinciales. Si le cercle domine la vie artistique, son hégémonie est pourtant mise à mal au milieu des années 1930, lorsque le groupe Rupture et le cercle Tendances contemporaines font souffler sur les certitudes de la scène locale un vent contestataire. Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, parallèlement aux activités des Amis de l’Art, Hélène Jacquet reprend le flambeau de Tendances contemporaines et inaugure avec ses expositions d’art actuel l’une des plus belles pages de la vie louviéroise.
L’exposition Trésors cachés ne peut être lue comme un manuel d’histoire de l’art et n’en a pas la prétention. Elle permet néanmoins d’heureux rapprochements thématiques. Parmi eux, des espaces dédiés à la figure féminine, au paysage hainuyer, aux abstractions ou encore au quotidien de la région du Centre, entre monde du travail et traditions populaires.
Au gré d’heureuses découvertes, cette sélection thématique - une parmi tant d’autres envisageables - cherche à dévoiler la profondeur de la collection.
En guise d’invitation à de futures expositions, elle se termine par un aperçu de l’art contemporain qui, depuis cinquante ans, continue
d’enrichir le patrimoine communal.
Trésors cachés n’est pas conçue comme une exposition d’incontournables, de grands noms de l’histoire ou du marché de l’art. A côté de tableaux connus et reconnus (In memoriam Mack Sennett de René Magritte, Kermesse au village d’Anna Boch ou encore Construction aérienne de Pierre Alechinsky),la sélection fait la part belle aux (re)découvertes.
Parmi les artistes exposés, Edgar Scauflaire, le Groupe Nervia des Louis Buisseret, Anto Carte, Taf Wallet ou Léon Devos ; les régionaux Berthe Dubail, Fernand Gommaerts, Hélène Locoge, Paul Leduc, Alfred Moitroux ou Rémy van den Abeele, quelques-uns des artistes cachés derrière les trésors de La Louvière.

Informations pratiques :
Mill. Place communale 21 à 7100 La Louvière
www.lemill.be
+32 64 28 25 30
info@lemill.be
Tarif d’entrée : 3€ individuel
2€ réduit (Louvèrois, étudiants, chômeur, senior, handicap)
Gratuit pour les moins de 12ans
Gratuit les 1ers dimanches du mois

  • Nu assis, 1932 © Léon DEVOS © MiLL
  • Dimanche après-midi, 1927. Huile sur toile © Fernand GOMMAERTS © MiLL
  • Petit canal à Venise © Leduc © MiLL
  • La Sambre © Pierre Paulus © MiLL
  • Fonte ou usine. 1990 © Daniel Fauville © MiLL
  • Sans titre © Victor Noel © MiLL
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Portrait de VandenHende
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