Apiculture; les travaux du mois avril - mai

le 18/04/2009
recolte d'essaim

Palumbo Michel Apiculteur & Conférencier

Travaux du mois : avril – mai
L’essaimage
L’essaimage c’est la multiplication naturelle de l’abeille mellifère, pour perpétuer son espèce.

1 – cause de l’essaimage naturel :
Les facteurs favorisant l'essaimage sont nombreux et interdépendants. Il s'agit de fonctions extraordinairement complexes comprenant des activités bien coordonnées et programmées par des milliers d'individus.
A défaut de pouvoir maîtriser totalement l'essaimage, ce qui tient encore du rêve, l'apiculteur peut trouver beaucoup d'avantages à mieux le connaître.

1a – Voici quelques une des causes connues :

1 – Étroitesse de l'espace de stockage
Dès qu'une hausse est remplie à 65 %, il devient impératif d'en placer une supplémentaire. Le manque de place de stockage pour le miel et le pollen favorise probablement l'essaimage.
2 – Encombrement du nid à couvain
Le manque de cellules vides disponibles pour accueillir la ponte peut contribuer à déclencher la fièvre d'essaimage. Cela se produit particulièrement en pleine miellée lorsque l'espace vient à manquer et que le nid à couvain est utilisé pour stocker le nectar.
3 – Surpopulation de nourrisse
L'encombrement du nid par un grand nombre de jeunes abeilles est de plus en plus considéré comme un facteur déterminant.
Ces abeilles d'intérieur deviennent rapidement surnuméraires et contribuent certainement au démarrage de la fièvre d'essaimage.
En effet, ce surplus de nourrices produit une quantité excédentaire de nourriture larvaire qui est utilisé à l'élevage royal.
4 – Surpopulation d'abeilles adultes
Cette situation pourrait également entraîner une dilution trop importante des phéromones royales et donc une diminution de la transmission de la substance de la reine. Cela pourrait en quelque sorte désinhiber le comportement d’élevage de nouvelles reines.

2 – Symptômes de la fièvre d'essaimage

1 – Diminution de l'activité au trou de vol
Si le vol a brusquement cessé, si vous constatez que l'activité a diminué (par rapport aux autres colonies du rucher par exemple), l'essaimage est probablement imminent.

2 – Edification de cellules royales
C'est incontestablement le symptôme le plus marquant mais qui n'est observable que lorsque nous visitons la ruche dans son intégralité. Le nombre de cellules royales est très variable. Cela peut aller d’une ou deux cellules jusqu'à plusieurs dizaines. Les cellules sont disposées sur le pourtour des cadres (sur les bords latéraux et inférieurs des rayons de cire).

3 – Mécanisme de l'essaimage

Les préparations à l'essaimage chez les colonies d'abeilles mellifères des climats tempérés, commencent avec la fin de l'hiver. La plupart des essaimages ont lieu vers la moitié du printemps, habituellement en mai ou au début juin. Mais les essaims peuvent sortir plus tôt, dès la mi-¬avril, et une autre petite période apparaît en juillet et août.

1 – Construction des cellules royales
Lorsqu'une colonie "entre en fièvre d'essaimage", les abeilles édifiant des cellules royales dans lesquelles la reine dépose un oeuf fécondé. Cette période de construction perdure plusieurs jours, entraînant la présence de larves et nymphes royales d'âges différents. Il est à noter la présence quasi permanente de cupules royales dans les colonies (appelées amusettes lorsqu'elles sont vides). Mais il n'y a fièvre d'essaimage que lorsque certaines de ces cupules contiennent des œufs ou des larves de futures reines.
2 – Départ de l'essaim
Dès que un ou plusieurs alvéoles maternels sont operculés (9 jours après la ponte de l’œuf) l'essaim est susceptible de quitter la ruche. Cependant, ce départ est réglé par les conditions atmosphériques, la miellée, l’heure, etc.…
La période de la journée privilégiée par les abeilles se situe, d'après la littérature apicole, en début d'après¬ midi. Pour ma part, j’ai cependant déjà observé des sorties d'essaims entre 11 et 18 heures et parfois même aux environ de 6 heures du matin.

4 - Lutte et prévention contre l'essaimage

1 – Destruction systématique des cellules royales
Le départ des essaims ne se produisant qu’en présence d’au moins une cellule royale operculée, la méthode consiste donc à détruire systématiquement les ébauches de cellules avant l’operculation. Dans la pratique, cela nécessite une visite hebdomadaire approfondie depuis le déclenchement de la fièvre d’essaimage jusqu’à son extinction. Cette situation peut durer plusieurs semaines. L'acharnement à lutter contre un comportement naturel des abeilles peut aussi entraîner une diminution importante de leur ardeur au travail ou, pire, la suppression de la reine par la colonie.

2 – Essaimage artificiel
Cette méthode, outre le fait qu'elle soit plus naturelle, offre les avantages d'éviter l'essaimage naturel plus ou moins incontrôlable, de procurer une colonie supplémentaire et de provoquer un élevage de reines dont il peut être tiré profit. Deux méthodes de base sont envisageables :

2a – La reine reste dans la souche
Prélevez dans la souche un cadre contenant des oeufs et des très jeunes larves, deux cadres de couvain operculé et deux cadres de nourriture. Placez ces cadres dans une ruche ou ruchette vide avec les abeilles qui les couvrent mais SANS la reine. Compensez le retrait des cadres de la souche par l'apport de cires gaufrées. La colonie ainsi créée va se refaire une reine. Attention, cette méthode n'est envisageable que si la population¬ mère est très forte et que la fièvre d'essaimage n'a pas déjà fait son apparition.

2b – La reine vient dans l'essaim
Dans ce cas, l'essaim créé peut ¬être plus petit car la ponte n'y sera pas interrompue. Inversement, la souche ne doit pas être affaibli aussi radicalement que dans le cas précédent. La perte de la reine et le processus de remplacement suffisant à peu près à éviter les causes de l'essaimage. On se contentera donc d'un cadre de jeune couvain, d'un cadre de couvain operculé et d'un cadre de nourriture. Egalement avec les abeilles qui s'y trouvent mais cette fois AVEC la reine. Complétez la nouvelle colonie par l'ajout de deux cadres bâtis est vides. Dans la souche, il faudra surveiller le remplacement de la reine et lui fournir progressivement de nouvelles cires gaufrées.

3 – L’orphelinage systématique
Retirez la reine existante d'une colonie avant le déclenchement d'une fièvre d'essaimage éventuelle (c'est à dire début mai au plus tard). Dix jours plus tard, visitez la ruche et détruisez toutes les cellules royales sauf deux. Une nouvelle reine va naître mais l'interruption de ponte de plus de trois semaines qui découle de l'opération doit permettre d'éviter l'essaimage.

4 – Le transvasement de couvain
Méthode qui consiste à déplacer tout le couvain vers un deuxième corps placé au-dessus du premier et séparés par une grille à reine. Les cadres du bas sont remplacés par des cadres vides ou des cires gaufrées. La reine, restée en bas, se retrouve à nouveau avec beaucoup de place pour la ponte. Ce système n'est possible qu'avec des ruches divisibles.

5 – Le plan Demarée
Proche du transvasement de couvain, cette méthode utilise en plus un troisième corps inséré entre les deux corps déjà évoqués. Il est garni de cires gaufrées. Ces deux derniers principes présentent l'inconvénient de séparer la reine de son couvain et, dès lors, de voir la reine abandonnée en période de mauvais temps.

6 – Ma méthode

N’utilisons pas de la ruche divisible, mais bien des Dadant à 12 cadres, j’utilise la hausse comme deuxième corps. Ma méthode consiste à placer la reine pendant une dizaine de jour dans la hausse, séparée du corps par une grille à reine. La séparation de la reine¬ du couvain est moins marquée que dans le transvasement de couvain ou le plan Demarée et peut sembler alléchante. En effet, ces dix jours permettent à de nombreuses abeilles de naître dans le corps de ruche et offrent de belles possibilités de ponte à la reine lors de son retour dans le corps. Quant à la hausse, elle ne sera que momentanément occupée par ce couvain qui laissera la place au miel. Certains reprocheront la présence de couvain dans des cadres destinés au miel. Moi je n'y voie pas d'inconvénients majeurs mais j’ai constaté que les abeilles refuser de remplir de miel les parties de hausses ayant contenu du couvain. Pour ma part j’emploie le couvain de la hausse à l’élevage des reines.

des questions ? conferencier.apicole@tele2allin.com

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