Bonjour de Houffalize, par cartes postales
C’est le titre de l’article qu’a écrit Luc Nollomont dans le dernier Bulletin du Cercle d’Hisoire et d’Archéologie Segnia.
Il relate les débuts du tourisme en tant que préoccupation politique, économique, et sociale, à Houffalize, dès le milieu des années ’20.
Comme à l’accoutumée, l’auteur y va d’une précision chirurgicale à la bénédictine pour mettre à jour des anciens faits de société.
Le travail est agrémenté des messages repris à des cartes postales envoyées de Houffalize.
On relèvera quelques mots parmi bien d’autres qui, à quelque degré que ce soit, sont évocateurs.
Nous sommes les habitants de ce qu’un document à caractère officiel appelle réserve de beauté naturelle, qui mérite toutes les propagandes.
Car c’est bien une association de propagande touristique, l'ancêtre du syndicat d'initiative, qui fut fondée à Houffalize en 1926.
Lu sur une carte postale adressée à des Gantois :Ma Chère Rosa, nous sommes bien arrivés. Le pays est merveilleux. C’est très reposant. Ce matin, j’entends une dame crier Rex à son chien. J’ai eu un émoi, je croyais voir le nôtre. C’est écrit un an avant la guerre. En 1913. Cherchez l’erreur…
Pendant la même guerre, l’oblitération des timbres se fait bilingue : Houffalize – Haufflecht.
Parmi les gaietés de l’escadron, à propos du panorama illustrant une carte: on découvre toute la ville surtout la gendarmerie.
Après l’homme -l’air est tellement pur que papa ne souffre plus des pieds, l’être le plus souvent cité est la truite. Elles sont bien accueillies pour les quatre-temps.
Cet article de 27 pages est un régal. Pour chacun des quatre temps.
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Lèfotdortograf (langage sms)
Les messages des cartes illustrées de jadis sont sans pitié pour mettre à mal certaines idées reçues. Ainsi, que l’on écrivît sans faute d’orthographe au terme de l’école primaire.
Peut-être nous appuyons-nous également sur une idée reçue en disant que les villégiateurs du début du XXe siècle, d’avant les congés payés, étaient censés appartenir à une classe sociale censée être instruite, qu’ils présentaient un taux d’intellectualisation relativement élevé, pour parler comme après mai 68.
« De notre temps, on n’avait fait que ses primaires, mais on savait écrire sans faute » . Or, bien des cartes révèlent des fautes flagrantes.
Voyez plutôt celle-ci.
« Je vous (ècrie ?) c’est quelque mots pour vous dire que j’irais vous voir jeudi le 20. Je suit an retard. J ais mal un bras et je suit restée une semaine sant travaillée maintenant sa vas mieux et je ne saurais pas partire avant les Nose (Nose, un patronyme ? ou s’agit-il de noces ?) tout a vous Joseph X ».
Et quoi, Joseph ? Il y a une faute !La règle de l’accord du participe passé ( restée ) avec l’auxiliaire être, ça vaut pour tout le monde !
Ne pas exagérer quand même, nous prenons ici un exemple extrême. On faisait en général beaucoup moins de fautes. Ainsi, celui qui, pour tout texte et pour toute signature, a écrit « ??? » . Farceur ou philosophe ? Devine qui t’écrit ? ou devine ce que je suis ?
René Dislaire