L’écologie à tout prix … et les revers de la médaille !

1. Le carburant Biosprit E 10.

Plutôt que de s’appesantir sur l’incapacité des bien pâles politiciens qui sont censés nous gouverner et façonner l’avenir de notre pays, se complaisant dans des bagarres tribales qui finiront par avoir raison des meilleures volontés, force est de nous tourner vers un voisin qui ne fait ni dans le show-biz, ni dans l’euro-scepticisme pour être bien informés. En Allemagne, c’est de ce pays qu’il s’agit, la gent politique, de tout horizon, s’occupe des réels défis de demain, préconisant des solutions parfois diamétralement opposées, certes. D’où la richesse du débat.
De l’environnement par exemple, qui interpelle une large frange de la population. Nulle part ailleurs on ne trie ses déchets avec autant d’application. On y est très attentif à l’utilisation optimale de l’eau et de l’électricité, entre autres.
Pour la République Fédérale d’Angela Merkel, il n’y a pas de prix pour les projets verts, quand bien même ils ne font pas l’unanimité. Lorsqu’il s’agit du fameux carburant Biosprit E 10, par exemple, qui pourrait être proposé prochainement sur nos marchés.
L’automobiliste germanique montre peu d’empressement à opter pour cette alternative, même si le prix à la pompe est d’environ 10 cents moins cher que celui de la super et si le carburant traditionnel est grevé en plus d’une taxe perçue directement à la pompe de 2 cents. Au grand mécontentement du gouvernement qui, malgré cet insuccès, n’a pas l’intention de renoncer à la vente d’un de ses chevaux de bataille.
L’ADAC, le puissant club automobile, a réalisé une enquête qui révèle que 86 % des conducteurs sont hostiles à ce carburant, soit qu’ils n’en voient pas l’avantage, soit qu’il pourrait occasionner des dégâts aux moteurs, soit qu’il soit à l’origine d’une hausse de la consommation et donc de rejets dans l’atmosphère.
Lorsqu’il s’agit de payer quelques cents de plus par litre pour éviter des ennuis mécaniques, il n’y a pas photo ! Le ministère de l’intérieur du land de Baden-Württemberg a recommandé expressément à ses forces de police de ne pas s’approvisionner en E 10. C’est dire si la confiance en ce produit règne !
Une théorie qui circule prétend même que celui qui veut du bien à la planète rejette cette alternative !
Pour un seul plein, il faut compter autant de céréales que ce qu’un adulte moyen consomme pendant un an ! Ajouté à cela l’emploi des pesticides utilisés pour les préserver des maladies.
Pour produire ce carburant, la forêt tropicale, poumon vert de la Terre, fait place à la culture à outrance de la canne à sucre, du palmier à huile et de céréales dont le prix croît sans cesse, alors que les populations locales souffrent de la faim.
Tout cela fait dire à des associations environnementales qu’il s’agit d’un crime contre l’humanité.

A suivre.

G. Dubois