Journées "Portes ouvertes" au Centre Spatial de Liège

écrit par RobertMARY
le 15/09/2014
Journées "Portes ouvertes" au Centre Spatial de Liège

Les 6 et 7 septembre le centre spatial de Liège ouvrait ses portes au public, de plus l’astronaute belge Frank De Winne y tenait une conférence sur son séjour de 6 mois à bord de l’ISS en 2009.

Le CSL (Centre Spatial de Liège) comporte un département d’instrumentation et un de test.

Bien qu’il soit administrativement lié à l’ULg (ex : respect de la loi sur les marchés publics, …), il n’est pas financé par l’ULg mais par les promoteurs de projets sur lesquels le centre travaille (ex : le ministère fédéral en charge de la promotion scientifique, l’ESA (Agence Spatiale Européenne), la Région Wallonne (Plan Marshall) et l’Union Européenne). Ses clients principaux sont l’ESA, Airbus et Thalès. Les pièces concues par le CSL sont usinées par des industries liégeoises. On a ainsi travaillé sur le nano satellite radio « OUFTI ». Ce qui est "nano" aujourd’hui ne sera plus que "micro" demain (ce n’est pas tout-à-fait vrai car une taille minimale est incompressible afin de limiter les dégâts cosmiques, si tout est ultra-miniaturisé alors tout peut être détruit plus facilement dans l’espace).

Le CSL accueille aussi les doctorants et les étudiants réalisant un mémoire dans le cadre de leurs études en sciences spatiales ou leurs études d’ingénieur.

Le CSL fait diverses expériences, par exemple : la mise en réseau de téléscopes, le suivi de l’évolution (niveau de dégradation) des œuvres d’art par des méthodes photo- et thermographiques, les mesures de forme des bords d’attaque des ailes des avions.

Le CSL se caractérise par l’ultrapropreté tant particulaire (il y fait 100 fois voire dans certaines sections 10.000 fois plus propre que chez Monsieur et Madame tout le monde) que moléculaire, c’est bien pourquoi la visite du site se faisait avec des vêtements de protection.

Frank De Winne nous parla de ses expériences à bord de l’ISS (la station spatiale internationale est une association entre le Canada, l’Europe, les USA, le Japon et la Russie). L’ISS sera prolongée jusqu’en 2020 (voire 2028). Il a été le seul commandant non américain et non russe à bord de la station.

Ainsi les sorties extra-véhiculaires comptent 3 heures de préparation pour 7 heures dans l’espace, le travail est limité dans le temps vu les réserves d’oxygène. Les astronautes ont 2h30 de sport par jour pour ne pas perdre leur masse musculaire et osseuse.

Il a mentionné des expériences biologiques menées sur le recyclage et des missions liées à l’observation de la Terre (c’est là que l’on se rend bien compte de la fragilité de notre atmosphère).

Aller dans l’espace (via le lanceur russe) prends 8 minutes, 6 heures pour le vol vers l’amarrage à la station. Pour le retour il faut compter 4 heures entre le désamarrage et l’atterrissage.

La santé humaine est fragile dans l’espace car le corps est irradié (on prends en 6 mois la dose d’un travailleur dans le secteur du nucléaire pendant toute une vie). On perd temporairement l’équilibre au retour sur Terre et la vue est affectée (puisque le sang est concentré dans la tête). Chaque équipage doit avoir à son bord 2 secouristes.

A bord de la station on se lève à 6h du matin (dans l’espace on est nettement moins fatigué que sur Terre et on dors moins), la 1ère activité de travail est la conférence journalière avec le sol. Le fuseau horaire dans l’espace (tout comme au CSL d’ailleurs) est le GMT afin de faciliter le travail de toutes les nations entre elles sur base d’une référence commune.

La nourriture doit tenir 1 an à température ambiante.

Le plus grand danger dans l’espace provient des débris spatiaux. Les règles de sécurité sont claires : on protège d’abord les astronautes, ensuite la station et ensuite on se préoccupe de la mission. Les astronautes doivent donc pouvoir colmater les petites brêches en cas de collision de débris. Pour éviter les risques de collision l’ISS change d’orbite régulièrement.

L’accès à l’espace est cher (150 Mio € pour lancer un satellite de 20 tonnes, Mars c’est min 100 tonnes!). Le voyage vers Mars nécessitera un voyage de 3 ans avec les moteurs actuels, ce qui est impensable car l’homme ne peut pas supporter 3 ans de radiation. On pense alors aux moteurs à propulsion nucléaire, mais cela comporte des risques environnementaux sur Terre.

Frank De Winne conclut en disant que l’exploration spatiale sera mondiale, elle se fera par et pour l’humanité (il est possible que la Chine fasse partie de l’ISS malgré les réticences des Etats-Unis, et de toute façon une base lunaire voire à fortiori un voyage vers Mars ne se fera pas par une nation isolée).

La journée se termina par une séance de dédicaces de notre astronaute national au sujet du livre qui lui est consacré par son épouse Lena Clarke: « Dans les coulisses d’un vol de Frank De Winne : mon compte à rebours ». Le produit des ventes du livre est versé à l'UNICEF puisque notre conférencier du jour y joue le rôle d'ambassadeur.

Le centre spatial de Liège

Annonce des journées portes ouvertes au CSL

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