Michael Jones: "Tourner avec Jean-Jacques m'a appris à travailler dans des conditions extrêmes"
De passage sur la scène Sabam for Culture du Village Francofou, et toujours dans le cadre de sa tournée 40-60, le guitariste gallois aux quarante ans de carrière nous a accueilli dans sa loge le temps d'une interview.
Rencontre avec celui qui traverse actuellement toutes les régions de France, Suisse et Belgique...
Vous êtes souvent de passage en Belgique… Que pensez-vous du public belge?
Ce qui est génial avec le public belge, c’est que c’est un peuple qui sort et qui a le sens de la fête. Quand j’ai vu qu’il pleuvait ce matin, je n’étais même pas inquiet. J’ai des souvenirs de concerts: le doudou à la Mons ou la dernière fois que je suis venu ici, pour les Tributes, il pleuvait et les gens étaient là. Ils s’en foutent en fait, c’est génial.
Vous êtes aujourd’hui ici, aux Francofolies de Spa, mais que préférez-vous entre une salle de concerts et un festival?
Je n’ai pas de préférence. La seule différence aujourd’hui, c’est qu’il y a des contraintes d’emploi du temps, donc il faut vraiment calculer le spectacle, donc c’est un tout petit peu plus difficile à gérer, on n’a pas trop le temps de s’évader, de déconner avec le public, etc., que quand on est dans une petite salle, on est libre, alors que là non.
Quand avez-vous réellement souhaité que la musique devienne votre métier?
En fait, je ne l’ai pas souhaité, je n’ai pas eu le choix. Un jour, il a fallu que je choisisse entre mon métier et la musique, et comme je gagnais plus d’argent avec la musique, le choix a été facile.
En quarante ans de carrière, vous êtes restez plutôt discret. Est-ce un choix personnel?
Disons que je ne suis pas quelqu’un qui aime sortir dans des endroits à la mode. Je préfère dix fois plus aller dans un bar où il y a des musiciens qui jouent et me mêler à la foule. Donc ce n’est pas que je suis discret, mais je ne vois pas l’intérêt de me montrer dans ce genre d’endroits.
On peut dire que vous avez eu deux carrières: l’une solo, et l’autre avec Jean-Jacques Goldman. Que vous a apporté chacune d’entre elles?
En fait, j’avais déjà une carrière avant de connaître Jean-Jacques, et pendant que je tournais avec Jean-Jacques, je faisais aussi des concerts en solo, surtout à partir de Fredericks-Goldman-Jones, où il y avait à peu près trois ou quatre ans entre chaque tournée, donc j’avais le temps de tourner seul. Toute scène qu’on fait nous apporte énormément… Le fait de tourner avec Jean-Jacques m’a appris comment travailler dans des conditions extrêmes, c’est-à-dire des immenses scènes avec beaucoup de monde et les contraintes qui vont avec, donc j’ai appris à maîtriser ça.
Est-ce qu’il vous arrive de remonter sur scène ensemble?
Jean-Jacques ne fait plus de scènes, donc en dehors des Enfoirés, je ne monte plus sur scène avec lui. Par contre, l’année dernière, en septembre, il m’a fait la surprise de monter sur scène avec moi sur un concert que j’avais fait à Marseille.
Vous avez eu l’occasion de voyager aux Etats-Unis avec le trio Fredericks-Goldman-Jones. Quels souvenirs vous ont marqués à cette époque?
Ce qui nous avait choqués, c’est cette espèce d’attitude de supériorité des Américains quand on arrive. Il faut leur prouver de quoi on est capable, et une fois qu’on l’a fait, ils deviennent gentils. Je me rappelle que dans les deux cas, on n’a pas très bien été accueilli, mais une fois qu’ils ont vu ce que c’était et qu’on était bon, ils nous ont acceptés. C’était marrant, notamment lors du deuxième concert à Los Angeles, lorsqu’ils étaient très froids avec nous, car les musiciens de Supertramp sont venus nous saluer, et tout à coup, on a été respecté parce que des stars de là-bas nous reconnaissaient. C’était bizarre.
A l’heure actuelle, si vous deviez à nouveau collaborer avec un artiste, lequel serait-il?
N’importe qui que j’aime… Sur mon dernier album, j’ai un duo avec Francis Cabrel. J’adore jouer avec Francis. Là, en octobre-novembre, je pars en tournée avec douze autres guitaristes. On sera treize et on va s’éclater pendant deux mois, c’est génial!
© Amandine Raths
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