13ème “Be Film Festival”, du 19 au 24 Décembre

écrit par YvesCalbert
le 15/12/2017
13ème “Be Film Festival”, du 19 au 24 Décembre

Les Fêtes de Fin d’Année approchant à grands pas, nous fêtons, pour sa 13ème édition, le retour du “BE Film Festival”, du jeudi 19 au dimanche 24 décembre, le Gala d’Ouverture” étant programmé à “Bozar”, ce mardi 19, à 19h15, avec, en présence de l’équipe du film, “Une Part d’Ombre” (Samuel Tilman/Bel.-Fra.-Sui./2017/ 90′), présenté en avant-première bruxelloise, l’avant-première nationale ayant participé à la compétition”Première œuvre de fiction”, du dernier “FIFF”, à Namur, avec, dans la distribution, Natacha Régnier (ayant obtenu, pour son interprétation dans “La Vie rêvée des Anges” – Eric Zonca/Fra./1998/113′ -, le “Prix d’Interprétation féminine”, au “Festival de Cannes”, en 1998, et le “César du meilleurs Espoir féminin”, en 1999) ; Fabrizio Rongione (animateur des 3ème et 4ème “Cérémonie des Magritte”, en 2013 et 2014, ayant obtenu le “Magritte du meilleur Acteur”, en 2015, pour “Deux Jours, une Nuit” – Jean-Pierre et Luc Dardenne/Bel.-Ita.-Fra./2014/95’/“Magritte du meilleur film” et “du meilleur Réalisateur”/avec Marion Cotillard, lauréate, pour ce film, de sept “Prix de la meilleure Actrice” – ; et Baptiste Lalieu (“Saule”), dans son premier rôle au FilmCinéma, lui qui chantera sur scène, après cette projection.

Synopsis : “David est un jeune père de famille comblé : une femme qu’il aime, deux jeunes enfants adorables, une bande de potes très soudée avec laquelle ils partent en vacances en tribu. Mais au retour de leur dernier séjour dans les Vosges, David est interrogé par la police dans le cadre d’un meurtre. Rapidement, l’enquête établit que David, sous des dehors irréprochables, n’avait pas une vie aussi lisse que ce qu’il prétendait. Le doute se propage et des clans se forment…”

Concernant Samuel Tilman, signalons qu’il obtint le “Magritte du meilleur Court-Métrage”, en 2011, pour“Nuit Blanche” (Bel./2010/ 20′) sa seconde réalisation, et le “Swann d’Or du meilleur Court-Métrage”, au “Festival du Film de Cabourg”, en 2008, pour “Voix de garage” (Bel./2007/17′) son premier court-métrage, ayant été le co-scénariste de “Ca rend heureux” (Joachim Lafosse/Bel.-Ita. /2006/85’/avecFabrizio Rongione), ce film s’adjugeant le “Grand Prix du Festival Premiers Plans”, à Angers, en 2007. Cette passion du Cinéma ayant succédé à l’obtention d’un doctorat en histoire, à l’ Université libre de Bruxelles, et d’un “master”, à l’ Université d’Oxford., avant qu’il co-écrive et assure la mise en scène les quatre Cérémonies des “Magritte du Cinéma”, de 2013 à 2016.

Si une seconde projection sera assurée à 21h30, soulignons que, dans me même temps, la soirée poursuivra la première projection, avec un “happening” musical de Vincent Liben, fondateur du groupe “Mud Flow”, et Baptiste Lalieu, un auteur-compositeur-interprète, connu sous son nom de scène“Saule”, les organisateurs de ce Festival, également fondateurs du “Brussels Short Film Festival”, Céline et Pascal, nous promettant d’autres surprises.

Après avoir eu l’honneur d’être parrainé par Marion Hänsel, en 2016, le “Be Film Festival” nous annonce qu’en 2017, ce sera au tour de Fien Troch de devenir la marraine du Festival, elle qui reçu, en 2014, le “Magritte du meilleur Film flamand en coproduction”, pour “Kid” (Bel./2013/90′), ainsi que différentes distinctions, en 2016, pour “Home” (Bel./2016/103′) : “Prix Orizzonti de la meilleure Mise en Scène”, à la “Mostra de Venise” : “Grand-Prix du Jury”, au “Festival de Cinéma des Arcs” ; “Prix Arte International”, au “Festival du Film de Turin” ; “Prix Canvas” et “Prix du Public”, au “Festival international du film de Flandre”, à Gent).

A souligner que “Home” sera projeté, à “Bozar”, ce vendredi 22, à 19h15, en présence de Fien Troch, qui animera une “Master Class”, après cette projection, à 21h15. Ce sera l’occasion pour cette réalisatrice néerlandophone de nous dévoiler les coulisses de son Cinéma (“Een ander zijn geluk”, “Unsproken”, “Kid” & “Home”). Entrée gratuite, exclusivement pour cette “Master Class”, l’inscription étant obligatoire, via l’adresse électronique masterblass@befilmfest.be.

Parmi les autres films belges programmés, citons :

* “Tueurs” (Jean-François Hensgens & François Troukens/Bel.-Fra./2017/86′), jeudi 21, à 19h, à “Bozar”: “Alors que Frank Valken (Olivier Gourmet) réalise un casse fabuleux, un commando de tueurs entre en action et exécute tous les témoins. On relève parmi les cadavres celui de la magistrate qui enquête sur cette affaire des tireurs fous et qui était sur le point de révéler l’implication de hauts fonctionnaires de l’État dans ces faits de terrorisme. Trente ans plus tard, ils semblent être de retour. Arrêté en flagrant délit et face à la pression médiatique, Frank n’a d’autre choix que de s’évader pour tenter de prouver son innocence…”

“Tueurs” tient son tempo de bout en bout. Les scènes d'action sont d'une fulgurance sèche et ciselées jusqu’à l’os, les ambiances nocturnes étant intimement liées au récit de ce carnage savamment orchestré, un braquage de haut vol, millimétré, foudroyant.

Présenté à la dernière édition de la “Mostra de Venise” ce thriller belge francophone sidère par sa partition scrupuleusement documentée : une immersion dans la préparation d’un braquage et dans les mécaniques d’horlogerie des transports de fonds, ainsi qu’une brève, mais intense, incursion dans le milieu carcéral…

… Un milieu que ce réalisateur – né à Nivelles, la ville des “tueurs du Brabant wallon”, d’une mère, professeur delittérature et d’un père, chanteur d’opéra, il est l’aîné d’une famille de septenfants – a connu durant dix ans, suite à avoir participé à différents braquages et blessé un officier de police, lui qui avait reçu une formationparamilitaire, se spécialisant dans le tir de combat et le déminage, avant d’être engagé comme garde du corps, puis convoyeur de fonds… Arrêté à Paris, en 2004, il est incercéré à la Prison de la Santé, … où il entamme une … licence en lettres modernes, organisée par l’ “Université Paris-Sorbonne”. Extradé en Belgique, il écrit, en prison, pour le Cinéma et la BD, réussissant un “CAP” en restauration et une agrégation en psychopédagogie…

Toujours incarcéré, il obtient un contrat avec les “Editions du Lombard”, en mai 2012 , signant le scénario d’un roman graphique, “Forban”, illustré par un dessinateur suisse, Alain Bardet… Libéré en juillet 2014, ilmilite contre le radicalisme, via son association “Chrysalibre“, qui plaide pour pouvoir offrir plus de Cultureen milieu carcéral, lui-même ayant pu se réconcilier avec la société grâce à ses études, qui lui permirent de … “s’évader” … en pensées… Ayant monté une agence spécialisée dans le monde de la communication, il estrepéré par “RTL”, devenant chroniqueur radio, aux côtés de Patrick Weber, pour l’émission “On refait le Monde”, avant de débuter à la télévision, pour présenter “Un Crime Parfait”, le magazine judicairehebdomadaire de “RTL-TVI”…

Toujours en rapport avec la criminologie, il réalise son premier court-métrage, “Caïds” (Bel./2015/09′), dont voici le synopsis : “À la suite d’un coup qui a mal tourné, un vieux truand prend la direction des opérations et dicte à deux petits caïds les règles du milieu. Confronté à la mort, l’un d’eux tente de se rebeller au risque de sa vie…”

… Un bel échauffement, avant de co-réaliser son polar musclé, machiavéliquement construit, “Tueurs” (Bel.-Fra./2017/86′), avec la complicitéde Jean-François Hensgens, leur premier long-métrage étant porté par d’excellents acteurs belges, tels :

*Anne Coesens, qui obtint le Bayard d’Orde la meilleure Comédienne“, au “FIFF”, pour “Illégal” (Olivier Masset-Depasse), en 2010, le “Magritte de la meilleureActrice“, pour ce même film, en 2011, et “Magritte de la meilleure Actrice dans un Second Rôle“, pour “Tous les Chats sont gris“ (Savina Dellicour), en 2016 ;

* Natacha Reignier, qui pour “La Vie rêvée des Anges” (Érick Zonca), qui obtint, pour son actrice Elodie Bouchez, le “Prix d’Interprétation féminine “, au “Festival de Cannes”, en 1998, et le “César du meilleur Espoir féminin”, en 1999 ;

* Olivier Gourmet, ancien Président d’Honneur du “FIFF”, “Prix d’Interprétation masculine”, au “Festival de Cannes”, en 2002, et au “Festival de Téhéran”, en 2003, pour “Le Fils” (Jean-Pierre & Luc Dardenne), ce même Prix au “Festival de Shanghai“, pour “Sauf le Respect que je vous dois” (Fabienne Godet), en 2006, et au Festival international du Film de Karlovy Vary”, pour “Un Ange à la Mer” (Frédéric Dumont), en 2009, et “Magritte du meilleur Acteur”, en 2013, pour “L’Exercice de l’Etat” (Pierre Schoeller), ce dernier film remportant deux autres “Magritte” (“du meilleur film étranger en co-production” et du “meilleur son”), en 2013, et trois “César”, en 2012 (du “meilleur scénario”, du “meilleur son” et du “meilleur acteur dans un second rôle”) ;

* Bouli Lanners, lauréat du “Bayard d’Or du meilleur Acteur”, au “FIFF”, en 2012, pour “Les Géants” (Bouli Lanners), ce même film remportant, aussi, en 2012, le “Bayard d’Or de la meilleure Photographie”, de même que cinq “Magritte du Cinéma”, dont ceux “du meilleur Film” et du “meilleur Réalisateur”, sans oublier deux Prix au “Festival de Cannes”, en 2011. Pour “De Rouille et d’Os” (Jacques Audiard/film belgo-français, lauréat de quatre César” et de cinq “Etoiles d’Or de la Presse du Cinéma français”, en 2013, Bouli Lanners se vit octroyer le “Magritte du meilleur Acteur dans un second Rôle”, Bouli Lanners tronquant, ici, sa bonhommie légendaire, pour camper un flic vachard. En 2017, pour “Les Premiers, les Derniers” (Bouli Lanners), son film reçut les “Magritte du meilleur Film”, “du meilleur Réalisateur”, “du meilleur Acteur dans un second Rôle”, “des meilleurs Décors” et des “meilleurs Costumes”, ainsi qu’en 2016, le “Prix du Jury oecuménique” de la “Berlinale”, qui lui décerne le “Label Europa Cinema”.

* “Cargo” (Gilles Coulier/2017/91′), mercredi 20, à 21h, à la “Cinematek” : “Alors que le chalutier de la famille Broucke navigue dans les eaux froides de la mer du Nord, Leon Broucke, son capitaine, tombe par-dessus bord à quelques mètres de son fils, Jean. Le vieil homme sombre dans un profond coma, laissant Jean avec un bateau, une énorme dette et une entreprise en faillite…”

A noter que son film “Mont Blanc” (2013/15′) fut nominé, en 2013, pour la “Palme d’Or du Court-Métrage”du “Festival de Cannes”.

* “Noces” (Stephan Streker/Bel.-Lux.-Fra.- Pakistan/2016/98’/ “Prix des meilleurs Actrice et Acteur” du “Festival du Film francophone d’Angoulème” pour Lina El Arabi et Sébastien Houbani)/avec, également, Olivier Gourmet), jeudi 21,à 21h, à “Bozar” : “Zahira, belgo-pakistanaise de dix-huit ans, est très proche de chacun des membres de sa famille jusqu’au jour où on lui impose un mariage traditionnel. Ecartelée entre les exigences de ses parents, son mode de vie occidental et ses aspirations,de liberté, la jeune fille compte sur l’aide de son grand frère et confident Amir…”

Aussi importants que tout Prix remporté, relevons les critiques de nos collègues, tels Romain Blondeau, pour “Marie Claire” : “ ‘Noces’ est le film dont notre époque avait besoin. La réponse, urgente et mesurée, à l’obscurantisme qui menace nos sociétés et réduit les femmes au silence…” ; Arnaud Schwartz, pour “La Croix” : “ ‘Noces’ met en lumière, avec force, la lutte d’une jeune femme d’origine pakistanaise, entre poids des traditions et désir d’émancipation…” ; Pierre Guiho, pour “Culturopoing.com” :“L’écriture précise, économe en dialogues, ne s’embarrasse pas de scènes inutiles et permet au film d’échapper à tout sentimentalisme…” ; ou encore Jean Serroy, pour “Le Dauphiné libéré” : “Un film qui trouve sa force dans la justesse du regard et le refus du manichéisme simpliste…” Assurément un film à découvrir ou à revoir ! …

* “Insyriated” (“Une Famille syrienne”/Philippe Van Leeuw/Bel.-Fra./ 2016/86′) : “Dans la Syrie, en guerre, d’innombrables familles sont restées piégées par les bombardements. Parmi elles, une mère et ses enfants tiennent bon, cachés dans leur appartement. Courageusement, ils s’organisent au jour le jour pour continuer à vivre malgré les pénuries et le danger, et par solidarité, recueillent un couple de voisins et son nouveau-né. Tiraillés entre fuir et rester, ils font chaque jour face, en gardant espoir…”

Eloigné de tout exotisme, allant à l’essentiel, ce film nous rappelle, d’une manière foudroyante, que la guerre syrienne frappe à nos portes. Loin d’être un conflit d’un autre âge sévissant dans des limbes fracassés de l’Orient, il est indéniable que ce peuple syrien et ses souffrances peuvent nous ressembler.

Ce long-métrage belge militant, s’intéressant au combat quotidien des civils dans un pays en guerre, reçut, en 2017, trois “Valois” au “Festival du Film francophone d’Angoulême” (de la meilleure actrice, pour Hiam Abbass, de la mise en scène et du public) … Un“Prix du Public” qui lui fut, également, octroyé à la “Berlinale”, qui lui décerna, aussi, le “Label Europa Cinéma”.

* “Chez Nous” (Lucas Belvaux/Bel.-Fra./2016/117’/avec Emilie Dequenne & André Dussolier), ce mercredi 20, à 19h, à “Bozar” : “A Hénart, dans le Pas de Calais, Pauline Duhez, infirmière à domicile, entre Lens et Lille, s’occupe seule de ses deux enfants et de son père ancien métallurgiste. Dévouée et généreuse, tous ses patients l’aiment et comptent sur elle. Profitant de sa popularité, les dirigeants d’un parti extrémiste vont lui proposer d’être leur candidate aux prochaines municipales…”

A sa sortie en salles, “Les Grignoux” émettait leur avis : “Nous n’avons pas attendu les buzz et autres convulsions du ‘Front National’ pour défendre le cinéma de Lucas Belvaux. Une fois de plus, nous affirmons la finesse, l’intelligence de son cinéma, qui pose les bonnes questions concernant les régions et strates sociales gagnées par les populismes de la droite extrême… Ce film fait froid dans le dos, en particulier parce qu’il prend acte de cette dé-diabolisation du discours extrémiste. Il ne s’agit plus de montrer du doigt une figure controversée et de parler de la résurgence de la bête immonde en poussant des cris d’orfraie. Le souffle tiède du racisme et de l’intolérance ne se décline plus (seulement) à coups de provocations, mais à petits pas feutrés, via une rhétorique séduisante qui sait s’appuyer sur des injustices bien réelles et une stratégie politique bien rodée.”

Lucas Belvaux, le réalisateur namurois, confiait au “Monde” : “Mon film a l’ambition de décrire dans sa complexité l’implantation d’un parti en quête de respectabilité …” Se décrivant comme étant un cinéaste de gauche, il poursuit: “Le ‘FN’ aime une France morte héritée du gauchisme”, ajoutant: “Nous avons dû nous dépêcher pour que ce film puisse être vu avant le élections… Si mon film est ‘engagé’, il n’est pas ‘militant’, n’étant pas tant anti-‘FN’, mais portant plutôt sur le discours populiste.”

Pour en venir à la distribution de “Chez nous”, notons les récompenses attribuées à ses principaux protagonistes. Pour Emilie Dequenne : deux “Prix d’Interprétation féminine”, au “Festival de Cannes”, en 1999, pour “Rosetta” (Jean-Pierre & Luc Dardenne), ce film recevant la “Palmed’Or” de ce même Festival ; et en 2012, dans la section “Un certain Regard”, pour “A perdre la Raison” (Joachim Lafosse/son film étant lauréat de quatre “Magritte du Cinéma”, en 2013, et ). Pour ce même film, elle reçu, en 2013, le “Magritte de la meilleure Actrice”, recevant ce même “Magritte de la meilleure Actrice”, en 2015, pour “Pas son Genre” (Lucas Belvaux). Pour André Dussolier: “Magritte d’Honneur”, en 2017, “César du meilleur Acteur”, en 1998, pour “On connaît la Chanson” (Alain Resnais), ainsi que deux “César du meilleur Acteur dans un second Rôle”, en 1993, pour “Un Coeur en Hiver” (Claude Sautet), et, en 2002, pour “La Chambre des Officiers” (François Dupeyron). Quant au réalisateur, Lucas Belvaux, il est le lauréat de deux “Magritte du meilleur Scénario original ou Adaption”, en 2014, pour “38 Témoins”, et en 2015, pour “Pas son Genre”.

* “Dode Hoek” (“Angle Mort”/Nabil Ben Yadir/Bel./2017/ 100’/nominé au “Festival International du Film Policier de Beaune”, en 2017) : “Jan Verbeeck, le flic le plus populaire de Flandre, démissionne du poste de commissaire de la brigade des stups pour s’engager dans un parti populiste et nationaliste. Lors d’une dernière descente dans un labo clandestin à Charleroi, son passé refait surface et déclenche une série d’évènements imprévisibles et incontrôlable…”

Après avoir signé “La Marche” (Bel.-Fra./2013/120’/”Magritte de la meilleure Actrice dans un second Rôle”, pour Lubna Azabl et “Magritte du meilleur Montage”, pour Damien Keyeux, Olivier Gourmet figurant dans la distribution), en 2015, et “Les Barons” (Bel.-Fra./2009/115’/”Magritte du meilleur Acteur dans un second Rôle”, pour Jan Decleir, en 2011, et “Prix du Jury” ex-aequo, du “Festival International du Film de Marrakech” (“FIFM”), le réalisateur bruxellois Nabil Ben Yadir, nous offre, ici, un thriller flamand bilingue néerlandais-français, qui nous tient en haleine de la première à la dernière minute, la chute du film étant totalement inatendue, connu un beau succès lors de sa projection dans le cadre du focus du Cinéma belge flamand, de la dernière édition du “Festival International du Film … Francophone” (“FIFF”), à Namur, ce Festival nous prouvant, depuis 2006, qu’au niveau de la Culture, il n’existe, fort heureusement, aucune frontière linguistique…

Nicolas Gilson, licencié en “arts du spectacle, orientation écriture et analyse cinématographique”, écrit : “Tissant habilement le contexte dans lequel évolue le protagoniste, Nabil Ben Yadir fond le spectateur à son énergie autant qu’il l’observe tandis qu’il met en place une ultime descente dans un laboratoire clandestin afin de célébrer dignement son dernier jour de service. Une intervention qui dépasse tout cadre légal et devient le détonnateur d’un jeu de dominos qui emporte Jan Verbeek (Peter Van den Begin) autant que le spectateur dans un vertigineux tourbillon au fil duquel l’homme se révèle faillible…”

“… Commissaire en charge de stups à la police d’Anvers, l’homme a été démarché par un parti politique populiste et se retrouve propulsé sur le devant de la scène. Véritable « attrappe voix », il a un discours aussi néséabond que percutant et justifie ses propos ouvertement racistes en mettant en scène son bras droit, Dries (Soufiane Chilah), un belge d’origine arabe qui renie lourdement son identitaire…”

“… Jouant avec les codes du genre, la photo-graphie de Robrecht Heyvaert est des plus inventive, permettant au réalisateur d’accentuer la tension et de travailler un rapport d’amour et de haine à l’égard de ses personnages. Proprement organique le design sonore de Senjan Janssen devient le garant du caractère vertigineux de l’aventure vécue par le protagoniste dont le spectateur devient autant l’acteur que le témoin. Une aventure derrière laquelle Nabil Ben Yadir dessine le portrait d’un monde en perdition dont l’avenir est pourtant entre les mains du public… La mécanique scénaristique est haletante. De rebondissement en rebondissement, nous faisons corps avec Jan Verbeek tout en étant, comme lui, dépassés par les événements…”

* “Enfants du Hasard” (Thierry Michel & Pascal Colson/Bel./ 2017/ 100′), ce samedi 23, à 19h, à la“Cinematek” : “Dans la petite école communale d’une ancienne cité minière, des élèves issus de l’immigration terminent leur cycle d’études primaires avec Brigitte, une institutrice dont l’enthousiasme bienveillant prépare ces écoliers à s’épanouir dans un monde en mutation”.

Auteur, durant 25 ans, de nombreux autres documentaires sur l’Afrique, et récemment, encore d’un long-métrage qui, en 2016, pour « L’Homme qui répare les femmes: La colère d’Hippocrate » (Bel./2015/115’/co-réalisé avec Colette Braeckman), reçu le « Magritte du meilleur Documentaire », ainsi que pas moins de 16 Prix, à Alger, au Burkina Faso, en Guadeloupe, à La Haye, à Los Angeles, à Mexico, à Montréal, au Portugal , …, Thierry Michel revient ici dans sa région liégeoise, à Cheratte (Visé), face à l’ancien“Charbonnage du Hasard”, abandonné depuis une quarantaine d’années.

Ainsi, ce film, un éclat d’énergie lumineuse particulièrement revigorant, commence par une vue aérienne localisant un lieu de vie, en bordure de l’ E40, avec des arbres, une pièce d’eau, une friche industrielle… On se rapproche pour découvrir le fourmillement d’une cour d’école.

Pendant toute une année scolaire, assisté par Pascal Colson, il va vivre le quotidien vibrionnant d’une classe de sixième primaire, celle de Brigitte Pirlet, « une institutrice qui crève l’écran » (Philippe Bodeux/« Le Soir »), disant à ses élèves: “Si votre grand-père n’avait pas décidé un jour de quitter son pays, pour venir travailler à Cheratte, vous seriez en Turquie, dans une autre école, au lieu d’être ici, avec moi.”

Cette Madame Brigitte, en fin de carrière, a de l’énergie à revendre. Son métier, c’est une affaire de corps-à-corps, de disponibilité envers ses élèves. Elle agit et ne pontifie jamais sur son projet pédagogique. Frontale, elle ne mâche pas ses mots, tant avec les enfants qu’avec les parents, son objectif étant la réussite de tous ses élèves, même si elle doit bien expliquer, avec humanité, à l’une d’elles qu’elle devra recommencer son année, le film se terminant avec la proclamation des résultats.

De cette institutrice, Thierry Michel nous dit: « C’est vraiment une personne hors normes, elle est extraordinaire », nous confiant également: « Au départ, j’avais envie de traiter la question minière dans l’axe nord de Liège, donc du côté de Cheratte, avant d’aborder la question sidérurgique, dans l’axe sud. Puis, j’ai entendu parler de cette insitutrice, Brigitte, qui ne correspond sans doute pas tout à fait à ce qu’on attend, aujourd’hui, d’une institutrice ou d’un instituteur. Mais, au delà de cette classe, ce film traite, aussi, de l’enseignement en général, en espérant qu’il puisse rendre un peu de fierté aux enseignants. »

Bruno Boutsen (« La Libre Belgique ») écrit: « Entre doutes et espoirs, conçu comme une ode à la vie et raconté par les enfants, ce film tisse ainsi les liens entre passé, présent et futur, dessinant un sens du bonheur possible, au sein de l’école et de la société. Une ode à la vie raconté par les enfants. » Autres critiques : « Un documentaire bouleversant » (Aurélie Drion/« La Meuse »), « Un pur bonheur … une vraie réussite » (Nicolas Crousse/« Le Soir »), « Révélateur et émouvant, un rempart contre tous les replis identitaires » (Juliette Goudot/« Moustique »), « Une sarabande colorée et gorgée de vie » (Dany Habran/« Journal des Grignoux »).

Que cette sélection subjective ne nous laisse pas oublier les autres films retenus pour cette 13ème édition du “BE Film Festival”, tels “En Amont du Fleuve” (Marion Hansel/2016/93’/ avec Olivier Gourmet, Sergi Lopez & John Lynch), ce samedi 23, à 17h30, à “Bozar” ; “Le Ciel Flamand” (Peter Monsaert/2016/114′), ce vendredi 22, à 21h, à la “Cinematek” ; “Paris pieds nus” (Dominique Abel & Fiona Gordon/2017/83′), ce vendredi 22, à 19h, à la “Cinematek” ; “La Raison du plus faible” (Lucas Belvaux/ 2006/106’/avec Natacha Régnier & Patrick Descamps) DesDescamps), ce vendredi 22, à 19h, à “Bozar” ; “Méprises” (Bernard Declercq/ 2017/90’/avec Frabrizio Rongione/en avant-première), ce vendredi 22, à 21h15, à “Bozar” ; “Le Passé devant nous” (Nathalie Teirlinck/2017/110′), le samedi 23, à 19h30, à “Bozar” ; “La Part sauvage” (Guérin Van de Vorst/2017/90’/ avec Frabrizio Rongione/en avant-première), ce samedi 23, à 20h, à “Bozar”.

Notons encore, pour terminer en beauté ce 13ème “BE Film Festival”, à quelques heures du réveillon, ce dimanche 24, à 11h, l’organisation, ce , d’une matinée familiale, en présence du “Père Noël”, avec qui les enfants pourront partager un onctueux chocolat chaud, avant de pouvoir apprécier la projection d’un film d’animation belge, “BigfootJunior” (Ben Stassen & Jérémie Degruson/2017/92′) : "Adam, un adolescent rêveur et solitaire, décide de partir à la recherche de son père, disparu depuis des années dans des circonstances plus que mystérieuses. Il découvre rapidement que son père n’est autre que le légendaire ‘Bigfoot’, caché dans la forêt depuis des années afin de protéger les siens et lui-même de ‘HairCo.’, une dangereuse organisation cherchant à effectuer des expériences scientifiques sur son exceptionnel ADN…”

Enfin, comme tout Festival qui se respecte, un colloque international est prévu, centré sur les coproductions, sous le titre “Voyage en Classe Affaire”, accueillant, ainsi, des programmateurs de Festivalsvenus de toute l’Europe pour découvrir, en primeur, les perles du Cinéma belge.

Naviguant en pleine “Belgitude”, laissons le mot de la fin aux organisateurs : “Pour la 13ème année, le ‘BE Film Festival’ est fier de vous proposer un nouveau tour d’horizon du Cinéma belge. L’occasion donc de (re)-découvrir toute la diversité des films belges sortis au cours de l’année écoulée (voire même de 2006, pour une fiction de Lucas Belvaux, ndlr), ainsi que la chance de pouvoir assister à quelques avant-premières.”

Prix par Séance : 7€, à “Bozar”, & 4€, à la “Cinematek”. Pass pour tous les Films, incluant le Gala d’Ouverture : 28€.
Site web : www.befilmfestival.be.

Yves Calbert.

  • 13ème “Be Film Festival”, du 19 au 24 Décembre
  • "Une Part d Ombre"
  • "Une Part d Ombre"
  • Tournage d "Une Part d Ombre" (c) Alice Khol
  • Samuel Tilman, au "FIFF", a Namur
  • Vincent Linden
  • "Home"
  • Fien Troch, a Venise (c) "Zimbio"
  • "Tueurs"
  • Francois Troukens
  • La BD (c) "Ed. du Lombard"
  • Le Court-Metrage
  • "Cargo"
  • "Noces"
  • "Insyriated"
  • "Chez Nous"
  • "Chez Nous"
  • "Dode Hoek"
  • "Dode Hoek"
  • "Dode Hoek"
  • "Enfants du Hasard"
  • "Enfants du Hasard"
  • "Enfants du Hasard"
  • Thierry Michel
  • Olivier Gourmet et Sergi Lopez
  • "Bigfoot Junior"
  • Celine Masset presente Luc Dardenne
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