4ème « Extraordinary Film Festival », du 07 au 12 Novembre

écrit par YvesCalbert
le 06/11/2017
4ème « Extraordinary Film Festival », du 07 au 12 Novembre

La « Maison de la Culture » de la Province de Namur étant en travaux, c’est au tout proche « Palais des Congrès » de Namur que se déroulera le 4ème « Extraordinary Film Festival », du jeudi 09 au dimanche 12 novembre, des projections d’une série de courts-métrages étant programmées ce mardi 07, en décentralisation, à 14h, à Libramont (au « Cinépointcom ») et à 20h, à Charleroi (au « Quai 10 »), à Liège (à la « Cité Miroir »), à Mons (au « Ciné Art-Plaza »), ainsi qu’à Woluwé-St.-Pierre (au « W.Hall Centre Culturel »), sans oublier qu’en ces mêmes jour et lieux, différentes projections scolaires (pour les enseignements fondamental, secondaire inférieur et supérieur) seront organisées.

De telles projections pour les enfants et la jeunesse prendront place au « Palais des Congrès » de Namur, dès 09h, ces prochains jeudi 09 et vendredi 10, une projection « surprise » étant programmée, le jeudi 09, à 20h15, à l’occasion du « Gala d’Ouverture ».

En contact avec nombre de festivals de cinéma d’Australie, du Canada, des Etats-Unis, de France, de Grèce, d’Inde, du Maroc, de Pologne, de la République Tchèque, du Royaume-Uni, de Russie, …, proposant la même thématique, l’ « Extraodrinary Film Festival » programme, cette année, fictions, animations, documentaires, publicités … et films de communication, démontrant les réalités et capacités des personnes en situation d’handicap, avec la volonté de les démystifier, pour répondre à l’adage « on a seulement peur de ce que l’on ne connaît pas ». Ainsi, ce Festival permet d’éloigner cette peur par la rencontre privilégiée entre personnes « valides » et celles confrontées au handicap, chacun pouvant ainsi se côtoyer, s’apprivoiser.

Depuis plusieurs semaines, plus de 2.100 étudiants sont inscrits aux séances pédagogiques, des débats animant chaque projection. Ceci est d’autant plus important que ce sujet n’occupe que 0,3 % des médias audiovisuels dans notre pays, le handicap s’opposant au rêve de la personne parfaite prônée, entre autres, par la mode et les magazines « people »… Tout à l’opposé, ce handicap possède des enjeux sociétaux et philosophiques, nous donnant l’image de notre propre fragilité, d’un autre, différent, mais néanmoins humain, nous renvoyant à nos valeurs, nos capacités et incapacités…

A Namur, coeur du Festival, divers concerts et autres animations nous seront offerts, dont une soirée dansante animée par le DJ « Ridooo », porteur d’une infirmité cérébrale, ainsi qu’une exposition-vente d’œuvres d’art réalisées par des personnes porteuses d’un handicap mental, sans oublier deux petits-déjeuners, le samedi 11, à 09h15, avec le club de magie « Nam’Acadabra », et le dimanche 12, à 08h45, organisé par la « Ligue des Familles », …

… Ceci ne devant pas nous détourner de l’essentiel, la découverte de 42 films exclusifs, en premières belges, 34 de ces films ayant été primés dans d’autres festivals, à l’étranger, sachant que 330 films, émanant de 36 pays, ont été reçus par l’organisation de cette 4ème édition de l’ « Extraordinary Film Festival », créé et toujours placé sous la direction artistique de Luc Boland, diplômé de l’ « IAD » (« Institut des Arts de Diffusion »), réalisateur, entre autres, des téléfilms « Une Sirène dans la nuit » (Bel.-Fra./1999/90’/avec Roland Magdane) et « Lettre à Lou » (Bel./2005/ 80 »/« Clé d’Argent » du 30ème « Festival Santé Mentale », à Lorquin), ce dernier long-métrage nous présentant son propre fils, Lou, né aveugle, en 1998, nous ayant profondément ému, il y a deux ans, dans le hall de la « Maison de la Culture », à l’occasion de la 3ème édition du Festival, alors que s’accompagnant au piano, il interprétait sa composition « Lou, je m’appelle Lou », qu’il nous proposera, à nouveau, ce dimanche 12, à 17h50…

… Une interprétation mise en scène au sein d’un court-métrage que nous pouvons découvrir sur www.youtube.com/watch?v=VumaWumENEk (2014/4’50 »), ou dans le cadre de « Cap 48 », recevant une longue « standing ovation », interprétant, aussi, « Formidable », de Stromae, à voir sur www.youtube.com/watch?v=YHnw0we6QNI (2013/8’52″/près d’… 1.100.000 vues), voire en duo avec Mauranne, sur www.youtube.com/watch?v=DnCqRZKtH-0 (2008/10’36) ou, encore, lors des dernières « Francopholies de Spa », en solo ou accompagnant trois chanteurs, devant plus de 2.500 spectateurs, sur www.youtube.com/watch?v=ff_Ha0_1wR8 (2017/53’13).

En regardant l’une de ces vidéos, nous pouvons voir tout le talent que peut posséder une personne atteinte d’un handicap, nous introduisant ainsi à la découverte des films réalisés par des cinéastes ou avec des acteurs atteints d’un handicap.

Ainsi, le vendredi 10, à 20h, en présence du réalisateur, projection de « Life Animated » (Roger Ross Williams/USA-Fra./2016/87′), un documentaire sur l’autisme, nominé pour les « Oscars » 2016, suivi d’une rencontre animée par un membre du Jury, Josef Schovanec, docteur en philosophie et sciences sociales, écrivain (« Je suis à l’Est », « Voyage en Autistan », …) et chroniqueur radio, militant pour la dignité des personnes autistes, … lui qui, à 6 ans, avait été considéré comme étant… inapte aux études, ayant été diagnostiqué comme autiste asperger…

Synopsis : « A l’âge de 3 ans, Owen Suskind, le fils du journaliste Ron Suskind, cesse abruptement de parler et est diagnostiqué autiste. Mais au fil des années, les parents d’Owen découvrent qu’il mémorise tous les dialogues des dessins animés des studios Disney, qu’il regarde inlassablement, ses parents prenant conscience que ces films permettent à leur fils d’exprimer des pensées. La famille Suskind multiplie alors les contacts avec Owen, en s’appuyant sur les dialogues des films et en mimant des personnages. C’est le fondement de ce que l’on désigne sous le terme d’« affinity therapy » : « Au lieu de le forcer à entrer dans notre monde, nous sommes allés dans le sien », explique Ron. Arrivé à l’âge adulte, Owen a ainsi fait des progrès extraordinaires en communiquant grâce à ses films d’animation préférés… »

Par ailleurs, une fois encore, ce samedi 11, l’accent sera mis sur la vie affective des personnes porteuses d’un handicap, avec deux documentaires, nous venant l’un du Québec, l’autre d’Espagne, avec, à 19h, « Rencontres particulières » (Mathieu Vachon/Can./2016/48′) et, à 21h15, « Yes, we fuck » (Raul de la Morena & Antonio Centeno/Esp./2015/ 59′), ces deux projections étant suivies, chacune, d’un débat, … promettant d’être des plus animés, plusieurs spectateurs porteurs d’un handicap souhaitant témoigner de leur vécu…

Ces deux films ont pour but de nous prouver que la vie sexuelle doit être accessible à tout-en-chacun, alors que, invisibles et perçues comme asexuées, les personnes porteuses d’un handicap sont trop souvent contraintes à l’abstinence, ne recevant que quelques marques d’affection, démunies de toute sensualité, encore moins de tendresse, n’étant « touchées » qu’au travers de gants blancs, pour des questions médicales ou d’hygiène.

A noter que le second documentaire, au titre « choc », présentant six situations authentiques, se révèlant particulièrement explosif et polémique, sera interdit aux mineurs, vu qu’il comporte, pour la bonne cause, de nombreuses scènes explicites, susceptibles de heurter des âmes pudiques et sensibles.

… Par contre les jeunes seront, sans doute, les premiers à apprécier, le jeudi 09, à 17h20, et le dimanche 12, à 16h »à, deux séances dédiées à la « Publicité, Communication et Handicap », ce thème ayant recueilli un vif succès lors du précédent Festival. Cette sélection de très courts métrages, à l’image de la populaire « Nuit des Publivores« , nous dévoilera la manière dont l’on communique, de par le monde, à propos du handicap, parfois de manière féroce, souvent avec humour, émotion et talent. A découvrir par tous, assurément !

Elue « Jeune Femme de l’Année », en 2016, en Australie, la réalisatrice Geneviève Clay Smith, sera l’invitée d’honneur du Festival, le vendredi 10, à 17h15, son film « The Interviewer » (Aus./2012/13’02), nous présentant un entretien d’embauche réalisé par un trisomique, ayant décroché le « Grand Prix Court-Métrage RTBF » du Festival, en 2013, ce qui lui permit d’être acheté et difusé par « Arte », avant de connaître un « buzz » sur les réseaux sociaux, son autre court-métrage, « Workmate » (Aus./2014/19′), nous montrant un employé de bureau tentant d’échapper à l’invitation d’un collègue aveugle de rouler en tandem cycliste avec lui, ayant remporté ce même « Grand Prix », en 2015.

Venue à Namur, cette année, avec son dernier court, « Kill off » (Aus./2017/16′), où une jeune-fille atteinte du syndrome de Down, une maladie chromosomique congénitale se met à danser le « krump », en travaillant,
Geneviève Clay- Smith expliquera son travail, le vendredi 10, à 09h30, à un fort intéressant « worksop » intitulé « Filmer le Handicap », organisé en partenariat avec l’ « ASA » (« Association des Scénaristes de l’Audiovisuel »), l’ « ARRF » (« Association des Réalisateurs et Réalisatrices Francophones »), l’ « UPFF » (« Union des Producteurs de Films Francophones »), la « SACD » (« Société des Auteurs et Compositeurs dramatiques ») et la « Scam » (« Société civile des Auteurs Multimédias »). En illustration de cette table ronde, animée par la réalisatrice Véronique Jadin, le scénariste Fred Castadot et, « last but not least », Luc Boland , le directeur artistique du Festival, et avant de participer à un « questions-réponses » avec les spectateurs, deux de ses courts-métrages seront projetés, à savoir « The Interviewer » et « Kill Off ».

Mais pourquoi organiser un tel « workshop », un premier (« Image et Communication sur le Handicap ») étant déjà proposé ce jeudi 09, à 09h30 ? Tout simplement parce que la Belgique est en retard en terme de production de films mettant en scène, ou traitant, du handicap. Hors, nous constatons que depuis 2010, l’ « Extraordinary Film Festival » voit, année après année, la production internationale sur de tels sujets croître fortement, alors que chez nous, nous semblons rester assez frileux.

Ne manquons donc pas ce rendez-vous, qui nous permettra, en outre, d’en connaître davantage sur cette brillante réalisatrice australienne qui réalise tous ses courts-métrages en y impliquant des personnes porteuses de handicap mental, et ce à tous les stades de réalisation, du scénario à l’interprétation, mais aussi à tous les postes techniques (son, image, accessoires, clap, …,), le tout, bien sûr, supervisé par des professionnels, … pour un résultat d’un professionnalisme à couper le souffle, dont nous pourrons encore nous rendre compte ce même vendredi 10, à 17h20, à l’occasion de la rétrospective de ses cinq courts-métrages, et de leur « making of », qu’elle nous présentera.

De courts-métrages, mais de différents réalisateurs, cette fois, il sera encore question, à l’occasion du « Gala de Clôture », le dimanche 12, à 20h, qui sera ponctué, bien évidemment, de la traditionnelle Remise des Prix.

… Que les « meilleurs » gagnent, neuf Prix étant atribués, dont quatre par le public, mais n’oublions pas ce que nous confiait notre collègue Hugues Dayez : « Ce Festival m’a laissé sans voix » et Luc Boland : « Un bon film, c’est un bon scénario et un bon scénario, c’est, avant tout, un protagoniste qui a un obstacle, qu’il doit résoudre. Justesse de ton, rigueur, créativité, originalité et créativité devant être de mise, le thème du handicap est à ce propos un sujet inépuisable et riche ».

Prix d’Entrées, à Namur : les mêmes qu’en 2015 : « pass » pour toutes les séances : 25€ (20€, en prévente) ; « pass » journalier : 15€ (10€) ; par séance : 6 € (5€) ; par Soirée de Gala : 10€ (9€), les personnes en situation de handicap bénéficiant d’une remise de 20´%, étant entendu qu’elles bénéficieront d’une « pleine accessibilité » à l’événement.

Soulignons, aussi, que ce Festival propose un sous-titrage des films et interprétations en langue des signes (pour les sourds et malentendants), une boucle magnétique (pour personnes malentendantes), une audiodescription (pour les
personnes malvoyantes et aveugles) et des pictogrammes (informations pour les personnes porteuses d’une déficience mentale), l’ « Extraordinary Film Festival » étant le seul événement belge offrant ainsi une accessibilité totale pour
tous, y consacrant plus du tiers de son budget, essentiellement pour l’adaptation des films.

Pour découvrir le programme complet, concerts et animations inclus, les synopsis des films et leurs bandes-annonces (ces dernières étant également visibles sur « youtube »), consultez www.teff.be.

Yves Calbert.

  • 4ème « Extraordinary Film Festival », du 07 au 12 Novembre
  • Lou et Luc Boland
  • "Lou, je m appelle Lou"
  • "Une Sirene dans la Nuit"
  • (c) "Les Carnets de Route d Anais"
  • 4ème « Extraordinary Film Festival », du 07 au 12 Novembre
  • "Rencontres particulieres"
  • 4ème « Extraordinary Film Festival », du 07 au 12 Novembre
  • "The Interviewer", "Grand Prix RTBF" 2013
  • "Kill Off"
  • (c) "You Tube"
  • "Palais des Congres", a Namur
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