Cinéma et Concert : Evenements des "Grignoux", à Liège et à Namur

écrit par YvesCalbert
le 12/11/2018
La Musique Gwana du Concert "Lemma feat. squad asla"

Ce lundi 12 novembre, à 20h, au "Caméo", à Namur, dans le cadre du "Mois du Doc", organisé par la Fédération Wallonie-Bruxelles, présenté par le Service Cinéma de la Province de Namur, en collaboration avec le "Musée de la Vie wallone", de Liège, projection de 9 courts-métrages, réalisés entre 1919 et 1952, sur le thème du travail.

En voici le programme, d'une durée totale de 65' :

Les botteresses d’Ans, 1919
Le travail du verre – La fabrication du verre à vitres à Jumet, 1930
La fabrication de la dentelle à Cerfontaine, 1937
Le travail du taupier à Crupet, 1927
Les charbonniers de Presgaux dans la forêt de Signy-l’Abbaye, 1938
Le travail à la surface dans une exploitation de phosphate à Momalle, 1943
Les armuriers – le bronzage à Liège, 1943
La fabrication des balles à jouer à Ham-sur-Heure, 1952
Les chargeuses et chargeurs de bateaux de Meuse à Liège, 1928-1933

Cette projection sera suivie d’une rencontre avec Jean-Louis Postula, responsable du pôle « Études ethnographiques Patrimoine oral et immatériel », du "Musée de la Vie wallonne", de Liège. 

"Au Bonheur des Dames" (Bel./2017/70'), toujours dans le cadre du "Mois du Doc"  sera projeté - en partenariat avec la FGTB et le CEPAG, avec le soutien des FPS  - au "Caméo", à Namur, en présence de ses deux réalisatrices, Gaëlle Hardy et Agnès Lejeune .

La projection de ce documentaire salutaire, sur les aides ménagères, sera suivie d’une rencontre : "Titres-services, le travail de l’ombre mis en lumière", avec Marie-Virginie Brimbois, déléguée syndicale chez "Domestic Services", Véronique Verstraelen, déléguée syndicale à   l’"Agence Locale pour l’Emploi", d’Esneux, Benjamin Wéry, secrétaire adjoint du CG-FGTB, pour la section de Huy-Waremme. 

"Certaines de ces femmes de l’ombre, dont l’indispensable et difficile travail est encore trop souvent déconsidéré, ont été éducatrices, enseignantes ou aides-soignantes ; d’autres n’ont pas fait d’études. La plupart ont travaillé au noir. Même si, il y a une quinzaine d’années, le système des 'titres-Services' a permis de régulariser leur emploi et leur a donné un vrai statut professionnel, elles sont encore trop souvent victimes de clichés méprisants, comme si ce travail n’exigeait ni compétence ni qualification ! Aujourd’hui, elles sont près de 165 000, en Belgique, à exercer ce métier qui reste pénible, physiquement et socialement, et où les maladies professionnelles sont aussi nombreuses que les conditions de travail restent précaires. Un métier qui les rend fières, mais dont les client·e·s ignorent souvent ce qu’il implique, alors même que les aides-ménagères sont devenues, pour beaucoup de familles, un pilier de leur équilibre" ("Les Grignoux" ).

Notons que ce documentaire restera, en séances ordinaires, à l'affiche, à Liège, au "Parc", le mardi 13, et au "Churchill", du lundi 12 au mardi 27, ainsi qu'à Namur, au "Caméo", jusqu'au mardi 20.

Ce mardi 13, à 20h, au "Caméo", avec le soutien de "La Porte Ouverte", du"Réseau Santé Kirikou", du "CPIN  Les Goélands" et de la "Convention INAMI Le Creuset", projection unique de "Kev" (Fra./2018/47'), suivie d’une rencontre avec Clémence Hébert, la réalisatrice ; Frédéric Bourlez, psychologue clinicien et responsable thérapeutique à la "Porte Ouverte" ; Denis Gérard, psychologue clinicien et directeur général de "Les Goélands" ; et Salvatore Tona, Directeur du centre thérapeutique pour enfants et adolescent "Le Creuset ".

Ce nouveau documentaire nous met en présence de Kev, un jeune autiste de 18 ans, dont Clémence Hébert explore et partage le monde intérieur, l'ayant suivi,durant plusieurs années, d'un lieu à l'autre.

"Tout le monde l’appelle 'Kev', ce rouquin au regard pâle, qu’une assistante sociale a découvert, enfant, enfermé dans une chambre, où il n’avait que les rayons du soleil pour jouer. Désormais adolescent, Kevin souffre d’une forme  d'autisme si sévère que la plupart des institutions dites spécialisées ont longtemps refusé de l’accueillir."

"Fruit de sa longue expérimentation auprès de ceux qui en souffraient, Fernand Deligny avait forgé un mot qui condensait son idée du cinéma comme moyen pour penser 'camérer', par opposition à 'filmer'. Autrement dit, 'mettre dans la boîte des éclats', autant de tentatives pour créer un humain commun. Clémence Hébert s’inscrit dans ce sillage, elle qui parvient, sans discours, à nous faire voir le monde du côté de cet être radicalement Autre" ("Les Grignoux" ).

Concert suivi d'une projection, ce jeudi 15, à 20h, au "Parc", à Liège, avec la chanteuse Souad Asia, nous venant du Sahara algérien, en coproduction avec les "Jeunesses Musicales de Liège".

Depuis quelques années, Souad Asia, se confronte à,un travail titanesque de collectage du patrimoine musical saharien menacé de disparition. Progressivement, elle réussit à convaincre trois générations de femmes de quitter l’intimité de leur cercle pour se produire sur scène avec elle. Avec fierté, accompagnées de leurs instruments, elles reprennent les chants, les danses et les rythmes spécifiques à la région de la Saoura, riches par leurs sonorités métissées, qui racontent leur histoire. La musique bédouine et les tempos berbères se sont, au fil d’une histoire meurtrie par l’esclavage, imprégnés de la musique africaine venue de l'ethnie gnawa, qui par la transe, exorcise et par les chants, libère.

Descendantes des esclaves noirs du vieil empire du Soudan, ces femmes ont conservé, malgré l'islamisation, leur musique traditionnelle, authentique médecine contre les tourments de l'âme, la musique gnawa constituant un combat, la revendication d'une identité forte, jamais oubliée.

A l'issue de ce spectacle, avec l’aide des Affaires culturelles de la Province de Liège, projection d' "A mon Age, je me cache encore pour fumer" ("Rayhana"/Fra.-Alg./2018/90'), produit par Konstantinos ("Costa" ) Gravas.

Synopsis : "Au cœur du hammam, loin du regard accusateur des hommes, mères, amantes, vierges ou exaltées islamistes, des fesses et des foulards de Dieu se confrontent, s’interpellent entre fous rires, pleurs et colères, bible et coran… avant le sifflement d’un poignard et le silence de Dieu..."

"Bien au-delà des enjeux politiques, des idéologies, des religions et des temps, la réalisatrice a réussi à créer un microcosme où les femmes prennent la parole en toute liberté, avec humour, grâce, sensualité loin de tout exotisme" ("Cinémamed") fut la raison pour laquelle ce long-métrage remporta, en décembre 2017, le "Grand Prix" du 17ème "Cinémamed" ("Festival du Cinéma Méditerranéen" ), à Bruxelles, octroyé par un jury officiel entièrement féminin, présidé par la productrice égyptienne Marianne Khoury, nièce  du réalisateur Youssef Chahine (1926-2008), le "Prix de la Critique"  lui étant décerné par l' "Union de la Presse Cinématographique Belge" et l' "Union de la Critique de Cinéma".

Notons que Rayana, comédienne, auteure, dramaturge et metteuse-en-scène féministe franco-algérienne, résidant en France depuis 2000, avait, sous ce même titre, mis en scène, en 2009, une pièce de théâtre, qui obtint le "Prix Juergen Bansemer & Ute Nyssen" pour sa version allemande interprétée au "Théâtre Municipal" d'Ingolstadt.

... L'interprétation de cette pièce ne fut pas sans conséquence pour son auteure, qui, en pleine rue, se fit asperger d'essence par un islamiste, un attentat, heureusement sans conséquences fatales pour elle, ne faisant que renforcer son désir de persévérer dans son "combat".

A la sortie en salles de ce film, nous pouvions lire, sur le site des "Grignoux" :

"Dans la chaleur moite d’un hammam, aux murs lépreux, elles suent, bavardent, ragotent, s’emportent, se frottent et, surtout, fument. Sans voile, sans niqab, sans hommes, sans contrainte, elles tirent sur des cigarettes américaines, strictement interdites pour elles, en société. Dehors, les bombes explosent..."

"La matrone fait le ménage, apporte de l’eau chaude ; la masseuse circule de corps en corps ; et toutes, vieilles et jeunes, grasses et maigres, gaies et épouvantées, toutes parlent d’amour. Mariages ratés, vies brisées, avenir incertain, espoir d’un prince charmant…"

"Il y a, dans le film de Rayhana, un parfum de liberté. C’est la version politique de 'Femmes' (USA/1939/134'), de George Cukor  (1899-1983), célèbre film dans lequel une quinzaine de femmes se croisaient dans un institut de beauté. C’était fielleux et ironique. Chez Rayhana, c’est vif et tranchant... Exilée, elle a tourné ce film dans l’espoir que le message portera. L’important, c’est la puissance de l’œuvre. Ces épouses, ces sœurs, ces mères, qui rient et pleurent dans la vapeur du hammam, sont poignantes, drôles, belles, oui, belles..."

Un huis clos cinématographique se terminant par un cruel retour à la réalité...

Pour la programmation complète, consulter le site www.grignoux.be.

Yves Calbert.

  • La Musique Gwana du Concert "Lemma feat. squad asla"
  • Rayhana a signe son premier long-metrage : "A mon age je me cache encore pour fumer"
  • Souad Asia en son Concert "Lemma feat. squad asla"
  • "A mon Age, je me cache encore pour fumer" ("Rayhana")
  • "A mon Age, je me cache encore pour fumer" ("Rayhana")
  • Avec son actrice, Nadia Kaci, a Bruxelles, "Rayhana" laureate du "Festival du Cinema Mediterraneen"
  •  "Le Travail du Verre : La Fabrication du Verre a Vitres, a Jumet" (19'30)
  • "Au Bonheur des Dames" (Gaelle Hardy et Agnes Lejeune)
  • "Kev" (Clemence Hebert)
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