Cinéma : Evénements des "Grignoux", à Liège et à Namur

écrit par YvesCalbert
le 03/11/2018
"Les Freres Sisters" (Jacques Audiard)

Vu au « Kunstenfestivaldesarts », à Bruxelles, et au « FIFF » (« Festival International du Film Francophone », au « Caméo », à Namur, ce lundi 05 novembre, à 20h, au « Churchill », à Liège, « Imagésanté », nous pourrons (re)voir le film documentaire « Mitra » (Jorge León/ Bel.-Fra./2018/83’/lauréat du « Prix Marseille Espérance », au 29ème ‘Festival International de Cinéma’ à Marseille, en 2018), qui nous replonge à l’époque de l’hiver 2012, la projection étant suivie d’une rencontre avec le réalisateur, organisée en collaboration avec le « Théâtre de Liège » et le « Festival Imagésanté », dont la prochaine édition se déroulera au « Sauvenière », à Liège, du 22 au 28 mars 2020.

Synopsis : « Durant l’hiver 2012, répondant au SOS lancé par son homologue iranienne, Mitra Kadivar, le psychanalyste français Jacques-Alain Miller tente, par échanges de courriels, de la libérer d’une institution psychiatrique, à Téhéran,où elle est internée. De cette correspondance saisissante naît un spectacle à l’intersection de l’opéra, du cinéma documentaire et de l’installation. »

Pendant l’été 2017, une équipe artistique s’inspire de ces échanges pour créer un opéra en s’empreignant de la réalité de l’ « Hôpital psychiatrique Montperrin », à Aix-en-Provence. En 2018, cet opéra sera joué au « Théâtre de Liège », ces mardi 6 et mercredi 7 novembre, à 20h.

« Les documents prosaïques deviennent une proposition scénique qui prolonge la portée des mots par l’amplitude du chant. Musique baroque et composition électro-brutaliste pétrissent Mitra où, le cinéaste et metteur en scène Jorge León questionne la normalité et la perte identitaire, la chute sociale et la confrontation à la solitude. La mise en voix lyrique d’une parole menacée (« Théâtre de Liège »).

Pour en revenir au film, nous (re)découvrirons, en salle, au« Churchill », un documentaire poétique, génèse de l’opéra, nous offrant la toute-puissance d’une œuvre chorale, transcription musicale et vocale dépassant le présent et déploiant l’événement dans l’intemporel du mythe de la figure tragique de l’héroïsme féminin, nous invitant à penser à la psychiatrie et aux pratiques de l’enfermement.

Dany Habran, des « Grignoux », écrit : « Les échanges de mails seront lus par les protagonistes eux-mêmes. Des voix claires, magnifiquement posées qui cernent sans ambages ni pathos le calvaire subi par Mitra Kadivar. Celle-ci finit par apparaître sur l’écran. On est subjugué par son élégance, sa prestance qui nous fait songer aux héroïnes de la tragédie classique. Et son récit n’aura rien d’exotique. Il s’inscrit dans nos chairs grâce aux incursions dans le quotidien d’un hôpital psychiatrique avec le mouvement énigmatique de corps silencieux, les stratégies liées à la prise en charge et quelques interventions de patients extrêmement lucides sur l’isolement, la stigmatisation dans lesquels la maladie les confine. »

« Quant aux artistes chargés de la mise en scène et de l’intervention musicale, ils interviennent sur la pointe des pieds, avec une pudeur qui donne une incroyable résonnance tant au récit de Mitra qu’à la déambulation des patients aperçus au détour d’une incursion dans l’institution psychiatrique.

Evoquant ce documentaire de qualité, signalons que, dans le cadre du « Mois du Documentaire » de la « Fédération Wallonie-Bruxelles » (cfr. www.moisdudoc.be), durant lequels quelques 1.598 courts et longs-métrages seront projetés, à Bruxelles et en Wallonie, les « Grignoux » ont programmé une séance avec 9 courts-métrages, réalisés en Wallonie, entre 1919 et 1952.

Ce mardi 06 novembre, à 12h et à 20h, retour bimensuel des « Classiques du Mardi », du « Service Cinéma » de la Province de Namur », avec « La Servante » (« Hanyo »/Kim Ki-young-1919-1998/Corée/1960/111′).

Synopsis : « Suite à un déménagement dans une maison plus grande, la femme d’un professeur de musique persuade celui-ci d’engager une domestique. Mais bientôt, la servante devient la maîtresse et la calme maison devient alors le lieu d’un dramatique huis clos… »

« Ce mélodrame paroxystique et cruel met en scène la vampirisation d’une famille ordinaire par une jeune femme diabolique. Entre Jean Genet et Joseph Losey, le film de Kim Ki-young agit comme un révélateur des névroses de la société coréenne : désir d’adultère, machisme domestique, pulsions autodestructrices. Résolument critique, ce conte moderne et noir est chargé d’une énergie du désespoir qui lui confère une virtuosité sans égal« (« Les Grignoux » ).

Cette œuvre grave et sensuelle, sur la déliquescence du foyer familial, est l’un des films fondateurs de l’excellence du cinéma coréen, … qui sera mis à l’honneur, à Bruxelles (« Bozar » et « Galeries » ), à l’occasion du « Festival du Film Coréen », du samedi 17 au vendredi 23 novembre.

Ce mercredi 07 novembre, au « Sauvenière », à Liège, pour sa journée traditionnelle consacrée au cinéma, « Clap ! », le « bureau d’accueil des
tournages », s’associe cette année au « Festival International du Film de Comédie de Liège » (organisé du mardi 06 au samedi 10 novembre), nous proposant une journée en trois temps, afin que nous puissions découvrir les coulisses et productions du cinéma belge :

- 14h : Leçon de cinéma : la composition musicale, une rencontre animée parDick Tomasovic, du « Service Arts du spectacle de l’ULiège » (entrée gratuite pour les demandeurs d’emploi et les étudiants, sur réservation adressée à : info@clapwallonie.be).

- 17h : Projection de 4 courts-métrages, les 2 premiers ayant été programmés par le « FIFF », à Namur, notamment au « Caméo » : « Léopold, Roi des Belges » (Cédric Vandresse/Animation/47′) , « Une Soeur » (Delphine Girard/Fiction/16′), « La meilleure Manière de … » (Ingrid Heiderscheidt/Fiction/24′) et « Puzzle » (Olivier Pairoux/Fiction/20′).

- 20h : Projection du long-métrage « Plein la Vue » (Philippe Lyon/2018/Fra.-Mexique), une comédie décomplexée et furieusement liégeoise où des garnements des faubourgs se frottent à l’univers des malvoyants, cette séance se clôturant par une rencontre avec l’équipe du film.

A noter que pour les séances de 14h et 17h, l’entrée sera gratuite pour les demandeurs d’emploi , les ensegnants et les étudiants, sur réservation, adressée à : info@clapwallonie.be, un verre de l’amitié étant offert, à 19h, à la « Brasserie Sauvenière ».

Ce jeudi 18 novembre, à 19h30, en collaboration avec « Les Films du Fleuve », au « Sauvenière », à Liège, « Les Frères Sisters » (Jacques Audiard/Fra.-USA/ 2018/117’/ »Lion d’Argent du meilleur Réalisateur », à la « Mostra de Venise », en 2018), la projection étant suivie d’une rencontre avec le réalisateur et l’équipe de « Mikros », responsable des effets spéciaux.

Synopsis : « Charlie et Eli Sisters évoluent dans un monde sauvage et hostile, ils ont du sang sur les mains : celui de criminels, celui d’innocents… Ils n’éprouvent aucun état d’âme à tuer. C’est leur métier. Charlie, le cadet, est né pour ça. Eli, lui, ne rêve que d’une vie normale. Ils sont engagés par le Commodore pour rechercher et tuer un homme. De l’Oregon à la Californie, une traque implacable commence, un parcours initiatique qui va éprouver ce lien fou qui les unit. Un chemin vers leur humanité ?… »

Critique d’Alicia Del Puppo, des « Grignoux » : « L’aventure des deux frères, avec leur dégaine de bras-cassés, prend une tournure tantôt comique, tantôt pathétique, rappelant les anti-héros qui peuplent les films des frères Coen. À côté de la ligne droite qui dicte leur trajet mais aussi, dans une certaine mesure, leurs comportements, on est heureux de voir s’élever d’autres lignes de fuites : leur doute face à une destinée toute tracée, l’évocation d’un monde meilleur et le désir de retrouver la tranquillité, l’équilibre d’un foyer… »

… « Le réalisateur quitte le territoire français pour les plaines de la Californie et signe un western lumineux où Joaquin Phoenix et John C. Reilly interprètent deux frères tueurs à gage légèrement en bout de course… Epaulé par ces acteurs américains, (Jacques Audiard) parvient toutefois à dépasser l’horizon du western classique – genre dont il a d’ailleurs superbement intégré les codes – pour tendre vers un ailleurs qui fait toute la modernité du film…

… Dans« Le Journal du Dimanche » : « On est époustouflé par la densité du scénario, parfois impitoyable et souvent drôle. Sans oublier la photographie sublime de Benoît Debie et un quatuor de comédiens extraordinaires. »

… Pour « Les dernières Nouvelles d’Alsace » : « Audiard aurait pu plomber sa carrière pour la beauté du geste d’un premier film américain mais voilà qu’il chevauche ce grand genre, le western, pour y faire tenir un sublime récit de fraternité, douloureux, grave et bouleversant. »

« Les Frères Sisters » est actuellement en salles, partout en Belgique, et notamment, en séances ordinaires des « Grignoux », au Caméo », à Namur, jusqu’au lundi 03 décembre, et dans leurs trois salles liégeoises, jusqu’au samedi 08 décembre (dates et salles précises sur http://www.grignoux.be).

Ne manquons donc pas de voir ce western de Jacques Audiard, immensément primé dans différents Festivals, plusieurs de ces films, entre 1995 et 2013, ont remportés pas moins que quelques 9 « César », « Dheepan » (Fra./2015/ 114′), ayant remporté la « Palme d’Or » du « Festival de Cannes », en 2015.

Yves Calbert.

  • "Les Freres Sisters" (Jacques Audiard)
  • "La Servante" (Kim Ki-young)
  • "Mitra" (Jorge Leon)
  • "Mitra" (Jorge Leon)
  • "Mitra" (Jorge Leon)
  • Cinéma : Evénements des "Grignoux", à Liège et à Namur
  • "La Servante" (Kim Ki-young)
  • "La Servante" (Kim Ki-young)
  • "Leopold, Roi des Belges" (Cedric Vandresse)
  • Tournage, a Liege, de "Plein la Vue" (Philippe Lyon)
  • "Les Freres Sisters" (Jacques Audiard)
  • Jacques Audiard
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