Enseignement à Roubaix : "Le Maître est l'Enfant", Film projeté à Liège et à Namur

Ce mardi 22 mai, à 20h, au « Caméo », à Namur, et ce mercredi 23, à 20h15, au « Parc », à Liège, « Le Maître est l’ Enfant » (Alexandre Mourot/Fra./2017100′), la projection étant suivie d’une rencontre avec le réalisateur, d’un fort intéressant documentaire pédagogique sur la pédagogie Montessori, créée par Maria Montessori (1870-1952), l’une des premières femmes diplômées en médecine, en Italie.

Travaillant deux ans durant à la clinique psychiatrique de l’ « Université de Rome », elle y étudie le comportement de jeunes « retardés mentaux ». C’est là qu’elle découvre que ces enfants n’ont aucun jeu à leur disposition, alors qu’ils ont besoin d’actions pour progresser et ont besoin de leurs mains pour développer leur intelligence.

À partir de 1900, elle décide de se consacrer à la pédagogie. Travaillant à la « Scuela Magistrale Ortofrebica », elle intervient au congrès de pédagogie de Turin, en 1898. Lors d’une autre conférence, à Rome, parlant des enfants débiles (au sens médical), elle dit : « J’eus l’intuition que le problème de ces déficients était moins d’ordre médical que pédagogique… Je faisais un rapport d’éducation morale ».

Peu de temps après, elle crée une école d’orthophrénie, y formant des enseignants, leur faisant prendre conscience de l’importance de l’observation :
« observer et non juger », dit-elle. Elle participe à de nombreux congrès tant à Rome quà Paris. Etudiant des ouvrages pédagogiques, elle en fait une étude approfondie, la nuit, consacrant ses journées à travailler avec des enfants déficients, auxquels elle apprend à lire, à écrire et à qui elle fait passer des examens (avec succès) en même temps qu’aux enfants dits « normaux ».

La « méthode Montessori » venait de naître, étant, de nos jours, toujours utilisée, notamment, à l’ « Ecole Jeanne d’Arc », à Roubaix, où ce documentaire a été tourné.

Alexandre Mourot, le réalisateur est un jeune père de famille, qui voit sa petite fille évoluer dans le monde des objets qui l’entourent. Il se demande si le danger pour l’enfant est de lui laisser faire les choses par lui-même ou, au contraire, de penser à sa place. Passioné par cette question, il se met à la réalisation de ce documentaire sur la pédagogie Montessori.

Sur une voix-off, illustrant la pensée de Maria Montessori, « Le Maître est l’Enfant » nous présente une classe, appliquant à merveille cette pédagogie, celle de Christian Maréchal, qu’il filme pendant plus de deux ans. On y voit des enfants en activité perpétuelle, possédant une grande liberté de mouvement au sein de leur classe, tout en devant respecter les autres et veiller à rester calmes.
Christian Maréchal accompagne un enfant, il doit s’y consacrer pleinement et ne pas se laisser perturber. Son rôle consiste à montrer à l’enfant comment utiliser un objet, car celui-ci apprend en mimant les actes des adultes. Et on découvre avec plaisir les petits devenir grands, passer du statut de « novice » à celui d’ « expérimenté », et montrer l’exemple aux petits nouveaux.

Une phrase de Maria Montessori résume particulièrement bien sa pensée et la pratique que l’on retrouve dans la classe de Christian Maréchal : « Une fois, j’ai eu cette vision de l’enfant. C’était l’image d’un enfant debout, les bras ouverts, invitant l’humanité à le suivre. Et j’ai fait la promesse, dois-je dire le vœux, de devenir le disciple de ce maître qu’est l’enfant. »

La « pédagogie Montessori » n’est pas une science exacte. Il n’y a pas de méthode prescrite, juste la classe comme point de départ de l’observation pour l’éducateur. L’objectif est de laisser se réaliser le formidable élan de construction de l’enfant, sans interférer, mais en mettant à sa disposition du matériel et en l’accompagnant quand celui-ci en a besoin. » (© Ludivine Faniel/« Les Grignoux »)

Yves Calbert (avec des extraits de textes de © Ludivine Faniel/ »Les Grignoux ».