Expositions au "Musée de la Photographie", à Mont-sur-Marchienne
Incontounable musée pour tout qui aime la Photo, le « Musée de la Photographie » de Mont-sur-Marchienne/Charleroi nous propsoe jusqu’au dimanche 19 janvier, plusieurs expositions temporaires de haute qualité :
*** « Photographie Arme de Chasse, la photographie sociale et documentaire, en France et en Belgique (1928-1936)« : Organisée à partir des collections du « Centre Pompidou », à Paris, cette exposition s’articule autour de l’antimilitarisme, de la lutte contre les colonies, ainsi que bien d’autres thèmes. Au sein de séries formelles, nous retrouvons une centaine d’oeuvres et une quarantaine de documents de quelques grands noms de la photographie contemporaines : Henri Cartier-Bresson, Nora Dumas, Gisèle Freund, Willy Kessels, Germaine Krull, Eli Lotar, Willy Ronis, …
« Photographie, arme de classe », c’est ainsi que le journaliste Henri Tracol (1909-1997) ouvre son texte manifeste destiné à fédérer la section photographique de l’ « A.E.A.R. » (« Association des Ecrivains et Artistes Révolutionnaires »), fondée en 1932, à Paris, alors qu’en Belgique c’est le cinéaste ostendais Henri Storck (1907-1999), cofondateur de la « Cinémathèque de Belgique » (aujourd’hui nommée « Cinematek »), qui formera, sur cet exemple, l’« A.R.C. » (« Association Révolutionnaire Culturelle »).
*** « Arkhê », une exposition de Sandrine Lopez, photographe et vidéaste française, vivant et travaillant à Bruxelles, où elle fut diplômée, en 2011, de
l’ « Ecole Supérieure des Arts de l’image ‘Le 75’ « , après avoir poursuivi, à Bordeaux, un « Master en Sociologie ».
Avec une trentaine de photographies, elle nous propose une confrontation au corps, à la fois sublime et terrifiante, résultat de traques, de rencontres obsédantes, palpitantes, angoissantes, quoique fascinantes, devant aboutir à un portrait, une image, avec comme point commun la nuit.
*** Philippe Graton présente sa série « ZAD » (« Zone d’Aménagement Différé », terme administratif, en France, pour désigner une zone vouée à être construite, que les opposants nomment « zone à défendre« .
Le photographe français Philippe Graton – le fils de Jean Graton, créateur de la série de bande dessinée « Michel Vaillant », dont il a repris les scénarios, une adaptation cinématographique ayant été réalisée par Luc Besson – nous emmène au nord de Nantes, à Notre-Dame-des-Landes, bien loin des circuits automobiles et de leur luxueuse ambiance, nous mettant en contact avec une population refusant la construction, sur leur sol, une zone naturelle protégée, d’un aérodrome.
Ainsi ce lieu défraie la chronique depuis une dizaine d’années, nous offrant l’expérimentation d’une société alternative, d’agriculture biologique, de rapports non marchands et autres, qui se poursuivent, après la victoire de cette lutte et l’abandon de ce projet, en 2018, par l’État français.
Ayant couvert la guerre en Bosnie et Herzégovine, pour l’agence »Sygma », Philippe Graton vécut donc de l’intérieur, de 2014 à 2019, à Notre-Dame-des-Landes, parvenant à se faire accepter par la plupart des militants, photographiant en argentique cet univers particulier, cet engagement dans la durée nous offrant, au « Musée de la Photographie », une soixantaine d’images inédites, restitution unique et historique de cette expérience marginale, dont les choix de société qu’elle soulève n’ont jamais été aussi actuels.
*** A noter encore la série « Ersatz », du jeune photographe Henri Doyen, présentée par la « Galerie du Soir », ainsi que la vidéo « As we are Tuna »
(« Comme nous sommes du Thon »), du vidéaste italien Francesco Zizola, de l’agence « Noor« , proposée au sein de la « Boîte Noire ».
Ouverture : jusqu’au dimanche 18 janvier, du mardi au dimanche, de 10h à 18h. Prix d’entrée, incluant la collection permanente : 7€ (5€, pour les seniors, à partir de 60 ans ; les PMR ; les enseignants ; les membres de groupes de minimum 10 personnes / 4€, pour les étudiants et les demandeurs d’emploi / 0€, jusqu’à 12 ans, pour les enseignants et les « Amis du Musée », ainsi que pour tous les visiteurs, pour la collection permanente, les premiers dimanches de chaque mois (ce dimanche 05 janvier, prix pour l’accès aux 5 expositions : 3€50 et, en prix réduit unique : 2€).
Yves Calbert.