Le 1er « Brussels International Film Festival », du 20 au 30 Juin

écrit par YvesCalbert
le 12/06/2018
Le 1er « Brussels International Film Festival », du 20 au 30 Juin

Ce mercredi 20 juin, à 20h, un nouveau Festival cinématographique verra le jour, à Bruxelles, le« BRIFF » (« Brussels International Film Festival »), porté par deux Bruxellois possédant une grande expérience dans ce secteur, Céline Masset et Pascal Hologne, qui en fin d’études, il y a 21 ans, déjà, eurent l’idée de créer, à Ixelles, un « Festival de Courts-Métrages » qui n’était pas encore connu sous son nom actuel de « BSFF » (« Brussels Short Film Festival ») et qui se déroulaitexclusivement à Ixelles, au « Cinéma Vendôme », sans aucun chapiteau, ni aucune présence au « Centre Culturel Flagey » ou à
« Bozar » (« Palais des Beaux-Arts »), où ils créèrent le « Be Film Festival », abordant ainsi, avec succès, les longs-métrages du « Cinéma belge »…

… Et pour ouvrir ce nouveau Festival bruxellois, le « BRIFF », ils nous annoncent un film à l’histoire particulière, « L’Homme qui tua Don Quichotte » (Terry Gilliam/Esp.-U.K.-Fra.-Por.-Bel./2018/132′), qui fut à l’affiche du Gala de Clôture du 71ième « Festival de Cannes », le tribunal de grande instance de Paris, quoique saisi, en référé, par le producteur Paulo Branco, ayant autorisé la projection du film de l’ex-« Monthy Python », qui aura mis près de trente ans à le réaliser, le rôle titre ayant d’abord été confié à Jean Rochefort (1930-2017), lauréat, entre autres, de trois « César »et qui, passioné d’équitation, fut consultant pour « France Télévisions », lors des épreuveséquestres des « Jeux Olympiques » 2004 et 2008…

… Le rapport que Jean Rochefort entrenait avec les chevaux faisait donc de ce grand acteur français l’interprête idéal, en 2000, de Don Quichotte. Fort malheureusement, souffrant d’une double hernie discale, il du, en plein tournage, renoncer, à tout jamais, de remonter à cheval, provoquant ainsi l’arrêt de la première réalisation du film de Terry Guilliam (né américain, sous le nom de Terrence Vance Gilliam), qui a donné son nom à … un astéroïde baptisé
« 9619 Terrygilliam », bien après avoir été le réalisateur de « Brazil » (U.K./1985/142’/film lauréat de troisPrix – des meilleurs film, réalisateur et scénario – octoyés par la « Los Angeles Film Critics Association »).

Pour ce dernier film, aux côtés de Robert de Niro, Terry Guilliam avait offert un rôle à son compatriote Jonathan Pryce qu’il choisit, en 2016, pour reprendre le rôle-titre pour son second tournage de « L’Homme qui tua Don Quichotte », que nous pourrons découvrir en Soiréed’Ouverture du 1er « BRIFF », exceptionnellement présentée dans deux salles, le mercredi 20 juin, à 19h30, à l’ « UGC-De Brouckère, et, à 20h, à « Bozar ».

Synopsis : « Toby, un jeune réalisateur de pub cynique et désabusé, se retrouve pris au piège des folles illusions d’un vieux cordonnier espagnol convaincu d’être Don Quichotte. Embarqué dans une folle aventure de plus en plus surréaliste, Toby se retrouve confronté aux conséquences tragiques d’un film qu’il a réalisé au temps de sa jeunesse idéaliste: ce film d’étudiant adapté de Cervantès a changé pour toujours les rêves et les espoirs de tout un petit village

Pour « Allo Ciné » : « C’est, peut-être, le film le plus étrange de Terry Gilliam. A la fois autoportrait déguisé de son auteur, qui se retrouve dans le personnage de Toby et dans celui de Don Quichotte, et mise en abyme de la carrière du réalisateur, ce long-métrage est éminemment personnel et mérite le qualificatif parfois galvaudé d’œuvre testamentaire. A travers l’éternel combat du rêve contre le monde matérialiste et celui des fictions qu’on crée contre celles qu’on nous impose, Terry Gilliam revient sur sa vie et se pose la question de la transmission de son art aux générations futures. Même inégal, même bancal, ce film sur les films, cette histoire sur les histoires se révèle donc forcément poignant, au point de serrer la gorge du spectateur dans ses derniers instants… »

Dans « Justfocus », nous lisons :« C’est une oeuvre qui transpire l’amour du cinéma. Un film qui aurait parfaitement pu exister à l’ère du muet. Véritable film qui raconte la passion d’un conteur… Ce n’est pas qu’un simple film d’aventure. C’est un film qui parle du cinéma. Difficile de ne pas voir en Toby, jeune réalisateur désabusé, forcé de réaliser uniquement des publicités, un autoportrait de Terry Gilliam. Adam Driver dans le rôle de ce cinéaste cynique est parfait. Cynique. Tel est la façon dont on pourrait qualifier la vision de l’industrie du cinéma selon Gilliam. Le conteur nous fait voir une industrie fermée d’esprit, manquant de culture (rares sont ceux qui semblent connaître le livre ‘Don Quichotte), uniquement concentrée sur l’argent… »

Pour en revenir au réalisateur, Terry Gilliam (°1940 ), notons encore que son film « Les Aventures du Baron de Münchhausen » ( U.K.-All./1988/125′), obtint, au Royaume-Uni, en 1989, trois Prix (des meilleurs Costumes, Décors et Maquillages) de la « BAFTA » (« British Academy of Film and Television Arts »), ainsi qu’en Italie, en 1990, remis par le « Syndicat National des Journalistes cinématographiques », trois Rubans d’Argent (des meilleurs Costumes, Maquillages et Photographie). Quant à son film « Le Roi Pêcheur »(USA/1991/137′), il récolta le « Lion d’Argent »de la « Mostra de Venise », ainsi qu’un « Oscar de la meilleure Actrice dans un second Rôle« , pour Mercedes Ruel.

… Mais, bien sûr, le « BRIFF », et nous y reviendrons, ne se limite pas à cette fort attendue première projection. De fait, ce tout nouveau Festival nous propose trois compétitions : nationale, européenne et internationale, douze films étant présentés en avant-premières belges.

En compétition internationale, voici les dix films retenus, représentant trois continents (Amérique,Asie et Europe) :

- « Den Skyldige »(« The Guilty« /Gustav Mölle/Dan./2018/75’/ »Prix de la Critique », à Beaune/2018)
- « Posoki » (« Directions »/Stephan Komandarev/Bul.-All.-Macédoine/2017/103′)
- « Plaire, Aimer et Courir vite » (Christophe Honoré/Fra./2018/132′)
- « Las Hijas de Abril » (« Les Filles d’Avril »/Michel Franco/Mex./2017/103’/ »Prix Jury Un certain Regard », à Cannes/2018)
- « Arythmie » (Boris Khlebnikov/Rus./2017/116’/ »Prix du meilleur Film » et « Prix du Public », à Honfleur , ainsi que « Prix de la Critique« , à Arras/2017)
- « Tully » (Jason Reitman/USA/2018/96′)
- « Il Figlio, Manuel » (Dario Albertini/Ita./2017/97’/« Antigone d’Or« , àMontpellier/2017)
- « Under the Silver Lake » (David Robert Mitchell/USA/2018/139’/six nominations, à Cannes/2018)
- « Dogman » (Matteo Garrone/Ita./2018/102’/ »Prix d’Interprétation masculine », à Cannes, pour Marcelo Fonte)
- « No Date no Signature » (Vahid Jalilvand/Iran/2017/ »Prix du meilleur Réalisateur Horizons », à Venise/2017)

En invitée d’honneur le « BRIFF » accueillera l’actrice italo-tunisienne Claudia Cardinale (°1938), récompensée par de très nombreux prix, notamment pour « Claretta » (Pascale Squitieri/1984/127′), comme meilleure Actrice, elle reçoit le « Prix Pasinetti » de la « Mostra de Venise »/1984 et le « Golden Globe »/1985, ainsi que le « Ruban d’Argent » du « Syndicat national des Journalistes cinématographiques italiens »/1985. En outre, un second « Golden Globe » de la meilleure Actrice, lui fut octroyé, en 1991, pour « Acte d’Amour » (Pasquale Squitieri/Ita./1991/107′).

Pour d’autres films, trois « David di Donatello Awards » lui furent octroyés comme meilleure Actrice, en 1961 (« La Fille à la Valise »/Valerio Zurlini/1960), en 1968 (« La Mafia fait la Loi »/Damiano Damiani/1968), en 1972 (« Bello, onesto, Emigrato Australia sposerebbe compaesana illibata »/Luigi Zampa/1971), ainsi qu’un autre comme meilleure Interprête de l’Année, en 1988, sans oublier celui octroyé pour l’ « Ensemble de sa Carrière », en 1997… Et pour cette dernière raison elle reçut un « Lion d’Or », à la « Mostra de Venise », en 1993, un « Ruban d’Argent » italien, en 2000, et un « Ours d’Honneur », au « Festival de Berlin », en 2002.

Ce sera, ainsi, le bonheur du public de pouvoir rencontrer Claudia Cardinale, à Bruxelles, sous le signe du charme et de l’émotion partagée, elle qui a tourné sous la direction de Frederico Fellini(1920-1993), Sergio Leone (1929-1989) et Luchino Visconti (1906-1976), confiant à un confrère : « Quand je travaillais avec Fellini, il n’y avait pas de script, rien que de l’improvisation. Rien à voir avec la méthode de Leone. Avec Sergio, il y avait un script et il fallait s’y tenir, tout étant très précis. Avec Luchino Visconti, c’était différent, comme du théâtre. »

Par ailleurs, une leçon de cinéma aux accents acadiens sera donnée par le cinéaste indépendant montréalais Denis Côté (°1973), récompensé à Namur, remportant, en 2013, le « Bayard d’Or du meilleur Scénario« , au« FIFF » (« Festival International du FIlm Francophone ») et, à Berlin, l’ « Ours d’Argent Alfred Bauer de l’Innovation » au « Festival International du Film », pour « Vic + Flo ont vu un Ours » (Can./2013/ 95′).

Pour « Elle veut le Chaos » (Can./2008/105′), il obtient, en 2008, le « Prix du meilleur Film canadien », au « Festival International du Cinéma Francophone en Acadie », à Moncton, ainsi que le « Prix de la meilleure Mise-en-Scène » et la « Mention spéciale du Jury des Jeunes« , au « Festival International du Film », à Locarno. Dans le cadre de ce même Festival, « Curling » (Can.-Fra./2010/92′) reçoit, en 2010, le « Léopard d’Or de la meilleure Interprétation masculine« , remis à Emmanuel Bilodeau, ainsi qu’au Canada, le « Prix Luc Perreault de la meilleure Mise-en- Scène« , décerné par l’ « Association québécoise des Critiques de Cinéma », sans oublier, pour d’autres films, différents Prix accordés en Corée du Sud, aux Etats-Unis et au Mexique.

Quant à Randal Kleiser (°1946), le réalisateur américain de « Grease » (USA/1978/110′), il fêtera, à Bruxelles, le 40ième anniversaire de sa mythique comédie musicale, dont il nous présentera une nouvelle version remastérisée et animera une « masterclass », … qui risque d’être rapidement « sold out ».

En outre, programmé ces deux dernières années au sein du « Be Film Festival », encouragé par l’« UPFF » (« Union des Producteurs Francophones de Films »), un « Forum de Coproduction européenne » connaîtra sa troisième édtion au sein de la programmation de la première édition du« BRIFF », poursuivant ainsi les collaborations fructueuses bâties avec les « Mediadesks », les « Centres du Cinéma » de nombreux pays européens et la presse internationale spécialisée.

« Le Gendarme de St.-Tropez », en 1968Au Mont des Arts, c’est gratuit (c) « Moustique »
Quittant la monde des professionnels du Cinéma, le « BRIFF » s’intéressera au « grand public », en proposant, gratuitement, à tout à chacun de (re)découvrir d’anciens films cultes, en plein air, au « Mont des Arts » ou sur la terrasse du « Village » (installé sur le Boulevard Anspach, devenu piétonié), tels « Le Gendarme de St.-Tropez » (Jean Girault/Fra.-Ita./1964/90’/avec Louis de Funès, Michel Galabru et Jean Lefebvre), dans sa version complètement remastérisée, ou « The Big Lebowski »(Ethan et Joel Coen/USA-U.k./1968/117′), qui fêtera ses vingt ans durant le « BRIFF ».

Donnant sur ce dernier Boulevard, au N° 85, le tout nouveau « Palace », superbement restauré, accueillera aussi le « BRIFF », qui sera, également, présent à Ixelles, au « Centre Culturel Flagey »et au « Vendôme », ainsi qu’à Bruxelles, aux « Galeries », sans oublier les salles déjà citées de« Bozar » et de l’ « UGC de Brouckère ».

Prix pour une séance (payable, aussi, « on line ») : 8,75€. Prix du Pass : 30€, en prévente (40€, à partir du 17 juin). Prix pour le « Soirée d’Ouverture » : 10€ en prévente (12€ à partir du 17 juin). Site web : www.briff.be.

Yves Calbert.

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