Houffalize. „Autre Chose“ face à la crise COVID-19

écrit par ReneDislaire
le 13/03/2020

Houffalize „Autre Chose“ face à la crise COVID-19 (oui, le mot coronavirus est devenu par trop anxiogène)
C’est fou ce que dans les 2 heures de l’annonce de la Première ministre sur les mesures désagréables prises par notre conseil fédéral de crise du 13 mars les Houffalois ont réagi de manière positive sur les réseaux sociaux.
Gaëlle et Martine ouvraient le feu dès minuit sur facebook: si vous avez des amis dans la restauration, demandez-leur s’ils n’ont pas des denrées comestibles périssables à leur racheter.
Et à la même heure cette initiative spontanée de Camille: Je suis étudiante et disposée à garder des enfants pendant mes inactivités scolaires pour aider les parents en difficulté, contactez moi en MP. Bravo pour le geste, et bravo de témoigner l’air de rien que le bénévolat s’exerce sans le dire.
À 2 heures du matin un Houffalois pilier de la vie associative échangeait publiquement avec un homme politique très proche de la Première ministre : celui-ci n’a pas promis la lune, mais a été sensibilisé à vif sur les problèmes bien spécifiques de Houffalize, la ville qui sera économiquement le plus impactée dans son activité primordiale, le secteur HORECA.
Vendredi. Midi, je croise en rue un ami alerte octogénaire donnant le bras à une femme de six ans son aînée, et tenant de l’autre bras une boîte en carton dont dépassaient des légumes pour la soupe. C’est la troisième personne aujourd’hui, me dit-il : je rends service et je passe mon temps. La femme, à mobilité réduite comme on dit, qui avait 9 ans à l’Offensive : il faut faire face avec courage et solidarité, nous sommes en guerre, j’ai connu ça il y a 75 ans, les gens qui ont célébré l’Offensive ne savent pas ce que c’est les conditions de vie d’une guerre !.
Et Patrick, de la friterie « Autre Chose » (près du Syndicat d’Initiative) plutôt que de se plaindre et diminuer le moral des troupes, annonçait qu’il continuerait son travail mais uniquement « POUR EMPORTER ».
Comme disait la veille le vieux maïeur de Knokke, ville HORECA s’il en est, qu'il venait de confiner : On a le choix entre vivre avec moins de revenus ou mourir. C’est quand même plus agréable de ne pas mourir.
Houffalize est la commune où, s’il existe une importante colonie salariée dans les services publics avec la chance d’un emploi et des revenus garantis, la population se répartit entre 1. des travailleurs de l’HORECA (et activités induites) au travail dur et aux conditions dépendant de tant de facteurs aléatoires, et 2. des pensionnés, les personnes les plus vulnérables.
À Houffalize, ville HORECA la plus impactée de la région, ce secteur économique sait qu’il va se serrer la ceinture pour que ces aînés, comme on dit maintenant, puissent espérer poursuivre leur vie comme ils l’ont toujours espéré.
La vie sera différente. Basta le slogan électoral bien connu : Houffalize est une ville où il fait bon vivre, un peu comme on dit que Los Angeles est une ville où là aussi, il fait bon vivre, parce qu'on n'en connaît que les habitants de Beverly Hills.
La solidarité est une valeur essentielle dans toute communauté. Que chacun soit positif, imaginatif, et s'applique pour que Houffalize soit « une ville où il fait bon vivre ensemble ».

René Dislaire Houffalize, le 13 mars 2020

Liens vers les publications de l’auteur en 2020 et 2018 :
Humour (+/- 100 articles)
L’Offensive von Rundstedt (+/- 50 articles)
Poésie, actu, linguistique…

Présentation: Dès l'annonce des mesures drastiques de la Première ministre des initiatives se multiplient et surtout les valeurs de solidarité prennent le dessus dans un climat anxiogène malavisé et funeste.

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