Cinéphile ou pas, reste court toi !

écrit par admin
le 04/04/2007
Festival du court metrage de Bruxelles

C’est le dixième ! Et c’est du 28 avril au 6 mai que ça se passe.
Voilà dix ans déjà que les organisateurs du Festival du court métrage de Bruxelles ont démarré l’aventure ! Après avoir réuni plus de 17 000 spectateurs l’an dernier, le Festival proposera cette année 250 courts aux spectateurs, du 28 avril au 6 mai. La programmation se déclinera d’abord en trois dimensions : nationale (un best-of de la production belge de ces dix dernières années), européenne (27 courts pour autant de pays membres de l’Union européenne à l’occasion des 50 ans du traité de Rome et de la création de l’Union) et mondiale (la crème des films récompensés lors des 9 éditions précédentes).

On retrouvera également une compétition nationale et internationale ouvertes à la fiction et à l’animation, « les courts des grands » ou la présentation de courts métrages de réalisateurs ou d’acteurs passés depuis au long avec un certain
succès, et les séances « jeune public » et « vidéo ». Comme chaque année, le Festival se prolongera via les décentralisations dans cinq villes de Wallonie : Namur, Herve, Liège, Mons et Charleroi. Concerts, fêtes, kino kabarets viendront encore animer cette édition anniversaire.

Voici les différents lieux du Festival :
- Cinéma Vendôme – Chaussée de Wavre 18 – 1050 Bruxelles ;
- Petit Théâtre Mercelis – Rue Mercelis 13 – 1050 Bruxelles ;
- Théâtre Molière – Galerie de la porte de Namur, Square du Bastion 3 – 1050 Bruxelles ;
- Le Chapiteau (Place Fernand Cocq – 1050 Bruxelles), qui abritera l’espace brasserie avec les concerts et les kino kabarets en accès libre.
Informations public : 02/248 08 72.
Site web : www.courtmetrage.be .
Quasiment prêt pour la 9ème édition du Festival du court métrage de Bruxelles (la copie était disponible trois semaines après le début de celle-ci), le premier court métrage de Pierre Duculot, Dormir au chaud, avec Christelle Cornil, Cédric Eeckhout et Denyse Schwab, sera présenté cette année dans le cadre de la compétition nationale. Nous avions rencontré Pierre en octobre dernier au FIFF, où il présentait son film. Un petit quelque chose nous disait qu’il serait présent au Festival cette année. Nous ne nous sommes pas trompés et avons choisi, comme l’an dernier, de présenter le Festival à travers l’interview d’un réalisateur d’un des films qui devrait le marquer de son empreinte.

D’où vous est venue l’idée du film ? Qu’est-ce qui vous a inspiré ?

Pierre Duculot : Ce qui fait un film, c’est toujours un tissu de choses très complexes. Il y avait l’envie de raconter une histoire de solidarité parce que j’en ai vraiment marre de tous les films qui font des constats sociaux impitoyables sur la déglingue de la société mais qui ne présentent jamais des aspects positifs, des preuves de générosité, des envies de partage… Or il en existe. Donc ça, c’était une première chose. Puis, j’avais rencontré il y a quelques années un jeune homme qui faisait une marche des jeunes Européens contre la précarité. Il logeait chez moi lors d’une étape à Charleroi et il m’avait dit « certains d’entre nous ont tendance à aller vers la campagne parce que c’est beaucoup moins violent ». Et puis, c’est une chose qui me frappe aussi souvent quand je me balade dans Bruxelles, c’est le très grand nombre de SDF femmes. On voit toujours la figure du clochard au cinéma comme celle d’un mec alors qu’il y a énormément de femmes, dont des femmes jeunes. Il suffit d’aller à la Gare centrale vers huit heures à l’heure où on distribue de la soupe en automne et en hiver pour se rendre compte de ça. C’est très impressionnant et je me suis dit : « que fait une fille qui se retrouve à la rue un peu par accident ? » Et j’ai imaginé un personnage qui n’est pas nécessairement une délinquante, pas quelqu’un qui vient d’un milieu social défavorisé, qui pour une raison X ou Y – dispute avec les parents – prend son sac, claque la porte… Et après, elle va où ? Pendant tout le film, il y a des bruits obsessionnels de mecs, des cauchemars qu’elle fait, une peur panique qu’elle a de deux petits gars à côté pas bien méchants… On imagine que ses confrontations les nuits où elle boit dehors avec des types un peu durs n’ont pas du être simples. Donc elle a pris ce chemin de la campagne. Et elle va rencontrer une autre solitude, qui est celle d’une vieille dame - quand on se balade dans les Ardennes aujourd’hui, on en voit beaucoup – qui est l’une des sept-huit personnes vivant la journée dans ces villages qui sont aujourd’hui plus le siège des entreprises agro-alimentaires que des zones d’agriculture. Donc c’est à partir de tous ces éléments-là que j’ai invité une fiction à la rencontre des deux personnes.

Pourquoi avoir décidé de tourner en Ardenne ?

Ma famille est liégeoise. Mes parents, à leur retraite, ont été s’installer dans les Ardennes, près de Liège, près de Sprimont. C’est une région que je connais depuis que je suis gamin pour m’y être beaucoup promené, y avoir fait du vélo. Toute la région de Sprimont, Aywaille, Amblève… jusque vers Houffalize et Bastogne. Donc, tout cet aspect-là, je connais bien. Je m’étais dit « je vais faire une histoire qui raconte ces paysages-là et les gens que je croise là-bas ». Et l’esprit de la vieille dame, ça fait beaucoup penser à des gens que je croise régulièrement dans ces villages-là, réserve près que pour des raisons purement économiques, nous avons tourné dans un village qui est dans le Sud du pays, à savoir Boussu lez-Walcourt, mais qui est en fait un village qui fait partie de la province du Hainaut, de la Botte du Hainaut. On y a tourné simplement parce qu’on avait un soutien de la province du Hainaut. Il nous restait à trouver là une ferme qui puisse faire penser à des paysages assez proches de ce que sont vos Ardennes, les Ardennes liégeoises je dirais, et finalement oui, ça colle assez bien. Pour moi, l’histoire dans ma tête se passe dans les Ardennes. Pour des raisons purement de cinéma, on l’a tournée à Boussu-lez-Walcourt. Quand Thierry Michel raconte l’hiver 60 à Liège, il tourne tout à Bruxelles ! C’est possible.

Est-ce que cela n’est pas trop difficile de réaliser un premier court métrage en Belgique francophone ?

Je pense que c’est d’abord plus facile en Belgique francophone que néerlandophone parce que nous avons des mécanismes d’aide publique pour le court métrage, ce qui n’est peut-être pas nécessairement le cas en Flandre. Ca, c’est une première chose. À nouveau, facile-difficile… c’est possible en tout cas. Ca reste dans l’ordre du possible. Il reste une commission de la Communauté française qui n’est pas du tout fermée aux gens venant, comme moi, un peu de nulle part mais avec un scénario, et une maison de production quand même. C’est mon cas : je ne suis pas du tout d’une école de cinéma et je n’ai pas d’expérience. Les professionnels belges aiment beaucoup s’investir dans le court métrage, même avec des salaires dérisoires en se disant aussi que c’est peut-être l’occasion de grandir avec des gens, de faire des rencontres. Donc, le court métrage, c’est quelques jours sur une année mais ça peut avoir par la suite des conséquences positives sur une carrière. C’est l’occasion de voir de nouvelles gens, de nouveaux collaborateurs. Je dirais donc que les professionnels réagissent plutôt bien. Je n’ai vraiment eu aucune difficulté à la fois avec les comédiens et les techniciens, à convaincre des gens dont je connaissais le talent à s’aventurer là-dedans pour un budget totalement dérisoire. Qui plus est, des petites structures comme la province du Hainaut donnent des aides complémentaires aux cinéastes domiciliés chez elles. Tout bout à bout, on a réussi à le monter financièrement sans trop de difficulté. C’est un film qui marche plutôt bien. Il est sélectionné dans pas mal de festivals. On l’a aussi vendu à la télévision française, à FR3. On l’a vendu à la RTBF. On a une troisième télé qui est sur le coup pour l’instant, avec laquelle on négocie. On a eu quelques prix de festivals. Tout ça bout à bout, ça fait déjà quelques gros milliers d’euros qui rentrent dans la caisse du prochain. Donc, je pense qu’on ne deviendra pas riche avec ça - il faut une activité rentable à côté - mais il y a moyen en tout cas de tenter une carrière de court-métragiste en rêvant au long. En Belgique, ça reste dans l’ordre du possible.

Vous avez déjà un projet de deuxième court métrage.
Est-ce qu’il y a déjà aussi quelque chose de plus long qui est prévu ?

Je suis un garçon très organisé en fait. Par ailleurs, il y a des années que j’écris. Donc, des scénarios de courts métrages, sur mon ordinateur, il y en avait pas mal. J’ai monté à la CTT deux dossiers ; un qui vient d’être posé par une maison de production bruxelloise à la Communauté française d’un film qu’on espère tourner en février-mars (NdA : 2007) si tout va bien et j’ai déjà un deuxième projet derrière qui est à peu près prêt en fonction des réactions des commissions. Mais on aimerait bien tourner assez vite. Mais bon, par ailleurs, j’ai écrit un long, qui est une histoire qui se passerait entre le Borinage et la Corse cette fois-ci. Mais là, je suis en début de phase de développement. J’aimerais bien avoir une aide à l’écriture, pouvoir travailler sereinement, peut-être avec un scénariste de métier, et procéder à un découpage très précis. Donc, dans les mois qui viennent, je vais aussi poser une demande d’aide à l’écriture au long. Oui, j’aimerais bien continuer vers le long. Maintenant, c’est un chemin parsemé d’embûches. Pour l’instant, je n’en suis qu’au début de la route, je verrai où ça va.

Dans vos projets futurs, comptez-vous retravailler avec les comédiens que vous avez dirigés dans votre premier court, notamment Christelle Cornil ?

Beaucoup se fait en fonction des personnages qu’on écrit. Avec Christelle, il est clair qu’on a une collaboration très agréable. Pour le deuxième court métrage, je n’ai pas grand-chose à lui proposer hormis un petit rôle que, j’espère, elle acceptera par sympathie. Sur le long, elle est élue. J’écris un petit peu en fonction d’elle, en me disant que ça peut être elle. Oui, avec elle, il y a une fidélité, même si je suis vraiment satisfait de tous les comédiens. Maintenant, ça dépend un peu de ce qu’il y aura comme rôles à proposer. Il y a effectivement deux ou trois comédiens avec lesquels j’ai travaillé pour lesquels j’aimerais à la limite écrire des choses parce que je pense que la Belgique est un pays plein de comédiens fabuleux et qu’on utilise finalement très très peu.

Jean Phi

Livre d'or de la rubrique " Cinéma par Jean-Phi "
http://www.ardennesmagazine.be/rubrique/cinema/livredor_cine-2006/cine.htm

lien vers la rubrique cinéma
http://www.ardennesmagazine.be/rubrique/cinema/2006.htm

Entretien avec Kouakou Gbahi Kouakou
http://www.ardenneweb.com/reportages/2007/entretien_avec_kouakou_gbahi_k...

Une lettre d’amour d’un papa à son petit petit garçon
http://www.ardennesmagazine.be/rubrique/cinema/cinema_aw05/cine_AW05.htm

Festivaliers, festivalières, à vos agendas !
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21e Festival International du Film Francophone de Namur
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Quatre films encore à l’affiche à ne pas rater par Jean-Phi
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Le FIFF fête sa double majorité !
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Le 9e Festival du court métrage de Bruxelles
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13 questions à Xavier Diskeuve, réalisateur de « Révolution »
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Bilan du 24e BIFFF
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Bloody hell, the BIFFF is back !
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30 ans de cinéma belge au Festival de Moustier !
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Rencontre avec Benoît Poelvoorde le 20 janvier à Bruxelles, avant la sortie de son film « Du jour au lendemain » .
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Questions posées par Jean-Phi à Benoît Poelvoorde le 20 janvier à Bruxelles, avant la sortie de son film "Du jour au lendemain".
http://www.ardennesmagazine.be/rubrique/cinema/cinema_204/cine_204.htm

Trois rayons de soleil espagnols viennent illuminer nos écrans
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Bilan de Média 10-10
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Retour vers la rubrique cinéma de 2005
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Cinéma :Trois festivals sinon rien !
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C’EST LE VINGTIÈME !
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