Grotte et frayeur…

écrit par jf.kreutz
le 09/07/2018
Grotte et frayeur

Pour le moment, des spéléologues-plongeurs sont en train de sauver des enfants et leur moniteur d'une grotte inondée, en Thaîlande…

Leur histoire me rappelle une des plus grandes frayeurs de ma vie!

Quand j'avais 10/12 ans, mes parents faisaient partie du club spéléo "Les Oryctéropes" de Likasi/Jadotville, au Katanga/Shaba, Congo/Zaïre/RDC, et je les accompagnais dans leurs descentes…

Cette superbe grotte de Kakontwe, aux concrétions des plus extravagantes était à moitié noyée, et dans la grande cavité principale, un beau grand lac accueillait les spéléologues.

Les membres du club avaient décidé d'en découvrir et explorer de nouveaux boyaux et passages. Ils connaissaient bien la partie qui n'était pas sous eau, et avaient décidé de chercher les entrailles immergées. Naturellement, surtout à cette époque et en Afrique, il n'était pas question de matériel de plongée, et ils allaient le plus loin possible en apnée, ceinturés d'une corde de rappel, sur laquelle ils tiraient deux fois pour signaler un éventuel problème, et demander que l'on tire dessus pour les ramener à l'air libre.

Nous avions l'habitude de pour nous détendre, plonger dans le lac et y nager un peu.

Comme je les suivais partout sans problème (j'étais une gentille petite fille obéissante - hum - …), les adultes ne se préoccupaient pas de moi…

Un jour, lors d'une pause casse-croûte des adultes au bord du lac, j'ai décidé de découvrir aussi un nouveau chemin, et ai plongé sous la voûte...

Quand tu plonges, tu n'y vois strictement rien car il faudrait une lampe étanche pour déceler ton environnement.
J'étais forte en apnée, car j'aimais beaucoup, au bassin de natation, faire le maximum possible de longueurs sous l'eau… J'ai donc nagé loin, avant de me dire qu'il était temps de remonter à la surface pour respirer.

Mais !

Chaque fois que je voulais remonter à la surface, ma tête se cognait à la voûte immergée, et ce n'était pas là que je pourrais respirer! J'étais dans une obscurité intégrale, n'ayant aucun repère pour revenir au lac! Je commençais à suffoquer, et avais de moins en moins de force pour nager. Une peur immense m'a envahie, mais je continuais, espérant trouver la bonne voie… Soudain, un trait de lumière a fusé un instant (la lampe frontale d'un des spéléos ?), et je me suis dirigée vers lui…

Après quelques mètres, j'ai à nouveau essayé de refaire surface, et ma tête s'est retrouvée à l'air libre! J'ai respiré à pleins poumons, puis j'ai fait la "planche" pour récupérer: j'étais vraiment allée à la limite de mes forces!

Quelle frayeur! À vie, je m'en souviendrai!

Cette expérience ne m'a pas du tout dégoûtée de la spéléo, mais je crois que depuis lors, j'ai été bien plus prudente!

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Portrait de jf.kreutz
Jeanne-Françoise Kreutz

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