Houffalize. Des masques. Des magasins. Du 1011

écrit par ReneDislaire
le 12/07/2020
Je fais mes achats Non au virus Non aux caméras de surveillance

Houffalize. Des masques et des magasins

Le port obligatoire du masque dans les magasins, à dater de ce samedi 11 juillet 2020, est une bonne chose.
Ce n’est pas l’avis de certains, qui ne ratent pas une occasion de critiquer toute décision recommandée par le centre de crise des scientifiques (parce qu'ils se croient plus malins qu'eux), ou venant des responsables politiques (parce qu'ils sont convaincus d’avoir le monopole de ce qu’exige l'intérêt public).

Masques obligatoires dans les magasins: une bonne chose.
D’abord, il y a le respect du personnel, des caissières.
Sont-ce les mêmes Raymond-la-science, qui ont étalé, festifs, quelques minutes à la soirée une ou deux semaines, leur solidarité avec les infirmières, qui affichent aujourd’hui une indifférence pour ces caissières au travail ?
Caissières que nous connaissons toutes très bien, elles, leurs enfants et leurs familles, qui font en permanence un métier dangereux et inconfortable : portez donc un masque pendant 7 heures chaque jour de la semaine pour voir.
Et leur sort ne changera pas avant des mois et des mois. Et elles sont tenues légalement de le faire.

Être chenapan et brave gars à la fois
Il y a que ceux qui ne portent pas de masque, outre d’êtres irréfléchis, inciviques, délictueux, sont des braves gens inconscients d’accomplir un acte malfaisant pour eux-mêmes et pour leur famille, pour tout le personnel et la clientèle.

Dans les supermarchés, Ils vivent comme d’habitude. Ils parlent comme d’habitude. Ils s’attroupent comme d’habitude. Ils touchent à tout comme d’habitude. Ils crient à des camarades à distance pour comparer les prix ou l’endroit des marchandises. Ils se croient obligés de faire la causette avec d’autres clients ou avec les caissières comme d’habitude.

Houffalize est une ville touristique
La majorité des clients de nos superettes sont des touristes néerlandophones. Ils ont franchi une frontière, linguistique ou nationale. D’autant qu’à Houffalize on parle une autre langue, ils se sentent à l’étranger : c’est un atout dépaysant de l’Ardenne.
Nous avons tous cette expérience. À l’étranger, les contraintes se dissipent, on ne se sent pas soumis aux règles du nouveau pays, on est sans-gêne, invulnérables.

De par nos études nous savons que les organes phonateurs des germanophones produisent plus de postillons que ceux des latins, du fait du nombre de consonnes chuintantes et sifflantes de leurs langues.
Nous ne serons pas pas contesté, car c’est le bon sens, quand nous disons que si les gouttelettes retombent, elles seront davantage préjudiciables si elles émanent d’un Hollandais qui mesure 1,90 mètre agglutiné à un Wallon d’1,75 mètre, que dans le cas contraire.
Vraisemblablement, en raison des mesures spécifiques de leur confinement dans une autre culture, une plus grande proportion de jeunes néerlandais sont-ils des contaminés asymptomatiques, c’est-à-dire qu’ils ont le virus mais n’en souffrent pas et ne le savent peut-etre même pas, mais peuvent le transmettre.

Nombreux sont les Houffalois qui sont mal à l’aise
Que leurs craintes soient justifiées ou pas, peu importe. Ce qui importe c’est leur ressenti.
Il ne faudrait pas qu’une fracture s’installe entre les touristes d’une part, et les inquiets d’autre part. Une fracture qui tournerait à la ségrégation, à l'affrontement.

Le port obligatoire du masque dans les magasins est une « loi » d’intérêt public en période de crise sanitaire mondiale : respectons-la.
Et sans taxer ceux qui la votent de personnes débiles et incohérentes. Le confinement ne doit pas faire le lit des populistes.

Le secteur économique
Tout peut arriver.
Qu’un petit cluster se produise dans une ville ou une mini-région touristique comme la nôtre. Imaginons que des statistiques, vraies ou fausses, s’avèrent anxiogènes.
C'est un thème sensible : la presse l’exploitera d’autant que la haute saison n’a pour elle généralement guère de grain à moudre.
Alors, nos équipements deviendront infréquentables.
Observons l’émoi suscité au Grand-Duché rien qu’à l’idée que leur pays pourrait être considéré comme orange par la Belgique.
Observons la répulsion dont souffrira encore longtemps l’Alsace pour le cluster généré par un rassemblement religieux il y aura bientôt six mois.
Le port obligatoire du masque dans les magasins, à dater de ce samedi 11 juillet, est une bonne chose.

René Dislaire  © Houffalize, le 11 juillet 2020
Fin du premier article

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Ligne 1011 et masques. Que le TEC s’amende

J’ai pris dernièrement, je ne dirai ni le jour ni l’heure, le bus 1011 de Liège jusque Houffalize. C’était la première fois depuis le confinement.

Les bus ont toujours été l’endroit le plus dangereux et le plus craint pour la propagation du virus.
C’est d’ailleurs le saint des saints du culte du masque obligatoire. Protection des usagers, mais aussi des conducteurs.
À défaut du maximum de mesures, et si malgré tout des cas de contamination frappaient certains de ceux-ci, si peu nombreux soient-ils : plus de conducteurs, plus de bus.
Cette protection a été imposée par les syndicats;
1. Le conducteur est isolé du côté des passagers par une paroi en plastique étanche.
2. On n’entre plus par l’avant, lieu équipé pour le payement, mais par l’arrière, où sans aucune forme de procès on est censé avoir payé par voie électronique.
Tout est fait pour mettre le conducteur à l’abri du virus.

Entrant dans le 1011, une chape de plomb
Liège Opéra. Le bus 1011 vers Bastogne Arlon Athus embarque.
Il y a du covid dans l’air. Les cœurs se resserrent. Les voyageurs vont respirer une odeur d’angoisse tout le voyage.
Une peur commune se devine sur tous les faciès d’autant plus qu’ils sont largement masqués. Au risque de chutes, on évite de toucher tout ce qui est installé pour tenir d’équilibre.
Les gens sont taiseux. Les portes vont se fermer. Un trac silencieux, étouffant.

Les gens ont tort ? Peu importe, c’est comme ça.
Ils ont été conditionnés, les gens, par les scientifiques, les politiques, la presse qui exagèrent ? Peu importe, ils ont peur.

Durant le trajet, pas d’autre bruit que celui des mécaniques.
Fini les conciliabules et conversations téléphoniques dans des langues exotiques de l’Est, de l’Orient, de l’Afrique. Fini les appels des étudiants aux copains copines pour passer le temps.

Chacun se calfeutre le museau masqué dans le pli de son coude : le virus ne passera pas.

Et puis…
Et puis il y a un mec et une meuf qui connaissent le conducteur. Ils ont une voix qui porte. La meuf, elle ne s’appelle pas Jane Birkin. Le mec, il a un fameux organe.
Chacun occupe un siège à gauche, un siège à droite, à la première rangée. Penchés l’un contre l’autre.
Et dans le sas, derrière la bâche, il y a un homme debout, qui n’a pas l’air d’un officiel. Il est entré par l’entrée interdite, il a l’apparence d’un pote au conducteur. En tout cas, pendant tout mon trajet d’une bonne heure, il va parler avec celui-ci nez à nez à moins d’un mètre, et au mec, et à la meuf.

Au volant, le seul maître après Dieu, c’est normal, ne porte de masque.
Mais l’homme debout, le mec et la nana assis, n’en portent pas non plus. Ou plutôt, ces deux derniers l’ont ravalé en-dessous de la pomme d’Adam même si pour la meuf, c’est une façon de parler.
C‘est fou ce que des gens qui n’ont rien à se dire et qui parlent à voix très forte pour ne rien dire sont casse-pieds. Alors que dire s’ils sont en défaut ? Que dire si potentiellement ils peuvent vous condamner à ce que votre prochain moyen de transport s’appelle un corbillard ?

Le gag
Pendant que les chameaux, qui me font dire ce nom-là, déblatèrent, juste au-dessus d’eux se déroule, en caractères digitalisés lumineux, un incessant leitmotiv renouvelé toutes les quinze secondes.
"À partir du 4 mai le port du masque est obligatoire. Tout contrevenant s’expose à une amende de 300 euros"

La morale de cette histoire
Non, je ne les ai pas raccusés.
Le TEC est censé être au courant, puisque le TEC est censé filmer les voyageurs pour sanctionner les infractions.
L’infraction est grave, puisqu’il y a une transgression d’une mesure imposée pour sauvegarder la vie des gens.
En outre, le TEC a perdu 1000 euros (smiley). Sur une journée, ça fait 10.000.

Le TEC, contrairement à la SNCB, n’est pas emprunté par des gens importants, respectables et influents, hommes politiques, journalistes, virologues professeurs à l’université ou médecins de campagne.
Si vous êtes basané, étudiant, nécessiteux, sénile et nul en informatique, bref, un usager moyen du TEC, et que vous soyez pris en défaut de votre titre de voyage, alors là, pour plaider une réduction de l’amende de 300 euros, je vous donnerai la date et l’heure des faits.

René Dislaire  © Houffalize, le 11 juillet 2020

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