Un Budget participatif pour "Namur, plus belle Ensemble"

écrit par YvesCalbert
le 27/05/2020

A l’heureuse initiative de Patricia Grandchamps, Première Echevine de la Ville de Namur, en charge de l’Education et de la Participation« deux compétences qui se complètent », comme le soulignait Maxime Prévot, le Bourgmestre, lors de la conférence de presse de ce mercredi 26 mai, ce dernier insistant sur le fait que la Ville de Namur va devoir recruter du personnel pour mener à bien ce beau projet participatif, qui permettra une plus grande transparence des politiques publiques, et une meilleure appropriation par les habitant.e.s.

Il tint à ajouter : « Pour la toute première fois, un Echevinat de la Participation citoyenne est créé, devant  veiller à impliquer, plus encore, les citoyennes et citoyens dans les politiques de la Ville, à travers des processus de Participation. Matière éminemment transversale, la Participation est élevée en leitmotiv de notre action collective. Des synergies seront à développer avec tous les Echevinats pour favoriser l’appropriation citoyenne et faciliter la mise en œuvre des dossiers d’importance émaillant l’actualité communale, voire même accélérer l’implantation de travaux en évitant des oppositions ou des recours. Un budget participatif sera, aussi, mis en application pour la première fois, de manière structurée. Cette même logique participative continuera d’être impulsée dans le travail mené aux côtés des divers Conseils consultatifs et Comités de quartiers ».

Après avoir analysé des expériences semblables, vécues dans différentes villes, dont Strasbourg et Paris, tenant compte des initiatives positives et des risques à éviter, afin de développer au mieux ce projet participatif, la Ville de Namur a fait appel à des facilitateurs :

– « Be Planet » : cette Fondation, reconnue d’utilité publique - créée en 2015, à l’initiative d’associations
environnementales et de personnalités de différents horizons - , se doit d’accompagner les initiatives citoyennes locales, sur une variété de thématiques, telles que l’alimentation, la biodiversité, la consommation, l’énergie, ou encore la mobilité. Sa représentante nous confia que cette Fondation allait développer des projets semblables à  Charleroi, à Ottignies-Louvain-la-Neuve, aussi bien qu’à Roeselaere (Roulers), en Flandre Occidentale.

– « Réseau Transition » : ce Réseau fait partie du mouvement mondialinitié au Royaume-Uni, des « Initiatives de Transition » (« Transition Network »). Créé en 2012, ce Réseau développe, en Belgique francophone, des actions, des événements, de nombreuses formations, des outils, des publications, aussi bien que des  rencontres, … afin d’encouragerinspirer, mettre en lien et offrir du soutien aux « Initiatives de Transition ».

Ces facilitateurs auront toute leur importance, notamment, dès le départ, afin d’aider des associations à oser présenter un projeten françaisavec une grande efficacité.

Pour présenter un projet participatif, qui doit se réaliser sur le territoire de la Ville de Namur (quartiers du Centre-Ville et anciennes communes), les associations de minimum trois personnesdomiciliées à Namur et âgées de minimum 16 ans, devront défendre leur projet devant un Jury, qui accordera 50% des points, l’autre moitié de points étant accordée par les citoyens eux-mêmes.

Concernant l’âge minimum, se situant avant la majorité légalePatricia Grandchamps tint à insister sur l’importance d’avoir des jeunes parmi les citoyen.ne.s défendant un projet.

Ces projets doivent :

– présenter un intérêt pour la Ville ;
– comporter une dimension collective ou participative ;
– proposer des actions concrètes engendrant, sur le territoire de Namur, un impact positif sur
l’environnement
, sur la dimension sociale ou sur le cadre de vie.

Les projets couvrant simultanément ces trois thématiques seront privilégiés.

Exemples de projets : édifier un mur d’escalade dans l’espace public, développer un potager collectif, créer des « kots » d’étudiants, placer du mobilier urbain, créer un prêt de vélos pour une population défavorisée, aménager une plaine de jeux, réaliser une fresque, … dans tous les cas, le but est d’avoir un impact positif sur la population namuroise, assurant un meilleur cadre de vie, le bien-être de tous ses citoyens, dans son quartier ou son ancienne commune.

– Paprojet ayant un impact sur l’environnement, on entend un projet qui, par exemple, contribue à la réduction des pollutions environnementales, favorise l’utilisation des ressources renouvelables, développe l’économie circulaire, participe à la prévention ou à une meilleure gestion des déchets, vise la protection et l’amélioration de la biodiversité ou de la qualité des eaux.

– Par projet ayant un impact sur la dimension sociale, on entend un projet qui, par exemple, favorise le lien entre les citoyens et citoyennes, diminue les inégalités sociales, apporte une valeur ajoutée pour les publics précarisés, forme des personnes éloignées du marché de l’emploi, favorise le bien être ou la santé du public cible, renforce les liens dans le quartier ou la communauté, …

– Par projet ayant un impact sur le cadre de vie, on entend un projet qui améliore ou embellit un quartier ou un
village
. Il s’agit par exemple d’installer du mobilier urbain, de créer des espaces publics favorisant la rencontre d’habitants et d’habitantes de tous âges (dans divers buts culture, jeux, patrimoine local, sports, …), de réhabiliter un sentier, …

Pour se faire, le Bourgmestre et son Echevine, en accord avec le Conseil communal, ont prévu :

– une enveloppe annuelle de 300.000€ (1. 650 .000€ d’ici la fin de la législature), pendant 5 ans, pour des projets d’investissement relevant du budget extraordinaire, pour des achats de biens, meubles ou immeubles, de matériel et de services, nécessaires à la conception du projet et utilisables durant plusieurs années.

– une enveloppe annuelle de 30.000 euros pour des projets relevant des dépenses du budget ordinaire,
c’est-à-dire les dépenses courantes, non amortissables, qui assurent un fonctionnement régulier.

Après une analyse technique, validée par le Collège, les projets retenus seront évalués par un Jury d’expert·e·s ués par un indépendant·e·s et par les citoyens, afin d’établir un classement des projets retenus.

L’association classée première recevra la somme qu’elle a sollicitée ou une partie de celle-ci (le Jury pouvant décider de ne pas financer la totalité du coût réel d’un projet retenu), le solde étant attribué aux associations suivantes, jusqu’à épuisement de ce budget participatif. Si tout ce budget n’est pas utilisé (ce qui serait étonnant, selon nous), le solde serait ajouté aux 300.00€ de l’année suivante

Quel est le processus de cette dynamique ?
 Lancement de l’appel (débutant par une importante réunion publique de lancement )
 Examen de la recevabilité des projets (analyse de la recevabilité par l’Administration et les Facilitateurs)
• Analyse technique des projets par l’Administration communale (afin d’écarter tout projet non réalisable)
• Campagne d’information sur les projets (sur le site de la Ville, via une plaquette d’informations)
• Evaluation par un jury d’expert·e·s indépendant·e·s (pour 50% des points attribués)
 Vote des citoyens et citoyennes (pour 50% des points attribués)
 Sélection finale des projets (les projets aux résultats les plus élevés sont retenus)
• Mise en œuvre (débuter son projet dans les six mois après la signature de la convention avec la Ville)
• Evaluation (suite aux observations effectuéesadaptations possibles pour l’année suivante)

… Et Patricia Grandchamps de conclure : « Nous comptons maintenant sur les Namurois.e.s afin de préparer les meilleurs dossiers pour rendre Namur encore 'plus belle Ensemble' » !

La participation étant une dynamique qui permet de créer un dialogue constructif entre les citoyen.ne.s et leur ville, c’est, maintenant, aux autres villes belges de suivre l’exemple de la Capitale wallonne, en proposant à leurs citoyen.ne.s de se réunir en associations, afin d’élaborer des projets participatifs, visant à améliorer leur  cadre de vie, avec un impact positif sur leur environnement.

Pour plus de renseignements, consulter le site web : https://participation.namur.be/.

Yves Calbert.

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