Un important rucher illégal de «Buckfast» démantelé à Momignies

écrit par francois.detry
le 09/05/2020
Le colza

Un rucher de transhumance, de plus de 50 colonies d’abeilles interdites sur la commune,  a été repéré par les apiculteurs locaux.

Récemment, plus de cinquante colonies d’abeilles «Buckfast», ( une variété d’abeilles non indigène sélectionnée par l’homme ) ont été déposées à Momignies, à proximité d’un champ de colza, une culture très attractive pour le précieux insecte. La présence de cette variété est interdite à Momignies conformément à un règlement communal de 2015. Elle met en effet en danger la précieuse abeille noire locale bien connue sous le nom de « Abeille noire du Pays de Chimay ».

Une espèce protégée

«Ce rucher en situation illicite a vite été remarqué par les apiculteurs locaux», nous explique Hubert Guerriat, pour l’ASBL Mellifica. «Le bourgmestre faisant fonction, Eddy Bayard, a ainsi été alerté et a immédiatement pris contact avec l’exploitant du champ accueillant les ruches et exigé le départ rapide des colonies d’abeilles qui étaient en infraction par rapport à la réglementation communale».

Le 28 avril 2015, le conseil communal de Momignies ratifiait un règlement dont l’objectif est «de soutenir la ville de Chimay pour étendre le territoire exclusivement réservé à l’élevage de l’abeille noire afin de garantir la conservation de la diversité biologique de cette race d’abeille dans le Pays de Chimay et d’assurer sa survie à long terme».

Bien préservée dans la région

La cité princière avait en effet déjà pris une telle disposition une décennie plus tôt, en interdisant l’élevage ou la détention de toute autre race d’abeilles méllifères dès décembre 2004.

L’abeille noire est la variété locale de l’abeille mellifère utilisée par les apiculteurs pour la production de miel. Cette abeille, présente dans la nature depuis toujours, a presque disparu de Belgique. Cependant elle est encore bien présente au Pays de Chimay. Cela explique que les communes de Chimay et Momignies ont pris des dispositions réglementaires pour protéger cette abeille unique et menacée.

Aujourd’hui, grâce à l’intervention des apiculteurs locaux et du bourgmestre Eddy Bayard, le calme est revenu dans la campagne momignienne. L'abeille noire du Pays de Chimay peut à nouveau profiter paisiblement de la nature et des fleurs en toute sérénité.

La transhumance des abeilles

Déplacer des ruchers pour les approcher de zones fleuries est une pratique habituelle en apiculture.«On appelle rucher de transhumance des colonies d’abeilles que l’on déplace pour les approcher de zones riches en fleurs propices à la production de miel», explique Hubert Guerriat. «C’est une pratique tout à fait courante en apiculture, partout dans le monde.»

Toutefois, celle-ci est interdite sur les communes de Momignies et Chimay, afin d’y préserver la race locale, l’abeille noire du Pays de Chimay. «Autoriser d’autres races sur le territoire nuirait à l’abeille locale, car nous ne maîtrisons la reproduction des abeilles», précise notre interlocuteur.

Pour l’accouplement, la reine quitte en effet sa colonie à la recherche d’un mâle, en vol: «Si elle rencontre un mâle d’une autre race, nous n’aurions bientôt plus que des abeilles d’espèces croisées. C’est pour éviter cela que les deux communes ont interdit la présence d’autres races sur leur territoire, veillant ainsi à la conservation de cette variété locale». ( "L'Avenir" )

 

Voir un article précédent : https://www.ardenneweb.eu/reportages/2020/urgence-la-sauvegarde-des-abei...

 

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