essai Olympus E-3

écrit par marc.simon
le 26/12/2007
Olympus E-3

Essai de l’Olympus E-3

Le E-3 est le successeur, attendu depuis longtemps, du E-1, le premier reflex numérique à objectifs interchangeables d’Olympus, c’est le sommet de la gamme.
Il est comme ses prédécesseurs fidèle au standard « Four-Thirds », le format lancé par Olympus avec d’autres constructeurs et se voulant une norme « ouverte » de manière à pouvoir utiliser les optiques « 4/3 » sur tous les appareils partageant ce standard.
A ce jour, on peut trouver dans ce format, outre les Olympus, des boîtiers Panasonic ou Leica ( en fait des appareils similaires, avec un habillage et une électronique embarquée différente), ce qui permet d’avoir une gamme d’optiques relativement étendue : en plus des optiques Leica ou Olympus, il existe des optiques Sigma au standard « Four-Thirds ». Outre les optiques 4/3, on peut utiliser d’anciens objectifs montés sur le boîtier grâce à une bague adaptatrice, le tirage (distance entre le foyer de l’objectif et le plan de l’image) étant plus court dans le standard 4/3 que dans le cas d’autres systèmes, des optiques d’autres marques peuvent être utilisées, mais en mise au point manuelle et avec un diaphragme lui aussi manuel, ce qui peut conduire à un assombrissement de la visée. On peut ainsi continuer à utiliser d’anciennes optiques de grande qualité, ou aux caractéristiques particulières comme les optiques à décentrement, mais avec un angle de vision réduit de moitié, le 24mm shift, devenant ainsi l’équivalent d’une focale de 48mm…

Une des caractéristiques de ce standard est la taille réduite du capteur (13.0×17.3 mm) par rapport aux standards adoptés par Nikon, Pentax, Sony (15.6×23.5 mm) ou Canon (14.8×22.2 mm). Pour ces derniers, le rapport des côtés de l’image est de 3/2 (comme dans le 24x36 argentique) alors qu’il est de 4/3 dans la norme « Four-Thirds » (comme les téléviseurs classiques ou les moniteurs informatiques avant l’apparition des écrans larges).
Cette taille réduite conduit à une diagonale d’image plus petite et donc à une focale « normale » d’environ 25mm alors qu’elle est d’environ 50mm pour un 24x36, ce qui donne un facteur d’équivalence de 2x : un 50mm équivaut à un 100mm en 4/3.
Par comparaison, le facteur d’équivalence est de 1,5x pour Nikon ou 1,6x pour Canon…il existe des reflex numériques dont le capteur a une taille de 24x36mm chez Nikon et Canon et donc sans facteur de conversion mais il s’agit là d’appareils de très haut de gamme et donc d’un prix très largement supérieur.

Le premier modèle de la nouvelle gamme Olympus est le E-410 de taille réduite, l’ensemble avec les optiques 14~42 et 40~150 ( de 28 à 300 mm en équivalent 24x36) est extrêmement compact et léger et idéal pour le voyage. Le E-510 quant à lui est légèrement plus encombrant mais incorpore une stabilisation d’image par mouvement du capteur.

Ces deux modèles sont construits en matière « plastique » mais les matériaux sont résistants et durables. Ils ont, comme tous les reflex Olympus équipés du système anti-poussières, une membrane, devant le capteur, vibrant à très haute fréquence qui évite le dépôt de particules indésirables. Ils sont de plus dotés du « Live View » qui permet de visualiser l’image de visée sur l’écran d’affichage arrière ce qui permet de ne pas devoir garder l’œil « collé au viseur ». Lors de l’utilisation de cette fonction, le miroir est relevé et une partie de l’image formée sur le capteur est utilisée pour donner une image sur l’écran de visualisation.

Le E-3 quant à lui est un boîtier à vocation professionnelle en alliage de magnésium, de taille plus imposante et doté de joints multiples , il est résistant aux éclaboussures, ce qui sous nos climats est une caractéristique « utile », la pluie n’étant plus vraiment un obstacle …
Son encombrement et son poids ne sont pas excessifs, la masse étant par ailleurs un gage de stabilité, et grâce à la poignée incorporée la prise en main est bonne et confortable pour un appareil de cette gamme. Un boîtier d’alimentation peut être ajouté sous l’appareil, mais contrairement au E-1, il n’utilise plus une batterie différente, mais deux batteries « standard », les mêmes que dans tous les reflex Olympus (BLM1) ou encore un réceptacle pour des piles crayons (AA) alcalines classiques que l’on peut trouver un peu partout, une bonne solution de dépannage .
Les différents réglages sont accessibles par l’intermédiaire du menu principal et du commutateur à 4 voies situé à droite de l’écran LCD arrière (6,4 cm de diagonale).

On peut aussi procéder à ces réglages en utilisant les boutons dédiés aux diverses fonctions et les molettes de réglage avant et arrière ce qui donne une grande flexibilité. Les valeurs réglées sont affichées dans le viseur, sous l’image ou sur l’écran de contrôle situé sur la face supérieure. Grâce aux informations dans le viseur et aux boutons dédiés, il est possible de modifier ses réglages en gardant l’œil dans le viseur, mais cela nécessite un certain apprentissage étant donné la multiplicité des possibilités…
Le viseur est plus grand que sur les modèles précédents avec un grossissement de 1,15x et un champ de vision correspondant à 100% de l’image captée on peut aisément effectuer une mise au point manuelle. Le viseur est muni d’un réglage de correction de dioptrie pour adapter la visée à sa vue, et d’un obturateur pour éviter une erreur de mesure lorsque l’on effectue de longs temps d’obturation en automatique ou lorsqu’on utilise le « Live View ».
Le verre de visée peut être remplacé par un autre comportant un quadrillage facilitant le cadrage, mais contrairement au E-1, sur lequel ce remplacement pouvait être fait par l’utilisateur, cette opération doit être réalisée par le service technique d’Olympus.

En ce qui concerne la mise au point, de gros progrès ont été réalisés par rapport au E-1 qui était parfois à la peine surtout en basses lumières. Alors que dans le E-1 la mise au point se faisait sur 3 points, elle s’effectue ici sur 11 points chacun d’entre eux travaillant dans les deux axes et permettant une mise au point beaucoup plus rapide et fonctionnant efficacement dans une plage d ‘éclairement étendue vers les basses lumière. Les points de mesure utilisés par l’autofocus peuvent être choisis par l’utilisateur afin d’adapter la mesure à son style de travail. On peut opter pour une mise au point continue ou sélective (la mise au point s’effectue en appuyant légèrement sur le déclencheur) chacune de ces positions pouvant être associée à la mise au point manuelle pour affiner le réglage ou le modifier légèrement au moment de la prise de vue, le sens de rotation de la bague de mise au point pouvant lui aussi être défini suivant les préférences de l’utilisateur
Comme les E-410 et E-510 le E-3 est lui aussi doté de la fonction « Live View », mais dans le cas du E-3 l’écran de visualisation LCD est mobile et peut donc être positionné de façon à travailler par exemple au ras du sol ou en tenant l’appareil à bout de bras mais en continuant à pouvoir cadrer de manière précise.

Il faut toutefois tenir compte du fait que si la visée est « continue », au moment de la mise au point le miroir doit être abaissé pour permettre au système autofocus d’effectuer cette dernière, ce qui induit un certain délai entre le moment où l’on appuie sur le déclencheur et le moment ou la photo est prise, ce qui peut se révéler un inconvénient dans le cas où le sujet est mobile.
Pour des réglages de mise au point très précis, par exemple en macrophotographie, une partie de l’image peut être agrandie.
La luminosité de l’écran de visualisation s’adapte automatiquement à la luminosité ambiante à l’aide d’une cellule qui mesure cette luminosité. L’écran peut être rabattu vers l’intérieur, ce qui évite de l’endommager…et aussi la tentation de regarder systématiquement la photo que l’on vient de prendre…
La mise sous tension du boîtier par le biais d’un commutateur situé sous le pavé directionnel commande automatiquement le fonctionnement du système d’élimination des poussières.
Juste au dessus se trouve le bouton de sélection du système de stabilisation qui fonctionne par déplacement du capteur, il est possible de choisir entre un déplacement dans les deux axes ou uniquement une stabilisation dans l’axe vertical, dans le cas où l’on effectue un mouvement panoramique pour accompagner un sujet mobile. Cette stabilisation permet de travailler à des vitesses plus lentes et donc de « gagner des diaphragmes » sans devoir utiliser une sensibilité plus élevée. Mais il ne faut pas perdre de vue que la stabilisation ne s’applique qu’aux mouvements éventuels de l’appareil, et qu’elle est donc sans effet par rapport à un sujet qui bouge… A noter que cette stabilisation n’est pas possible si l’on utilise des optiques « anciennes » via un adaptateur, contrairement au système Pentax, où il est possible d’introduire les données de l’objectif utilisé pour utiliser également la stabilisation…
Une telle possibilité serait la bienvenue (via une modification du firmware ?) pour des optiques de longues focales et de grande luminosité comme le Zuiko 250mm F2 ou le 350mm F2.8 ou certains téléobjectifs Leica, le genre d’optique de grande qualité et de prix tout aussi grand, qu’il serait bien dommage de mettre au « placard »

Au capteur Kodak utilisé pour le E-1 a succédé un capteur d’origine Panasonic du même type que celui utilisé dans les E-410 et E-510 mais dans une version plus élaborée et associé à un processeur d’image plus performant, c’est un capteur de 10 Megapixels qui délivre une image de 3648 x 2736 pixels. Le gain de définition d’image est sensible, et l’utilisation de sensibilités élevées n’est pas accompagnée par un « bruit de fond » insupportable, de gros progrès on étés accomplis, 800 Iso et même 1600 Iso peuvent être utilisés sans trop de soucis,

3200 Iso étant à réserver pour des cas plus exceptionnels avec une perte notable de qualité…on paye ici la petite taille du capteur…

mais on n’est pas non plus dans la même gamme de prix que le D3 de chez Nikon…
Le rendu colorimétrique, et une grande dynamique d’image faisaient du E-1 un excellent appareil pour le portrait, la dynamique semble être légèrement moins grande et le rendu colorimétrique légèrement différent, mais sans que l’écart soit dramatique. Les images au format Raw sont enregistrées en 12 bit alors qu’elles l’étaient en 14 bit avec le E-1…
Le déclenchement reste peu bruyant, même si le niveau sonore est légèrement plus important que celui du E-1. l’ergonomie restant, comme chez son prédécesseur une des grandes qualité de ce boîtier, avec de gros progrès au niveau de la visée. Un très net progrès au niveau de l’autofocus, un bon rendu aux sensibilités élevées, la stabilisation d’image le « live view « avec l’écran articulé sont des points positifs dans le bilan de cet appareil. A noter aussi une plus grande plage de vitesses d’obturation (1/8000-60 s) une mémoire tampon de plus grande capacité (19 images) et une possibilité de prise de vue en rafale de 5 images/secondes.
Contrairement au E-1 qui en était dépourvu, le E-3 possède un flash incorporé, de puissance réduit certes (Nombre guide 13) mais parfois bien utile. Outre ce flash on peut utiliser de nouveaux flash FL-36R ou FL-50R commandés et contrôlés sans fil à partir du boîtier.
Un appareil complet, à l’ergonomie « confortable » et aux performances en progrès…ce qui est somme toute logique vu le délai écoulé depuis la sortie du E-1

  • Olympus E-3
  • corps du boitier en magnesium
  • face arriere
  • utilisation "live view" pour cadrage precis...a distance
  • comparaison rendu image en utilisant des sensibilites elevees
  • faible lumiere 3200 iso  1/25 F3.8
  • Marc Simon. Amsterdam
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