L’Ecole francophone et le Centre sportif et culturel de Fourons ont fêté leurs 30 ans d’existence.
En ce samedi 22 octobre, la communauté francophone des Fourons était réunie à Fouron-Saint-Martin pour célébrer le 30ème anniversaire de l'école francophone des Fourons gérée sans tutelle communale ainsi que le 30ème anniversaire du bâtiment du Centre Sportif et Culturel des Fourons.
Après un spectacle présenté par les enfants de l'école francophone, les harmonies de Teuven et Rémersdael ont exécuté une partie de leur programme de concert.
Grégory Happart, président du Centre Sportif et Culturel, a rappelé les différentes étapes parcourues au cours de ces 30 années, avant de passer la parole à Frédéric Daerden, vice-président du gouvernement de la Communauté Wallonie-Bruxelles. Le choix avait été fait par les organisateurs de renoncer à la série habituelle des discours. Frédéric Daerden (PS) ne représentait donc pas son parti, mais toute la Communauté Wallonie-Bruxelles. Dans le public, on notait aussi la présence de Freddy Lejeune (MR), bourgmestre d'Aubel, et d'Alain Mager, président des Engagés ( Parti social-chrétien jusqu'en 2002, devenu Centre démocrate humaniste ) de l'arrondissement de Verviers.
La soirée s'est poursuivie par une "Nuit des Filles" dans une excellente ambiance.
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Historique
En perte de vitesse, ces dernières années, la Fête du Peuple fouronnais prend un tour festif, ce samedi, au Centre sportif et culturel de Fouron-Saint-Martin, où les Fouronnais francophones vont célébrer le double trentième anniversaire du Centre, et de l'école francophone voisine des Fourons.
Comme le rappelle l'ancien bourgmestre Nico Droeven dans le périodique «Le Foron», c'est en mars 1992 que Bernard Anselme, alors ministre-président de la Communauté française, est venu inaugurer le Centre sportif et culturel, qui avait été entièrement subsidié par l'institution qu'il présidait.
Il ne s'est écoulé que quatre ans entre la décision de construire un Centre sportif et culturel francophone à Fouron-Saint-Martin et son inauguration en 1992
Les travaux, à l'époque, avaient été rondement menés, puisque c'est en vertu des accords de 1988, qui avaient permis la mise sur pied de la Région bruxelloise que les Fouronnais francophones avaient obtenu, en «compensation» du renoncement de José Happart au poste de bourgmestre, l'implantation d'un Centre sportif et culturel à Fouron-Saint-Martin.
Depuis lors, l'institution a joué pleinement son rôle de catalyseur d'initiatives sportives, associatives et culturelles.
Pour échapper à la tutelle flamande
C'est la même année que l'école francophone des Fourons a ouvert ses portes. Elle remplaçait l'ancienne école communale francophone, officiellement tolérée depuis le 1er janvier 1977, à l'initiative de Herman De Croo, alors ministre toujours national de l'Éducation nationale du gouvernement Tindemans 1. Mais l'accord prévoyait que cette école devait être sous tutelle flamande. Ce qui impliquait la visite d'inspecteurs linguistiques; l'obligation pour les enfants de réussir un examen de néerlandais à partir de la troisième année primaire; et l'obligation pour l'école d'enseigner le néerlandais à raison de huit heures par semaine ppour les enfants de cinquième et sixième primaires.
L'école francophone des Fourons est depuis 1992 une école libre non-confessionnelle de la Communauté française
Au fil du temps, rappelle Nico Droeven, les parents avaient émis le souhait de voir leur progéniture recevoir «le même enseignement que partout en Wallonie tant aux points de vue administratif que pédagogique». D'autant que les enfants des familles francophones, issus de l'enseignement primaire, poursuivaient dans leur grande majorité leurs études secondaires dans des établissements francophones. C'est ainsi que le 1er septembre 1992 s'ouvre l'école francophone libre et non-confessionnelle de Fouron-Saint-Martin, couverte par un contrat entre l'asbl du Centre sportif et culturel avec la Communauté française.
Faute d'écoliers...
L'école communale francophone reste à l'époque ouverte, dans un local de l'ancienne Maison communale de Fouron-Saint-Pierre. «Mais pas un seul enfant n'y est inscrit au 30 septembre, et elle cesse donc ses activités», rappelle Nico Droeven. L'épisode donnera néanmoins lieu à un procès entre les enseignantes de l'école communale, licenciées par la Commune, et les responsables communaux fouronnais. La Justice accordera finalement, au bout de plusieurs années, des indemnités de licenciement aux enseignantes concernées.
Projets avortés
Un projet d'extension de l'école, sous le mayorat de Nico Droeven, entre 1989 et 1994, n'a pu se concrétiser, en raison de l'opposition flamande, rappelle l'ancien bourgmestre.
De même, en 2000, un projet d'échanges linguistiques entre l'école francophone des Fourons et les écoles voisines de Gronsveld - Margraten aux Pays-Bas seront «"torpillés" juste avant leur concrétisation» narre Nico Droeven, malgré le soutien au projet de l'université de Maastricht...
Ce samedi, on ne retiendra que l'événement festif du double trentième anniversaire. Restent, en toile de fond, les difficultés financières de la Fédération Wallonie-Bruxelles, qui ont privé en 2020 le Centre sportif et culturel de sa bibliothécaire. Et qui laissent planer des nuages sur le financement de l'école francophone, dont le bâtiment a été racheté en 2018 par le Centre sportif et culturel pour un peu plus de 648000 euros, entièrement pris en charge par la Fédération Wallonie-Bruxelles.
Contact : 04 / 381 04 00 ( Centre sportif et culturel de Fourons )
( Extrait du blog fouronnais de Jean-Louis Xhonneux ( http://fourons.blogspirit.com/ ).