P. Verlaine et l'Ardenne

écrit par ReneDislaire
le 28/06/2012
Verlaine - photo 3361

Paul Verlaine et l'Ardenne. C'est "un beau livre".
La couverture dit déjà bien des choses: le seing de P. Verlaine en vol de grues griffe comme une invitation à la rêverie parmi des arbres sans nombre, éclairés par Dieu sait si c'est le soleil qui décline ou la lune qui croît.
C'est l'heure où le froissement des feuilles, les murmures des oiseaux, les bruits de la forêt, la musique qu'offre la nature enfin, peut être perçue comme l'affectionnait l'auteur de "Romances sans paroles", titre inouï.
P. Verlaine et l'Ardenne, de Danielle Chanteux-Van Gottom (Weyrich éditions), est un curieux abécédaire.
Est-ce Verlaine et l'Ardenne que ce livre, ou est-ce l'Ardenne et Verlaine?
Vingt-six cartes illustrées, commentées par le poète dont l'Ardenne n'a jamais connu qu'il fût maudit.
Car au pays de son père Verlaine reçut une éducation religieuse qu'il pratiqua assidûment: c'était le temps des vêpres, des rogations et autres offices avec une saint-sulpicerie manifeste. Le temps où Carlsbourg, notamment, vivait au rythme de la tradition religieuse la plus pure. C'est pourquoi, est-il revendiqué, Verlaine peut-il être considéré comme poète chrétien auteur des plus beaux vers de la langue française.
Ce beau livre est une fresque de "tableautins", une promenade dans l'Ardenne dont le centre est Paliseul, dans un circuit à la fois géographique, historique et littéraire: "L'Ardenne en diable avec des habitants très doux"...
L'auteur nous promène dans la "chère petite patrie" animée par des reliefs variés, l'entre Lesse et Semois, où les villages de Paliseul et Jéhonville ont tant compté pendant "les périodes fastes des vacances" que Verlaine a passées chaque année dans sa famille.
Une patrie où les loups font frémir dans les histoires l'hiver à la veillée. Pourvoyeuse de fruits forestiers, parmi lesquels "la myrtille qui teint les ongles et les dents". Dont les scailtons extraient l'ardoise "toujours humide et plus sombre que la pluie". Où les lilas en fleurs ont "une haleine poivrée" et les foins engrangés "des relents de coumarine".

René Dislaire

Lien:
Verlaine, Afrique: interview d’un poète symboliste togolais sur l’ouvrage de Danielle Chanteux-Van Gottom

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