L’athénée Maurice Carême, de Wavre, devient l’athénée Prince Laurent

écrit par ReneDislaire
le 01/04/2013
Il est des morts... (photo Brusselsmuseums)

Trouvez la détente et le coup partira
C’est une révolution. « C’est pour du vrai » disent les potaches. Un texte normatif à valeur réglementaire porté à bout de bras par la ministre octosyllabique Marie-Dominique Simonet (cdH), mère porteuse des valeurs de la laïcité, va rebaptiser les vacances de Pâques en vacances de printemps, celles de Noël en vacances d’hiver, les congés de Toussaint en congés d’automne. Heureusement que nous n’avons plus le Congo et des missionnaires blancs à Jadotville : « - c’est quoi l’hiver, Père Joseph? »
La perle: ne dites plus « congés de carnaval », mais «congés de détente». Génial alibi que ce pléonasme, dont n’ont pas été dupes les innombrables internautes qui se sont aussitôt exprimés en termes divers, et même d’hiver vu la température ambiante en cette fin mars 2013.
MDS aurait en effet voulu faire croire qu’elle n’avait pas l’intention (du tout, comme disent les femmes politiques) de saper les références à la culture chrétienne du lambeau d’Occident que devient notre communauté « Wallonie-Bruxelles », qu’elle n’aurait pu mieux trouver. Laïciser « carnaval » « en détente » : l’opération se dédouane d’appartenir au complot des méchants qui veulent flinguer le catho dont le cœur palpite encore dans notre vocabulaire quotidien. MDS meurtrière ?
Détente: « pièce qui fait partir le coup d’une arme à feu », nous indique le dictionnaire avant toute autre chose.
« Il y a un meurtrier en chacun de nous. Trouvez la détente et le coup partira » (John Steinbeck).

L’athénée Maurice Carême, à Wavre, devient l'athénée Prince Laurent
Rares sont les instituts, hors de l’enseignement libre, dont le nom a une connotation chrétienne.
Mais quand c’est le cas, il est dans la logique de la stratégie de neutralisation des noms de chasser tout ce qui a odeur de sainteté des mentions de l’enseignement officiel.
Ainsi, l’institut provincial « La Samaritaine », qui forme des infirmières à Montignies, va-t-il changer d’enseigne. Les Hennuyers voulaient remplacer La Samaritaine par « Mestdagh », mais dans Mestdagh, on entend « messe » ; c’est donc « Colruyt » que s’appellera désormais l’école.
Le pire intrus du vocabulaire liturgique dans les noms de l’enseignement officiel est évidemment l’athénée Maurice Carême, à Wavre.
A ce nom qui sent le cilice sera substitué le nom d’un personnage qui le sent moins, celui du Prince Laurent.
Nous ne voulons pas chagriner certaines familles, mais de source sûre nous avons appris que Mesdames Dominique Noël et Marie Toussaint, candidates pourtant bien placées pour le poste de directrice à pourvoir à l’athénée royal François Bovesse à Namur, n’ont aucune chance, en raison de leur handicap patronymique. C’est une prétendante au nom bien neutre de Simone Heyd qui va l’emporter.

Et le reste ?
Il va de soi que si le cdH a lâché sur des droits aussi acquis que pouvaient paraître les vacances de Pâques et les congés de Toussaint à s’appeler ainsi que les avaient appelés nos ancêtres, comme de juste, la Loge de Bastogne ne fera bientôt qu’une bouchée de « Sainte-Thérèse », docteur de l’Eglise, et la Loge de Bra-sur Lienne du « Spirit of St Luc », médecin personnel de Jésus-Christ. Bonne chance en effet, avec l’esprit qu’on fait souffler, d’encore ramasser plein de thunes pour un hélico qui porte le nom d’un saint apôtre. Tout le monde n’a pas l’ouverture d’esprit de Saint-Exupéry…
Quant aux Diables Rouges, heureusement qu'ils sont d'abord flamands.

René Dislaire

  • Il est des morts... (photo Brusselsmuseums)
  • ... qu'il va falloir enterrer une seconde fois (photo "Jardindesartistes")
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