Choi Xooang expose à LIEGE

écrit par admin
le 22/01/2014
Choi Xooang

EXPOSITION XOOANG CHOI (Corée)
Musée d’Ansembourg, LIEGE
Une collaboration des Musées de la Ville de Liège et du Théâtre de Liège (Festival Pays de Danses 2014)

Entre l’hyperréalisme de sa facture et l’onirisme virant parfois au cauchemardesque de son univers, le travail du jeune artiste coréen Choi Xooang nous fait basculer d’un monde à l’autre en un battement de cils. Né en 1975 à Séoul, où il vit et travaille aujourd’hui, Choi Xooang fait partie de cette jeune génération d’artistes qui a profité des mutations profondes engagées par la société coréenne depuis une vingtaine d’années vers une modernité et une démocratisation de la société, entraînant un dynamisme économique, mais aussi artistique. Un phénomène accentué depuis quelques temps par le dynamisme du marché de l’art contemporain chinois voisin, qui a permis, dans son sillage, à ces jeunes artistes coréens (parmi lesquels Jung-Yeon Min, Kim Dong-Yoo, Chun Kwang-Young ou encore Do-ho Suh) de connaître le succès sur la scène internationale. Parmi eux, Choi Xooang, exposé en Corée puis en France depuis une dizaine d’années, a reçu dans son pays plusieurs prix et fait partie depuis 2009 des collections publiques du Musée national d’art contemporain de Corée.

Après des études de sculpture à l’Université nationale de Séoul, Choi Xooang prend part à plusieurs projets de films d’animation à partir de figurines en argile, « un domaine qui m’intéresse encore énormément, avec le manhwa (la bande dessinée coréenne), car dans leur application respective, ils montrent la réalité en utilisant l’exagération, la distorsion et l’omission à travers leurs personnages » déclarait-il en juin 2012 au magazine Hey !. Trois termes (exagération, distorsion, omission) qui immédiatement retiennent l’attention et semblent livrer des clés d’explication pour son œuvre. Car les sculptures en résine peintes de Choi Xooang, si elles se concentrent sur la représentation du corps (nu), figurent des êtres difformes, partiellement constitués ou aux membres exagérément agrandis. Comme si l’artiste s’attelait à représenter physiquement les élucubrations dont notre esprit est capable dans nos plus sombres cauchemars.

Fortement marqué par sa facture hyperréaliste, le travail sculptural de Choi Xooang n’est évidemment pas sans rappeler celui de ses prédécesseurs en la matière : Duane Hanson, John de Andrea, Ron Mueck, Patricia Piccini ou encore Jake et Dinos Chapman. Mais loin du sensationnalisme parfois revendiqué par certains d’entre eux, l’œuvre de Choi Xooang livre au contraire une vision de notre société pleine d’empathie : « L’être humain est un miroir dans lequel je me regarde ».

A la façon de créatures mutantes, ces œuvres ne présentent qu’une seule partie du corps – une bouche, des yeux, un pied, des mains – de façon hyperréaliste, comme pour insister sur un aspect particulier de la sensibilité « différente » de ces individus. Choi Xooang tente ainsi, avec peu de narration, d’exprimer avec force les émotions humaines (peur, désir, solitude…), seules choses données, selon lui, « à un homme ou une femme hormis leur statut social dans le fonctionnement d’une société capitaliste ».
23/01 > 14/02/2014

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