Ce 3 octobre dernier, cela faisait 40 ans que la légende rouche, Roger Claessen, s’est éteinte.
40 ans après la mort de Roger Claessen, son fils s'exprime : « Aujourd’hui encore, des gens pleurent dans mes bras »
Son fils, Marc-Antoine, a accepté d’ouvrir l’album souvenir.
Le rendez-vous était fixé ce mardi à 13h sur les hauteurs de Visé, à quelques encablures de Warsage, là où la légende, le mythe a pris vie. La porte s’ouvre, premier choc : la ressemblance est frappante. "On me le dit souvent." C’est un jour spécial pour notre hôte. "Papa aurait eu 81 ans aujourd’hui."
Papa, c’est celui qui a fait vibrer des centaines de milliers de fans rouches, celui qui faisait lever les foules, celui qui a été élu joueur du siècle à Sclessin : Roger Claessen. Ce lundi 3 octobre, cela fera très exactement 40 ans que Roger-la-Honte nous a quittés. À cette occasion, son fils, Marc-Antoine, a accepté de rouvrir l’album souvenirs. "IlXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXX
Claessen, le fils, remonte avec les trésors. "Voici sa casquette avec les 17 étoiles, cousues par sa maman, représentant chacune de ses sélections en équipe nationale. Il aurait dû en avoir bien plus mais papa a souvent été mis à l’amende (rires)."
Des trésors que Marc-Antoine a songé à revendre un jour. "Car mon rêve est d’offrir une belle sépulture à mon papa. Il partage un caveau avec son neveu. J’aimerais qu’il puisse bénéficier d’une belle stèle individuelle mais cela coûte très cher. C’est pour cela que j’ai pensé à vendre ce maillot mais mes enfants (Fiona et Dorian) s’y sont farouchement opposés."
De nos jours, on affuble bien trop souvent certains joueurs de superlatifs tel que celui de légende. Mais les plus anciens vous le diront, de légende, il n’y en a qu’une à Sclessin. Elle se nomme Roger Claessen. Lui dont le portrait trône toujours fièrement sur le frontispice de la T1. "J’espère vraiment que les nouveaux propriétaires ne toucheront pas à la fresque lorsqu’ils rénoveront le stade", lance Marc-Antoine, craintif. "C’est un message que je leur lance : ne touchez pas à la fresque. Si vous le faites, ce sera comme une seconde mort pour mon papa. J’aimerais les rencontrer un jour pour en parler."
Le message est passé Marc-Antoine.
Les raisons de sa disparition
« La vérité, on ne la connaîtra jamais »
Le 3 octobre 1982, Marc-Antoine a 11 ans lorsqu’il apprend la tragique nouvelle. Son papa est retrouvé mort dans une cave liégeoise après avoir abusé d’alcool et de valium. "À cet âge, je n’étais pas encore assez mûr pour comprendre ce qui se passait. Ce n’est qu’après qu’on fait son deuil. Il avait quitté ma maman quand j’avais huit ans et je ne le voyais qu’un week-end sur deux. Il y avait déjà un manque avant sa disparition. Ensuite, il est resté vivant grâce à la mémoire des gens, via sa notoriété."
Marc-Antoine a cherché des réponses à ses questions. "La vérité, on ne la connaîtra sans doute jamais. La mienne ? Je ne saurais vous répondre. Je ne pense pas que quelqu’un la connaisse vraiment. On m’a dit qu’il aurait écrit une dernière lettre à mon intention avant sa mort. Je ne l’ai jamais retrouvée."
Quant aux souvenirs de son enfance passée avec son père, ils sont restés vagues. "J’ai encore quelques flashs, notamment des fêtes de Noël où encore quand je passais du temps avec lui, Quai des Ardennes. Les oiseaux évidemment puisque papa adorait et avait deux grandes volières."
Les souvenirs de son père
« Jeck, Depireux et Piot ne me disaient pas tout »
Alors, ses souvenirs, Marc-Antoine Claessen va se les construire grâce aux témoignages des anciens compagnons de route de son paternel. "J’ai énormément parlé avec Léon Jeck, Christian Piot, Henri Depireux, Léon Semmeling. Ce sont eux qui m’ont fait connaître mon père. Surtout au niveau footballistique. Je ne l’ai jamais vu jouer au Standard."
Mais les anciens acolytes de Roger-La-Honte ne disaient pas tout. "Ils me cachaient les côtés plus sombres, c’est vrai. Pour ne pas me brusquer. Un jour, je leur ai dit qu’ils pouvaient tout me dire. Ils m’ont alors raconté certaines choses que je ne pourrai pas vous raconter (rires)."
Près de 40 ans après la disparition de son papa, Marc-Antoine Claessen ne regrette rien de la vie de son père. "Je ne dirais pas que la célébrité me l’a arraché. Je n’ai pas de regret par rapport à l’homme qu’il était ou encore la vie qu’il a menée. Tout simplement parce que je me dis qu’il a apporté tant de joie aux gens. Le bonheur qu’il a donné est plus cher, à mes yeux, que la vie qu’il a perdue."
KEVIN SAUVAGE dans L’AVENIR - LE JOUR VERVIERS
A revoir : 14/01/2021 Parmi les joueurs emblématiques de notre football belge !! | Ardenne Web ( à copier - coller )