COVID 19 - Je couds des masques
Je couds des masques. Mais on ne le sait pas
Voilà un métier qui n’existait plus.
Ci et là des stylistes, délassement d’artiste.
Ou job aux ateliers de l’’opéra. Ce n’était même plus un passe-temps familial. Hobby de pair avec les dentelières.
Les dernières écoles ménagères ont fermé il y a 50 ans
Les photos des classes sont en noir et blanc.
À quoi servirait la couture ménagère ?
Retourner les cols de chemise ? Révolu.
Les rideaux sont livrés sur mesure.
Les vêtements retouchés en grande surface.
Notre atelier de couture, c’est la Chine.
Le Laos, le Vietnam.
Qui aurait imaginé, il y a deux mois, de revaloriser ces métiers sociaux ?
Non par appel des politiciens.
Par nécessité.
Par la volonté de femmes relevant un défi.
Elles s’y sont mises chacune à la maison. Mesure de confirment.
Modestes, pour un humble travail.
Elles ont appris le mot tutoriel.
Bribé à gauche à droite des chutes de tissus.
Le plaisir et le devoir de se rendre utile
Le plaisir de faire plaisir. Ce plaisir sera leur merci.
Elles ont adhéré à cette nécessité.
Consensus sur l'importance de revaloriser les métiers sociaux. Chez nous.
Et voilà qu’on réinvente la Belgique.
Palier les imprévisions des gouvernants.
Sans rechigner. Sans crier tous pourris.
Fierté encagoulée.
Coudre des masques. Condition de survie.
Gestes citoyens, qu’on appelle ça.
Merci les entre-deux-âges, au nom du troisième.
René Dislaire © Houffalize, le 05.05.2020
Houffalize. Un cas parmi d’autres de contribution à la confection des masques anti-virus.. Spécialité essentielle.