Evita, figure emblématique de l’Argentine des années 1970

écrit par VandenHende
le 26/01/2020
Evita, figure emblématique de l’Argentine des années 1970

Figure contemporaine du militantisme social argentin, Eva Perón a marqué l’histoire. Alberto Breccia et Hector Oesterheld signent ici un récit d’exception.
Evita s’inscrit, comme Che, dans la volonté d’Hector Oesterheld de mettre en lumière les personnalités latino-américaines oubliées dans le contexte politique des années 1970. Le scénario a été abandonné à cause d’aléas politiques, puis redécouvert dans les années 2000. Un livre historique qui a bien failli ne jamais exister.

Scénariste : OESTERHELD Hector
Héctor Oesterheld est né à Buenos Aires d'un père allemand, Fernando Oesterheld, et d'une mère basque, Elvira Ana Puyol, d'origine juive1. Dès 1951, il écrit des bandes dessinées, travaillant avec le dessinateur uruguayen Alberto Breccia, Hugo Pratt (El Sargento Kirk, Ernie Pike), etc1. Il fonde en 1957 la maison d'édition Frontera (es), à laquelle participe Hugo Pratt, et qui publie notamment L'Éternaute en feuilleton.
En 1968, sous la dictature du général Onganía, il écrit avec Enrique et Alberto Breccia la seule biographie dessinée de Che Guevara1. Seule la première édition, rapidement épuisée, a pu être imprimée, la censure s'abattant sur les suivantes1. Il publia La Guerra de los Antartes, une histoire mythique de l'Argentine qui mettait en valeur les idéaux révolutionnaires des Montoneros, dans le journal Noticias, interdit par le décret no 630 du 27 août 1974 (sous le gouvernement d'Isabel Perón). Une biographie dessinée d'Eva Perón a aussi été préparée, mais n'a pas été achevée en raison de la censure militaire ; les originaux ont été publiés bien plus tard par la maison d'édition Doedytores.
Militantes de la gauche peroniste, ses quatre filles (18 à 25 ans) ont été enlevées, séquestrées et assassinées par la junte militaire (1976-1983), ainsi que ses petits-enfants et ses beau-fils. Il devint directeur de la publication des Montoneros après ces enlèvements.
Âgé de près de 60 ans, Héctor Oesterheld fut enlevé à son tour fin 1977 et ne réapparut jamais1. Il transita par le centre clandestin de détention de La Perla ainsi que par le « Sheraton » (novembre 1977-janvier 1978). Le rapport de la CONADEP cite des témoins qui l'ont vu dans les centres de détention, et le procureur de Nuremberg (Allemagne) a ouvert une enquête concernant sa disparition. La Coalition contre l'impunité en Argentine, qui reçut en 2004 le prix de solidarité de la ville de Brême, a aussi enquêté sur son cas ; le prix fut donné en mains propres au pasteur Kuno Hauck et à la femme d'Héctor, Elsa de Oesterheld, en commémoration des victimes allemandes ou d'origine allemande de la dictature militaire.
Sa veuve Elsa Sánchez participa aux manifestations des Mères de la Plaza de Mayo et devint une des porte-paroles des Grand-mères de la Plaza de Mayo, qui luttaient pour le retour des orphelins des "disparus" dans leurs familles. (source Wikipedia)

Illustrateur : BRECCIA Alberto
Alberto Breccia (Montevideo, 15 avril 1919 - Buenos Aires 10 novembre 1993) fut un dessinateur d’historieta argentin. D’abord influencé par la bande dessinée d’aventures nord-américaine (Milton Caniff), il s’était forgé un style très personnel et en constante évolution, qui empruntait à l’art grotesque, à l’expressionnisme et au clair-obscur. Il commença sa carrière professionnelle en 1939, en rejoignant la maison d’édition Manuel Láinez. Il participa à des magazines tels que Tit-Bits, Rataplán ou El Gorrión où il créa des comic strips comme Mariquita Terremoto, Kid Río Grande ou El Vengador (d’après un roman à succès). Pendant les années 1950, il devint membre honoraire du groupe de Venise, composé d’artistes italiens expatriés comme Hugo Pratt, Ido Pavone, Horacio Lalia, Faustinelli ou Ongaro. Avec Hugo Pratt, il ouvrit l’école panaméricaine d’art à Buenos Aires. En 1957 il rejoignit Frontiera Editorial, alors dirigé par Héctor Germán Oesterheld, qui scénarisait Ernie Pike. En 1958, Breccia lance la série Sherlock Time sur un scénario de Héctor Oesterheld dans Hora Cero Extra. En 1960, il commença à travailler pour des éditeurs européens via une agence artistique basée à Buenos Aires : Il dessina quelques westerns et histoires de guerres pour la maison d’édition anglaise Fleetway. Cette période ne dura pas longtemps. Son fils Enrique dessina également quelques histoires de guerres pour Fleetway à la fin des années 1960 : Spy 13. En 1962, il produisit avec Héctor Oesterheld (exécuté durant la dictature argentine) peut-être SA plus importante bande-dessinée : Mort Cinder. Il donna à l’antiquaire Ezra Winston son propre visage vieilli, et à son compagnon Mort Cinder celui de son ami Horacio Lalia. Mort Cinder parut entre le 20 juillet 1962 (n° 714 du magazine Misterix) et 1964. En 1968, il dessine avec son fils Enrique sur un scénario de Héctor Germán Oesterheld une biographie en bande […]

Editions Delcourt
ISBN : 978-2-413-01541-3
Prix : 14,50€

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