Lalique, la grâce à l’état brut qui sublime les Vosges
C’est à Wingen-sur-Moder, village situé à l’extrême ouest de l’Alsace, que s’épanouit le cristal René Lalique. Depuis 1921, on y fabrique vases, verres, flacons et objets décoratifs. Un musée splendide rend hommage à ces créations.
René Jules Lalique, né le 6 avril 1860 à Aÿ, dans la Marne, et mort le 1er mai 1945, est un maître verrier, bijoutier, joaillier et médailleur français.
Il s'est rendu célèbre par ses créations étonnantes de bijoux, puis de flacons de parfum, de vases, de chandeliers, d'horloges et, à la fin de sa vie, de bouchons de radiateur de voitures. L'entreprise qu'il a fondée fonctionne toujours. Son nom est resté attaché à la créativité et la qualité, car il a toujours su dessiner des objets fastueux mais restant discrets.
Ce voyage artistique autour du verre soufflé va débuter dans cette bourgade nichée dans la forêt vosgienne. Même si l’on est toujours en Alsace, les belles maisons fleuries de la plaine ont fait place à des résidences plus quelconques. Signe qu’ici, la beauté s’affiche d’abord dans les usines avant d’être exposée dans la rue… Pour Lalique, tout commence dans une ancienne verrerie du 18ème s. C’est là que René Lalique, déjà connu à Paris pour ses créations de bijoux et de parfums, décide en 1921 d’installer un atelier. L’homme qui a fait carrière dans la capitale ne choisit pas les Vosges par hasard. Il sait qu’existe ici un savoir-faire hérité du Moyen Âge, qui veut que chacun ou presque sait souffler et tailler le verre. Cet art-artisanat s’est développé grâce à deux ressources locales essentielles : le bois, pour chauffer les fours, et le sable, pour fabriquer le verre.
Musée signé Jean-Michel Wilmotte
L’atelier Lalique restera un temps dans ces locaux, avant de migrer dans un site voisin, toujours en activité. L’antique verrerie aurait pu sombrer dans l’oubli si elle n’avait pas fait l’objet d’un projet architectural visant à la restaurer. Objectif : créer un musée « à la gloire » de Lalique, qui présente la saga de la marque et ses créations les plus emblématiques. Ce fut chose faite en 2011, et pas par n’importe quel architecte : le français Jean-Michel Wilmotte, boulimique de la création bâtisseuse et, pour mémoire, passé dans sa jeunesse par l’école d’architecture Saint-Luc, à Tournai. La découverte de ce musée, avec ses collections permanentes et ses expositions temporaires, plonge le visiteur dans l’aventure iconique de la marque… et dans des rêves de beauté absolue.
Plus de 650 œuvres
Vases, verres, flacons, objets décoratifs… la finesse et la qualité des créations Lalique, passées du verre au cristal en 1945, sont uniques. Le musée présente plus de 650 œuvres. Organisées de façon thématique et chronologique, elles offrent un panorama complet des créations, des bijoux Art nouveau au cristal actuel en passant par le verre Art Déco. On y rappelle l’importance de l’Exposition Universelle de 1900, qui consacra à Paris René Lalique en tant que bijoutier. On y découvre l’apport de sa fille Suzanne, qui l’aida à dessiner des objets décoratifs, avant de devenir créatrice de décors de théâtre et de costumes. On y comprend les orientations de sa petite-fille Marie-Claude, soucieuse de combiner la tradition familiale et les modes de son époque quand elle reprend les rênes de l’entreprise en 1977.
Château Hochberg by Lalique
La fabrique actuelle, la seule au monde d’une marque rachetée en 2008 par un groupe suisse, est installée à l’autre bout du village. Elle ne se visite pas, c’est bien dommage. Mais un film projeté à la fin du musée dévoile l’univers des souffleurs qui font la légende de Lalique. Une griffe du luxe connue pour son iconique vase Bacchantes et ses verres décoratifs incolores. Le musée abrite aussi un restaurant et, en face, l’hôtel Château Hochberg by Lalique, idéal pour passer la nuit.
( Vacancesweb )