Le nouveau visage du circuit de Spa-Francorchamps prend forme
Le circuit de Spa-Francorchamps poursuit sa métamorphose avec la création d’une tribune au Raidillon et l’aménagement de la piste pour la sécurité des pilotes et le retour des motos.
Depuis la mi-octobre, le circuit de Spa-Francorchamps a entamé un véritable contre-la-montre pour mener à bien un des plus grands chantiers de son histoire. Les fans du circuit vont d’ailleurs certainement devoir y passer quelques heures pour prendre de nouveaux repères tant ces changements sont nombreux et impressionnants.
À commencer par le plus visible à l’heure actuelle: la toute nouvelle tribune qui va trôner au sommet du Raidillon, en lieu et place du chalet de l’EBRT qui avait été rasé en début de chantier. Pour rappel, cette tribune couverte sera d’une capacité de 4583 places avec un accès PMR. Cinq loges VIP sont situées, pour mieux visualiser, à hauteur du 1er étage du désormais ex-chalet de l’EBRT. Et seront donc en dessous de la tribune. Ces loges auront une capacité de 1050 personnes au total dans les espaces VIP avec 500m2 de terrasses privatives proposant une vue panoramique.
Cette petite tribune de football créée dans le plus beau des virages selon bon nombre de pilotes de F1 demande actuellement des forces vives importantes car il faut que la piste soit libérée pour le… 16 mars prochain ! Pour gagner ce contre-la-montre, ce sont 200 personnes par jour qui y travaillent, six jours par semaine, à raison de 12 heures par jour.
"C’est une quantité de travail énorme réalisé en un laps de temps hypercourt puisque l’on parle de cinq mois pour une rénovation quasi totale des dégagements et de la boucle du circuit de Spa-Francorchamps" avoue volontiers la Stavelotaine et directrice technique, Élisabeth Guillaume.
Attention, concernant cette tribune, elle ne sera pas accessible dès le 16 mars. Le gros œuvre sera terminé mais il faudra encore l’aménager. Elle sera certainement accessible dès les 6h de Spa WEC au début du mois de mai et le début de la saison sportive sur l’anneau ardennais.
Une descente beaucoup plus large et du temporaire pour le public
Si vous avez l’habitude d’être assis dans la descente des anciens stands et debout au sommet du Raidillon, il va falloir vous dire que vous ferez complètement l’inverse lors de la prochaine saison! Car dans cette fameuse descente, il n’y a actuellement plus rien côté spectateurs, hormis des tonnes et des tonnes de terre à aménager. Et ce ne sera pas pour tout de suite. La reconstruction des tribunes à cet endroit, qui doit à terme accueillir des gradins naturels de 3000 places ainsi qu’une nouvelle tribune couverte de 4171 places, ne verra le jour qu’en 2023. Il y aura certes des solutions qui seront trouvées pour les courses de l’été, et surtout la Formule 1, mais ce ne sera que du modulable. Pour le dur, tout vient à point à qui sait attendre.
Toutefois, côté piste, là le changement sera bien effectué avec un élargissement de toute la partie herbeuse d’une dizaine de mètres. Et "au pied de l’Eau Rouge, là on a repoussé le rail d’une dizaine de mètres sur la gauche". Les fans seront donc nettement moins près des voitures que par le passé.
Des dégagements à gogo au Raidillon et à la Source
Enfin, toujours pour la sécurité, principalement des motards, les dégagements ont été revus. "À la Source, on a créé un bac à graviers dans l’ancien dégagement en asphalte."
Au-dessus du Raidillon "côté gauche et côté droit, on a augmenté le dégagement en asphalte pour vraiment améliorer la sécurité des pilotes." Des dégagements, surtout côté droit en montant, qui resteront asphaltés suite à la sortie de la pitlane endurance. Mais avec davantage d’asphalte sur ce côté, on risque de voir encore plus de pilotes risquer d’aller plus loin pour gagner du temps. Et en cas de crash, pas certain que cela soit efficace mais il n’y aura jamais de solution miracle.
Et donc tous ces travaux sont pour les motos, avec un espoir de MotoGP, pas avant 2025. "Le retour de la moto c’est le retour aux sources du circuit de Spa-Francorchamps car on se souviendra que ce sont les motos qui sont venues les premières sur le circuit." Tous ces travaux, qui s’étaleront donc sur 10 ans, sont d’un montant de 80 millions d’euros sur ces dix années et qui se compose de 21 millions d’euros sur fonds propres du circuit, d’un prêt de 29,5 millions auprès de la Sogepa et de 29,5 millions via prêt bancaire.
( L’Avenir )